Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 22 février 2023

Santé au travail : l’Observatoire et les propositions de la Mutualité Française21 février 2023

Santé au travail : l’Observatoire et les propositions de la Mutualité Française
21 février 2023

  🎬 Clip vidéo

Quel est l’état de santé des Français au travail ? Comment favoriser le bien-être dans sa vie professionnelle ? Quelles sont les maladies professionnelles et les secteurs d’activité les plus touchés ? Comment préserver les plus de 55 ans dans la vie active ? Telles sont les questions que la Mutualité Française a éclairé dans son Observatoire et son podcast « la santé au travail, kit pratique »


Dix chiffres clés
Plus de 200 000 travailleurs décèdent chaque année de maladies professionnelles au sein de l’Union européenne.
La France se situe en haut du classement des pays européens avec 3,5 accidents mortels du travail pour 100 000 personnes en emploi en 2019, niveau 2 fois supérieur à la moyenne européenne (1,7 accident mortel).
En France, 1,1 million de sinistres ont été déclarés pour 19,6 millions de salariés du privé et près des trois-quarts ont donné lieu à un arrêt de travail
Les troubles musculo-squelettiques sont à l’origine de 88 % des maladies professionnelles. En 2019, 45 000 personnes étaient concernées.
Le secteur de la construction enregistre le plus fort taux d’accidents : 53,4 accidents du travail avec arrêt pour 1 000 salariés, contre 33,5 sur l’ensemble des secteurs.
52% des actifs se sentent mal informés sur les questions liées à la santé au travail comme les maladies professionnelles ou les souffrances psychiques.
39% des Français considèrent que leur travail dégrade leur santé.
On comptabilise 2,8 médecins du travail pour 100 000 habitants dans le Cantal vs 20,4 médecins pour 100 000 habitants à Paris.
30% des travailleurs non-salariés et des exploitants agricoles bénéficient d’une couverture en prévoyance (incapacité, invalidité et décès) vs 92 % chez les salariés.
Les accidents et maladies liés au travail coûtent à l’Union européenne plus de 3,3 % du PIB par an.
Fatigue, stress, perte de motivation, douleurs physiques régulières ou burn-out : 91% des actifs indiquent avoir connu des difficultés de santé au travail. En France, les maladies professionnelles ont explosé ces 2 dernières décennies, nous plaçant parmi les pays européens enregistrant les chiffres les plus élevés sur les accidents au travail. En 2019, on comptabilise 733 accidents du travail mortels. Cela représente en moyenne deux décès par jour, sans compter les accidents de trajet entre le domicile et le lieu de travail (283 décès) et les maladies professionnelles (175 décès) [1]. Environ 5 à 10 % des travailleurs sont à court ou moyen terme exposés à un risque de désinsertion professionnelle en raison de leur état de santé ou d’un handicap[2].

Avec plus de 40 % de salariés en arrêt maladie au moins une fois par an chaque année, l’absentéisme lié à des accidents et maladies liés au travail coûte à l’économie de l’Union européenne plus de 3,3 % du PIB par an[3].

La vie professionnelle et le métier exercé sont des déterminants de santé et d’espérance de vie considérables : un cadre a une espérance de vie supérieure de 6,4 ans par rapport à un ouvrier et chez les ouvriers, la fréquence d’accident du travail mortel est presque 5 fois plus élevée que chez les cadres. Et les secteurs d’activité les plus accidentogènes sont : la construction, le commerce, les transports, l’hébergement, la restauration, le secteur de l’’intérim et le médico-social.

Une offre en santé au travail et une protection en prévoyance insuffisantes
Avec plus de la moitié des médecins âgés de plus de 65 ans, la « médecine du travail » est la 4ème spécialité médicale la plus âgée de France. Cette crise de la démographie médicale a une répercussion directe sur le suivi en santé au travail. 61 % des salariés du secteur privé n’ont pas bénéficié d’une visite avec un service de médecine du travail au cours de l’année et 6 % des salariés n’en ont jamais bénéficié. Mais ce sont en particulier les travailleurs indépendants et chefs d’entreprise qui constituent l’angle mort de la santé au travail : ils sont 2,8 millions sans suivi en santé au travail.

