Nora ANSELL-SALLES

lundi 3 décembre 2012

Ined : La fin de vie en France


Les décisions médicales en fin de vie en France

 

Au-delà des quelques cas d’euthanasie faisant l’actualité, qui concernent souvent des personnes jeunes lourdement handicapées, les médecins et les équipes hospitalières accompagnent chaque jour la fin de vie de patients âgés. Les décisions susceptibles d’abréger la vie sont-elles fréquentes ? Par qui sont-elles prises ? Sophie Pennec, Alain Monnier, Silvia Pontone et Régis Aubry nous livrent les premiers résultats de l’enquête La fin de vie en France menée par l’Institut national d’études démographiques cinq ans après l’adoption de la loi Leonetti.

 

Près de la moitié des décès (48 % en 2010) est précédée d’une décision médicale ayant pu hâter la mort du patient. Le plus souvent les traitements n’ont pas été administrés dans l’intention de provoquer la mort. Il s’agit de décisions destinées à intensifier le traitement de la douleur (27 %), ne pas instaurer un traitement susceptible de prolonger la vie (14 %) ou arrêter un tel traitement (3 %). Des médicaments ont été donnés afin de mettre délibérément fin à la vie dans seulement moins de 1 % des cas. Les décisions prises s’appuient donc dans leur grande majorité sur les dispositions de la loi Leonetti qui permet sous certaines conditions de limiter ou d’arrêter un traitement, ou d’administrer des médicaments afin de soulager les souffrances du patient.

 

Toutefois, la loi encadrant ces décisions n’est pas encore totalement connue ou respectée : les décisions de fin de vie ne sont pas toujours discutées avec les patients et les équipes soignantes. La loi donne par ailleurs la possibilité à chacun de rédiger à l’avance des directives anticipées et ainsi d’exprimer des souhaits pour sa fin de vie en cas d’incapacité de participer à la décision. Seuls 2,5 % des patients le font.

 
Pour plus d’information sur cette étude, vous pouvez contacter :

-  Sophie PENNEC (Chercheuse à l’Institut national d’études démographiques), tél. : +33 (0)1 56 06 21 51, (secrétariat : +33 (0)1 56 06 20 47), pennec@ined.fr

- Régis AUBRY (Observatoire), raubry@chu-besancon.fr

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