Nora ANSELL-SALLES

mercredi 5 décembre 2012

Compétitivité de la recherche clinique :


la position française reste fragile.

Le Leem appelle à la mobilisation de tous les acteurs pour renforcer

l’attractivité de la France.

La sixième édition (2012) de l’enquête du Leem sur « la Place de la France dans la recherche

clinique internationale» montre les difficultés de la France à maintenir sa position dans la

compétition internationale dans le domaine des essais de médicaments : si la compétitivité

française demeure tirée par deux aires thérapeutiques « phares », cancer et maladies rares,

elle cède en revanche du terrain dans deux autres domaines clés : le cardiovasculaire et le

diabète.

Le nombre global d’essais cliniques réalisés en France, leur organisation, leur répartition par

domaines et par phases sont autant d’indicateurs de la vitalité et de la compétitivité de la recherche

clinique française et de sa position au sein de la recherche clinique internationale. Ce sont ces

indicateurs qui sont suivis par les Entreprises du Médicament (Leem) dans une enquête d’une

ampleur unique effectuée tous les deux ans depuis 2002 auprès des industriels internationaux du

médicament.

La dernière édition de cette enquête (2012) a porté sur près de 420 études internationales (avec

participation française) de phases 2 et 3 (contre 328 en 2010), incluant 247 000 patients. Il en ressort

qu’au sein de la compétition internationale, la France parvient à maintenir globalement sa position

avec :

6,5% des patients recrutés (7,6% en 2010)

33% des études de phases 2-3 proposées et réalisées en France, un retour au niveau de

2008 après les 28% de 2010

3,9 patients recrutés par centre actif en cancérologie, conforme aux moyennes mondiale et

européenne

4,2 patients recrutés par centre actif dans le domaine des maladies rares, chiffre supérieur

aux moyennes Monde et Europe, respectivement de 3,7 et 3,9.

Ces deux derniers indicateurs confirment l’attractivité de la recherche clinique française dans les aires

thérapeutiques cancer et maladies rares. La mobilisation conjuguée des industriels, au travers des

différents CSIS1 et du CeNGEPS2, et des pouvoirs publics via les Plans Cancer et Maladies Rares, a

permis à la France de maintenir une recherche clinique compétitive et de compenser en 2012, la

perte d’attractivité des aires diabète et cardiovasculaire.

1 CSIS : Conseil stratégique des Industries de santé

2 CeNGEPS : Centre de gestion des essais des produits de santé

La situation de la recherche clinique française reste cependant tendue, prise en étau entre une

perception mitigée de sa qualité et de ses procédures administratives et la montée de la concurrence

nord-américaine et asiatique. Les Etats-Unis et le Canada participent dorénavant à près de 4 études

sur 5 impliquant la France.

Ce décrochage compétitif concerne l’Europe dans son ensemble à l’exception notable de

l’Allemagne. Si la France veut demeurer, ainsi que le souhaite son Premier ministre Jean-Marc

Ayrault, « une force d’entrainement et une référence en matière de recherche médicale dans le

monde3 », elle doit améliorer la productivité de sa recherche clinique, capitaliser sur son expertise et

l’étendre à d’autres champs thérapeutiques.

C’est pourquoi les Entreprises du Médicament appellent à une mobilisation de tous les acteurs de la

recherche clinique : autorités françaises et européennes, hôpitaux, investigateurs, patients… et à

l’organisation d’un forum les réunissant, afin de définir un plan d’action concret pour promouvoir la

compétitivité de la recherche clinique en France.

Il en va du traitement des malades, mais aussi de l’avenir de la France et de sa place dans

l’économie des sciences du vivant.

L’enquête 2012 « Place de la France dans la recherche clinique internationale »

est disponible et téléchargeable sur

www.leem.org

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3 Extrait 3 du discours prononcé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 13 novembre 2012 lors de la tenue des 4èmes Rencontres Internationales de Recherche (RIR)

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