La majorité des actifs (52 %) se sentent mal informés sur différents aspects liés à la santé au travail comme les maladies professionnelles physiques ou les souffrances psychologiques liées au travail, voire confient manquer d’informations sur les interlocuteurs à contacter en cas de souffrance au travail[4]. Ce déficit en services de santé au travail a aussi des conséquences sur les dirigeants qui se sentent en manque d’accompagnement et en manque d’information, qu’il s’agisse des actions à mener pour améliorer la santé des salariés au travail ou sur ce que recouvre effectivement le mal-être au travail.

Enfin, la couverture en matière de prévoyance (décès, incapacité, invalidité) est très inégalitaire. Les contrats de prévoyance proposés par les organismes d’assurance complémentaire garantissant le versement d’indemnités complémentaires à celles de la Sécurité sociale en cas d’arrêt de travail, d’incapacité, d’invalidité ou de décès mais ne protègent pas tous les travailleurs : Les salariés des grandes entreprises sont mieux couverts que les fonctionnaires et les indépendants et en moyenne les cadres sont mieux protégés que les non-cadres. L’appréhension des risques de prévoyance est contrastée. À titre d’illustration, la moitié des employeurs considère que la prévoyance est un facteur d’attractivité et l’autre moitié que c’est une source de charges sociales supplémentaires. Or le vieillissement de la population active en lien avec le recul de l’âge de départ en retraite accroît les besoins en matière de prévoyance lourde. Cet élargissement des risques rend nécessaire une mutualisation large afin d’assurer financièrement la solidarité.

Améliorer les conditions de travail et développer les actions de prévention
Ouvriers exposés aux gestes répétitifs ou aux postures debout prolongées, cadres et professions libérales exposés aux écrans ou en position assise et statique, les difficultés observées affichent de vraies différences selon les catégories de métiers et doivent nous inciter à avoir une approche spécifique de la santé au travail. Cependant, la première cause de maladies professionnelles demeure les troubles musculosquelettiques qui désignent les pathologies inflammatoires et dégénératives de l’appareil locomoteur, et les maladies psychiques progressent.

 Or, un Français sur deux[5] considère que les entreprises ne sont pas mobilisées sur le sujet de la prévention en santé au travail (amélioration des conditions de travail, développement d’actions). De leur côté, beaucoup d’entreprises reconnaissent ne pas être impliquées en matière de prévention (seuls 43 % des dirigeants indiquent avoir mis en place au sein de leur entreprise une politique globale de prévention en matière de santé au travail). La Cour des Comptes signalait en 2022 que les actions de prévention ne font pas partie du quotidien de tous les travailleurs Français[6].

Les difficultés au travail sont fréquentes mais encore taboues : seule la moitié des personnes ayant déjà été confrontées à ce type de situation déclare en avoir parlé. Les salariés privilégient leur médecin traitant ou les proches (collègues, entourage) pour évoquer le sujet. Mais il est important de souligner que parmi les ressources existantes dans le cercle professionnel, seule la médecine du travail apparaît comme un interlocuteur possible loin devant les structures de l’entreprise (ressources humaines ou organisations syndicales). L’accès aux soins en santé au travail doit donc être facilité.

Perçues comme jouant un rôle sur la santé de leurs salariés, les entreprises sont très attendues par les actifs sur leur engagement sur la question de la santé au travail, et notamment sur leurs actions en matière de prévention concernant les souffrances professionnelles (83 %)[7].

Il est donc primordial de questionner tous les leviers de la santé au travail pour développer des protections sociales durables et renforcer les couvertures santé, prévoyance-dépendance, retraite, indispensables pour permettre à chacun de fluidifier des parcours professionnels plus séquentiels. Pour chaque euro investi dans la santé et la sécurité au travail, le gain pour l’employeur est environ deux fois plus élevé. L’amélioration de la santé au travail est donc un chantier majeur qui doit permettre de réduire les inégalités d’espérance de vie.

Une exposition différenciée aux risques professionnels : les salariés aidants et le maintien des seniors dans la vie active
Le vieillissement de la population des salariés associé au développement des pathologies chroniques entraine une augmentation de la morbidité et du nombre d’arrêts de travail. La durée moyenne des arrêts est plus de trois fois plus longue chez les seniors de plus de 60 ans que chez les jeunes de moins de 20 ans.

