Nora ANSELL-SALLES

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lundi 14 août 2023

INVITATION 3ème édition Art et Médecine // Vendredi 15 septembre 2023

INVITATION
L'Académie nationale de médecine vous invite 
à la 3ème édition du colloque « ART ET MÉDECINE »
Vendredi 15 septembre 2023

Veille des journées du patrimoine

de 14h à 18h

à l'Académie nationale de médecine

16 rue Bonaparte, Paris 75006 - Salle des séances

En présentiel et distanciel

Sur inscription


L’Académie nationale de médecine organisera sa séance spéciale

 « ART ET MÉDECINE » 

LES ÉPIDÉMIES ET LEUR VÉCU DANS L'ART
Vieilles compagnes de l’humanité, les épidémies sont largement représentées dans toutes les expressions artistiques où l’on voit comment elles « s’abattent sur le peuple » révélant, quelle qu’en soit l’interprétation, la fragilité de la vie humaine, la vulnérabilité des sociétés et leurs angoisses face à ces fléaux. Ces angoisses apparaissent pleinement dans la représentation de la peste vue par Nicolas Poussin.  

Dans les peintures de Michel Serre sur la peste de Marseille en 1720 on perçoit en détail l’ampleur dévastatrice de cette épidémie. Deux maladies récentes, le SIDA et la COVID ont constitué une large source d’inspiration pour les artistes contemporains.  

Au cours de ce colloque, l’Académie, n’a toutefois pas voulu se limiter aux épidémies d’origine infectieuse, aussi présente-t-elle également deux manifestations collectives non infectieuses : le Mal des Ardents et l’épidémie dansante de Strasbourg en 1518 soulignant les liens forts entre phénomènes épidémiques et questions sociales, culturelles, morales voire religieuses.

PROGRAMME
14h Introduction

Richard Villet, membre de l’Académie nationale de médecine

14h10 Place pour l’art dans l’histoire des sociétés face aux épidémies

Lucile Douchin, historienne de l’art et responsable des fonds du domaine de la santé 

aux Archives nationales

14h30 La peste de Marseille en 1720 vue par Michel Serre

Régis BERTRAND, Professeur émérite d’histoire moderne d’Aix-Marseille université 

et membre de l’UMR Telemme

14h50 La peste vue par Nicolas Poussin

Pierre ROSENBERG, académicien français et historien d’art

15h20 L’architecture pour se protéger des épidémies

Pierre-Louis LAGET, docteur en médecine et historien d’Art

16h10 Les épidémies, angoisses collectives

Le mal des ardents : une drôle de peste

Jacques BATTIN, professeur émérite de pédiatrie et génétique médicale 

à l’université de Bordeaux

L’épidémie dansante de Strasbourg (1518)

Jean-Marie LE GALL, Professeur d’histoire moderne à l’université de Paris 1,  

président du jury d’agrégation d’histoire, ancien directeur de l’école d’histoire de la Sorbonne

17h00 Deux épidémies virales persistantes...

Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (SIDA)

Thibault BOULVAIN, « Assistant Professor » en histoire de l’art à Sciences Po (Centre d’histoire)

Le SARS-CoV-2 (COVID)

Fabrice HYBER, Fabrice HYBER, artiste plasticien, membre de l’Académie des Beaux-Arts

Entrée gratuite, ouvert à tous sur inscription 

Inscription
Crédit photo

© Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine


  

 
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et sur son site internet www.academie-medecine.fr

Académie nationale de médecine

16 rue Bonaparte, 75006 Paris


jeudi 22 avril 2021

REGARDS DE SOIGNANTS : celui du Pr François Bricaire


Avant propos 
Le professeur François Bricaire, infectiologue, membre de l’Académie nationale de médecine, et Pr émérite à l'Université Pierre et Marie Curie, nous livre son regard sur la pandémie du covid.

Bonjour, Pr Bricaire, comment avez-vous vécu le fait de ne plus être à la tête du service des maladies infectieuses de la Pitié Salpêtrière pour vivre de l'"intérieur" cette pandémie ?
Dans notre profession et nos fonctions c'est en général difficile de quitter nos responsabilités. 
J'avoue que j'ai eu quelques regrets à quitter ma vie de chef de service, mais je pense plus avoir regretté ma vie de médecin infectiologue , mes relations avec le personnel de mon service plus que celle de premier dans un service. Certains diront que l'ego « en prend un coup »! Ne plus être à l'Hôpital est difficile et la bien faible reconnaissance de l'APHP un peu dure à absorber.
La relation avec son successeur est importante. J'aurais aimé pour moi qu'elle fut plus positive.

Quelles fonctions sont les votres aujourd'hui ?
Je suis Pr émérite à Sorbonne Université, je suis membre de 
l'Académie de Médecine où je préside la division de Santé Publique avec diverses responsabilités au sein de l'Académie qui m'occupent. Je suis bénévole à La Croix Rouge française où je suis membre du bureau national et président des opérations internationales. Je suis dans divers comités à
l'encyclopédie médico chirurgicale, au prix Galien, sur La Défense des vaccins...
Depuis le 4 janvier 
l'APHP m'a sollicité pour vacciner contre le Covid. Je le fais donc chaque matin de la semaine à 
l'Hotel Dieu de Paris.
Je ne m'ennuie pas...