 De plus, en 2030, un actif sur 4 sera proche aidant. Le rôle d’aidant représente une charge importante, avec un impact sur la santé physique et psychique (difficulté de conciliation vie professionnelle-vie personnelle, isolement et charge mentale). Cette conséquence de notre société vieillissante doit être prise en compte dans la santé au travail des plus de 55 ans.

La santé et le bien-être au travail sont des déterminants essentiels du taux d’emploi des seniors et de la prévention de la désinsertion professionnelle. Le recul de l’âge de départ en retraite ne peut se faire sans des mesures pour assurer le maintien en emploi des travailleurs âgés alors que près d’un salarié sur deux n’est plus en emploi avant son départ à la retraite.

« La santé doit trouver pleinement sa place dans le monde professionnel. Face aux inégalités, il convient d’engager une réponse forte en prévention, en prévoyance, sur les inégalités et en faveur des conditions d’emploi des seniors. Pour cela, nous sommes convaincus du rôle des collectifs solidaires pour prévenir les aléas de la vie et assurer pour toutes et tous un bien-être au travail » rappelle Eric Chenut.

Consultez l’Observatoire complet de la Mutualité Française disponible ici.

Retrouvez les focus par région ici

Retrouvez les 10 propositions de la Mutualité Française en faveur de la santé au travail qui s’articulent autour de 3 axes :

Développer une culture de la santé au travail
Faciliter l’accès aux soins en santé au travail
Permettre à chacun d’accéder à une meilleure protection
Le podcast « Santé au travail, kit pratique »
Animé par Marion Ledéan, RH « Santé au travail, Kit Pratique » est un podcast composé de 5 épisodes produit par Nouvelles Ecoutes, en partenariat avec la Mutualité Française, qui interroge la santé au travail aujourd’hui dans différents types de métiers.

Grâce à l’intervention d’experts, de témoignages et de données issues de l’Observatoire de la Mutualité Française, « Santé au travail, Kit Pratique » sensibilise aux risques de la santé au travail.

Chaque épisode s’intéresse à une grande catégorie d’actifs : agriculteur, professionnel de santé, cadre, ouvrier et freelance.

Le premier épisode est disponible ici et chaque semaine un nouvel épisode sera mis en ligne.

À propos de la Mutualité Française
Acteur majeur de l'économie sociale et solidaire, la Mutualité Française, présidée par Eric Chenut, représente près de 500 mutuelles.

Nées de la volonté de femmes et d’hommes de se protéger solidairement des aléas de la vie, les mutuelles sont des sociétés de personnes à but non lucratif. Elles sont présidées par des militants mutualistes élus. Elles agissent pour la protection sociale de 35 millions de Français et promeuvent le droit de tous à la pleine santé en intervenant en complémentarité et en partenariat avec la Sécurité Sociale et en contribuant au service public de santé.

Les mutuelles, groupes et unions proposent des solutions dans trois domaines d’activités : complémentaire santé, prévoyance-dépendance et épargne-retraite. Avec plus de 2900 services de soins et d’accompagnement mutualistes, elles jouent un rôle majeur pour l’accès aux soins, dans les territoires, à un tarif maîtrisé. Elles sont aussi le 1er acteur privé de prévention en santé par les actions déployées sur l’ensemble du territoire.

Au quotidien, les membres de la Mutualité Française déclinent autour de trois territoires d’engagement - proximité, participation et innovation - sa raison d’être : “Se protéger mutuellement aujourd'hui pour, ensemble, construire les solidarités de demain”.

[1] 804 100 arrêts de travail - chiffres Assurance Maladie

[2] Estimation de l’IGAS

[3] Environ 460 Mds € en 2019

[4] Enquête Harris Interactive pour la Mutualité Française (2023)

[5] Enquête Harris Interactive pour la Mutualité Française (2023)

[6] Rapport réalisé en 2022

[7] Enquête Harris Interactive pour la Mutualité Française (2023)

               
📌 A lire prochainement  l'interview accordée -par Éric CHENUT Président de la Mutualité- à  "Mine d'Infos".

Santé au travail : l’Observatoire et les propositions de la Mutualité Française | Miroir Social 

mercredi 13 novembre 2013

J -2 avant la Journée Mondiale de la Prématurité


A quelques jours de la Journée Mondiale de la Prématurité (17 novembre)

Le Collectif Prématurité formule 10 propositions en collaboration avec le CNGOF, la SFMP, la SFP, l’AFPA, la FFRSP et l’ANECAMPS, possibles clés de voûte d’un Plan Prématurité en France

 

Le 10 octobre dernier se sont tenus à Paris les premiers Etats Généraux de la Prématurité à l’initiative du Collectif Prématurité fondé par l’association SOS Préma et la Société Française de Néonatologie. Cette journée de rencontres-débats organisée sous le Haut Patronage de Madame Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la Santé, en présence de Mme Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, a réuni plus de 200 professionnels de santé, experts en néonatalogie, représentants de sociétés savantes et parents d’enfants nés prématurés.

 

Tous étaient venus avec un objectif clair : porter à l’attention des plus hautes instances politiques de notre pays la nécessité d’initier un Plan gouvernemental Prématurité. En leur permettant de dresser un état des lieux concerté, objectif et concret des graves lacunes constatées dans la prise en charge et le suivi de la prématurité en France, les Etats Généraux de la Prématurité ont abouti à la formulation de 10 propositions. 10 piliers sur lesquels un Plan gouvernemental pourrait s’appuyer pour améliorer rapidement et efficacement le quotidien des enfants nés trop tôt et de leur famille, au travers d’une meilleure prise en charge médicale et sociale de la prématurité.

 

La prématurité est la première cause de décès chez les nouveau-nés et concerne en France 6.6% de l’ensemble des naissances vivantes, 7,4% (morts nés inclus), soit 60.000 enfants par an. La grande prématurité (naissance avant 7 mois de grossesse) est responsable de 5% des séquelles neurologiques sévères et de 35% des séquelles neurologiques modérées ou mineures quand la très grande prématurité (naissance avant 6 mois de grossesse) est à l’origine de 50% de troubles cognitifs à l’âge scolaire.

 

Les 10 propositions mises au jour par les Etats Généraux de la Prématurité sont en mesure de redresser cette situation alarmante.

 

Elles s’articulent autour de 5 axes d’actions stratégiques et prioritaires identifiés dès 2012 par le Collectif Prématurité dans sa Plateforme de propositions : prévenir, suivre et informer durant la grossesse, revoir la coordination des soins et l’organisation des services de soins en néonatologie et investir dans la recherche, améliorer l’environnement d’accueil du nouveau-né prématuré et de sa famille, harmoniser le suivi sur le long terme des enfants nés prématurément.

 

En matière de prise en charge de la prématurité, notre pays se place au 10ème rang des pays européens. Un classement inacceptable au regard de la performance et des moyens de notre système de santé.

 

Parce qu’il n’est meilleurs porte-paroles que ceux qui ont personnellement été victimes de ce qu’ils dénoncent, Charlotte BOUVARD, directrice-fondatrice de l’association SOS Préma, présidente du Collectif Prématurité et mère d’un enfant né prématuré, intervient aujourd’hui dans le cadre de l’EFCNI, afin de défendre la cause de ces enfants et de leurs familles auprès du Parlement européen. Elle interviendra notamment autour de la question des droits des  patients et de leur famille dans les domaines de la santé de la Mère et de l’Enfant en Europe et sur l’importance d’écouter leurs voix.

 

10 PROPOSITIONS CLÉS POUR REDRESSER LA SITUATION

1.Faire de la prématurité une des priorités en recherche clinique et épidémiologique.

La prévention des naissances prématurées et de leurs séquelles passent en priorité par une meilleure compréhension des mécanismes qui en sont responsables. Il faut renforcer la recherche clinique, épidémiologique et fondamentale en périnatalité.

 

2. Accompagner de façon adaptée les situations de précarité dans le domaine de la périnatalité.

La naissance prématurée d’un enfant ébranle l’équilibre du foyer qui l’accueille émotionnellement, sur le plan de l’organisation familiale et des finances. Aucun dispositif, ne permet d’aménager son temps de travail dans des conditions adaptées, les aides sont rares et attribuées de façon arbitraire. En résulte une situation de précarité psychologique et sociale inacceptable.

 

3. Mettre en place avant la conception une consultation et une information afin de mieux prévenir la prématurité en fonction des facteurs de risque.

La prématurité ne fait l’objet d’aucune communication médicale systématique dans le parcours de soin des femmes, son abord est laissé à la libre appréciation du professionnel de santé. Etablir un diagnostic des facteurs de risque identifiables avant la conception permettrait une prise en charge optimale de la grossesse.

 

4. Dépister précocement en cours de grossesse les facteurs de risque afin d’orienter les parturientes vers une filière de soin adaptée.

La consultation du 4ème mois, qui doit permettre d’aborder l’ensemble des sujets afférant au bon déroulement de la grossesse, n’est que rarement proposée aux femmes. Un tel temps d’information permettrait d’identifier les possibles facteurs de risque chez la parturiente et de l’orienter précocement vers une prise en charge adaptée.

 

5. Mettre en place un accès non limité et une participation intégrée des parents aux soins durant l’hospitalisation de leur enfant.

On tient les parents à l’écart des soins dispensés à leur enfant alors qu’ils devraient précisément être placés au centre de ces soins. Par ailleurs, on ne les laisse rejoindre leur enfant prématuré qu’à des horaires définis, souvent incompatibles avec leurs impératifs professionnels et/ou familiaux, ce qui peut nuire à la construction de leur relation.

 

6. Adopter une architecture adaptée au bien-être et au développement de l’enfant, de la famille et des soignants.

L’architecture des services de néonatalité doit être repensée : des chambres individuelles s’imposent ainsi qu’une réflexion en amont sur la diminution des sources de nuisances et d’agression pour l’enfant (lumières, bruits…).

 

7. Coordonner les actions de soutien à l’enfant, aux parents et aux soignants par des programmes d’intervention précoce validés scientifiquement.

Les pédiatres doivent être formés à la prématurité pour leur permettre de poser un diagnostic scientifique fiable des besoins de l’enfant prématuré et de l’orienter vers les soins qui lui sont réellement nécessaires et adaptés (kinésithérapie, ergothérapie, psychomotricité…).

 

8. Coordonner les soins en renforçant l’action des réseaux de périnatalité et en mutualisant le parcours de soins de la maman et de son bébé au sein d’une région sanitaire

Pour mieux coordonner les soins, une mutualisation de la prise en charge de la mère et de l’enfant au sein des différents types de maternité dans la même région sanitaire est nécessaire.

 

9. Organiser le parcours de soins de l’enfant né prématuré jusqu’à l’âge scolaire au sein de réseaux ville-hôpital et structures de prise en charge.

Le réseau ville-hôpital doit être développé : un réseau dit d’aval doit être crée pour permettre d’établir un vrai parcours de soin pour l’enfant prématuré qui intègre les Centres d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), les pédiatres, les médecins généralistes, les PMI et les professionnels paramédicaux.

 

10. Evaluer la politique de santé périnatale en disposant d’un système d’information continu, partagé et comparatif pour surveiller la mortalité et la morbidité des enfants prématurés en France.

Malgré la mise en place des réseaux de Périnatalité, la France est confrontée à un défaut d’évaluation et de coordination dans le domaine de la périnatalité : elle ne dispose pas de données systématiques pour toutes les naissances, notamment sur l’âge gestationnel ou le poids de naissance. Il faut mettre en place une base de données nationale pérenne qui permettra d’évaluer les effets d’une politique de santé sur la prématurité.

 

Plus de 3 600 personnes ont d’ores et déjà signé la Charte en faveur d’un Plan Prématurité pour une meilleure prévention et prise en charge de cette problématique de santé publique et pour un meilleur accompagnement des bébés nés prématurés et de leur famille.

 

En invitant médecins, politiques et public à signer cette Charte, le Collectif Prématurité veut interpeller les élus et faire la démonstration de la préoccupation des Français.

 

Pour signer :

lundi 17 décembre 2012

Médicaments génériques



 

Rapport 2012 de la Mutualité Française 1

avec 10 propositions pour restaurer la confiance

 

En France, moins d’une boîte délivrée sur quatre (22%) est un médicament générique inscrit au répertoire. Or, les ventes de génériques atteignent les deux tiers au Royaume-Uni (66%) ou en Allemagne (64%) et les trois quarts aux Etats-Unis (75%). C’est l’un des constats du rapport 2012 sur les médicaments génériques que la Mutualité Française rend public aujourd’hui sur son site internet www.mutualite.fr. Et pourtant, nos voisins européens et d’outre-Atlantique n’en sont pas moins bien portants !

 

En 2011, et pour la première fois de leur histoire, les médicaments génériques ont même vu leurs ventes reculer en France alors que le répertoire des médicaments génériques continuait d’accueillir de nouvelles molécules.

 

Pour la Mutualité Française, la prescription des médicaments génériques est pourtant majeure dans l’amélioration de l’accès à des soins innovants, grâce aux économies, à efficacité et sécurité strictement égale, que ces médicaments permettent de générer. Ainsi, en 2011 près d’un milliard d’euros d’économies supplémentaires auraient pu être réalisées grâce aux génériques si le taux de substitution avait atteint 100%.  

 

Face aux stratégies de l’industrie pharmaceutique et aux attaques qui peuvent atteindre atteignent la confiance des Français, professionnels de santé comme patients, le développement du générique n’est pas encore acquis.

 

Dans son rapport, la Mutualité Française dresse un état des lieux documenté et formule 10 propositions pour restaurer la confiance et éviter que les biosimilaires2, qui portent en eux la promesse d’un accès plus large à des traitements de pointe, n’aient à souffrir des mêmes stratégies de dénigrement.

 

La Mutualité Française propose notamment que les médecins soient davantage mobilisés comme acteurs majeurs de la politique des génériques. Cette mobilisation devrait avoir lieu dès leurs études par un renforcement de l’enseignement en pharmacologie, puis dans leur pratique quotidienne par une utilisation plus systématique de la dénomination commune internationale3 (DCI). Elle préconise l'élargissement du répertoire des groupes génériques, notamment aux médicaments antiasthmatiques. Elle recommande la création d’un répertoire des  équivalents thérapeutiques par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’assurance maladie. Ce nouvel outil permettrait aux médecins d’identifier les traitements qui, au sein de chaque classe pharmaceutique, à efficacité égale et indication comparable, engagent une dépense moindre pour le patient et pour la collectivité. Elle demande plus de transparence sur les échéances des brevets, le marché des génériques et sa politique de prix. Elle appelle enfin à la création d’un répertoire des biosimilaires(2) et à la mise en place d’une politique de prix compatible avec le développement de l’offre pour ces médicaments.

 

Rappelons que le médicament générique est un médicament comme les autres, qu’il a la même valeur thérapeutique et qu’il obéit aux mêmes règles de contrôle de sécurité et de qualité que le médicament de marque.

 

 

(1) Après plus de 30 ans d'engagement en faveur des médicaments génériques, et pour faire face aux idées reçues, la Mutualité Française publie un rapport documenté sur ces médicaments. Celui-ci dresse un état des lieux de leur statut réglementaire, du droit des brevets à la délivrance par le pharmacien en passant par la fabrication du principe actif et les contrôles de qualité et de sécurité. Il met également en lumière le rôle des différents acteurs, industrie, médecins, pharmaciens, assurance maladie et patients, en faveur ou contre le développement des médicaments génériques. Enfin, ce rapport intègre la situation réglementaire et économique des biosimilaires2 qui portent en eux la promesse d’un accès plus large à des traitements de pointe.

 

(2) Copie des médicaments issus des biotechnologies.

 

(3) DCI : la Dénomination Commune Internationale est mise en place par l’Organisation mondiale de la Santé. Elle désigne la substance active ou molécule contenue dans le médicament.

 

 

À propos de la Mutualité Française

 

Présidée par Etienne Caniard, la Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, soit près de 500. Six Français sur dix sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et quelque 18 millions d’adhérents.

 

Les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale. Ce sont des organismes à but non lucratif, des sociétés de personnes : elles ne versent pas de dividende. Régies par le code la Mutualité, elles ne pratiquent pas la sélection des risques.

 

Les mutuelles disposent également d’un réel savoir-faire médical et exercent une action de régulation des dépenses de santé et d’innovation sociale à travers près de 2 500 services de soins et d’accompagnement mutualistes : établissements hospitaliers, centres de santé médicaux, centres dentaires et d’optique, établissements pour la petite enfance, services aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, etc. Pour accompagner leurs adhérents tout au long de leur vie pour tous leurs problèmes de santé, elles mettent à leur disposition Priorité Santé Mutualiste, le service d’information, d’aide à l’orientation et de soutien sur des questions de santé.

 

La Mutualité Française contribue aussi à la prévention et à la promotion de la santé à travers son réseau d’unions régionales et ses services de soins et d’accompagnement.