Comment traversez-vous cette pandémie tant à titre personnel que professionnel ?
Les épidémies et pandémies sont un de mes thèmes de travail depuis plusieurs années. Un livre* avait traité de ce sujet avec mon collègue JPh Derenne, à l'occasion de la grippe aviaire, repris récemment par certains trouvant des éléments prédictifs de ce que nous vivons actuellement . C'est donc avec intérêt que je suis cette pandémie, surpris je le reconnais par un virus diabolique qui ne cesse de nous surprendre. Comme beaucoup c'est avec lassitude que j'évolue dans cette pandémie qui n'en finit pas.

Vous êtes beaucoup intervenu dans les médias au début, puis beaucoup moins pourquoi ?
Très sollicité par les médias, je suis effectivement beaucoup intervenu. Je suis toujours très sollicité, quotidiennement. Je réponds parfois, refuse beaucoup car honnêtement je ne sais pas quoi dire ou répondre d'intelligent, de constructif qui puisse apporter quelquechose 
d'original dans mon domaine de compétence.

Quels ont été selon vous les points positifs et les loupés de la communication ?
Il y aurait beaucoup à dire car la communication est fondamentale mais difficile à bien conduire dans ces périodes de grande incertitude ou tout change et évolue. Les erreurs de communication ont été multiples et largement évoqués ( masques, tests...avoir au début de 
l'épidémie fourni chaque soir des chiffres morbides...) mais globalement je ne voudrais pas être en responsabilité ! Les erreurs continuent en matière de vaccination. C'est ennuyeux car au moment où en France l'acceptation de la vaccination s'ameliore on fait à mon avis des erreurs stratégiques dans la gestion des vaccins et la politique de vaccination. Le vaccinateur que je suis quotidiennement le constate.

Certains "sachants" annoncent la sortie de la crise sanitaire pour cette année, d'autres parlent de 2022, qu'en pensez-vous ?
Je ne sais plus que penser vraiment. A force de jouer les prolongations on finit par douter. L'arrivée de variants, voire de recombinants est un problème tant que la vaccination raide et en masse ne sera pas réalisée. Encore faut- il aussi prévoir des réinjections peut être et avec des vaccins adaptés aux variants. Et pourtant une pandémie à virus respiratoire normalement s'arrête ! Alors gardons notre optimisme.

On avance beaucoup sur les vaccins, mais qu'en est-il des traitements ?
En virologie les traitements efficaces c'est difficile. En dehors du VIH et de 
l'Hépatite C il faut reconnaître que le reste est soit modeste ou médiocre soit nul. Dans les infections respiratoires les traitements efficaces sont quasi inexistants.
Pour le Covid la recherche travaille. Il y a des pistes, quelques résultats mais encore bien modestes. C'est dommage car cela aiderait bien évidemment à la résolution du problème épidémique.

Pour beaucoup vaccination signifie abandon des gestes barrières, est-ce bien raisonnable ?
C'est bien sûr déraisonnable puisque les vaccins ne protègent pas ou peu du partage viral. On en a la preuve régulièrement.. la protection par ailleurs n'est pas immediate et n'est pas absolue. Donc les gestes barrières restent essentiels.

Quel regard portez-vous sur les modalités de sortie de crise ?
Question difficile car il est fondamental à mon avis de conjuguer la nécessité de combattre le plus efficacement possible le virus et sa transmission mais aussi de considérer tous les inconvénients majeurs que cela provoque en terme social , économique, donc aussi de santé. Si la société va mal à cause des mesures prises c'est très préoccupant en terme de modifications de la vie de la société, en terme de prise en charge des problèmes de santé non Covid, en terme de conséquences psychiatriques et je pourrais continuer et développer cette thématique.

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles

Publications📚
*Pandémie: la grande menace
Livre de François Bricaire et Jean-Philippe Derenne

mercredi 11 janvier 2017

Concertation citoyenne sur la vaccination





Académie nationale de médecine
Communiqué , le 10 janvier 2017

Concertation citoyenne sur la vaccination 
Remarques de l’Académie nationale de médecine
sur ses nouvelles propositions concernant l’obligation vaccinale


Une concertation citoyenne sur la vaccination a été mise en place par Madame la Ministre chargée de la Santé en 2016 pour restaurer la confiance dans la vaccination et pallier la menace d’une baisse de la couverture vaccinale en France. Le Comité d’orientation de la concertation, présidé par le Pr Alain Fischer et Madame Claude Rambaud, a rendu ses conclusions le 30 novembre 2016. Parmi les mesures proposées pour vacciner les enfants il a choisi « l’élargissement temporaire de l’obligation vaccinale à l’ensemble du calendrier vaccinal pour le nourrisson et les enfants  avec une clause d’exemption».
L’Académie nationale de médecine a régulièrement dénoncé les risques de l’insuffisance de la couverture vaccinale en France. Elle a donné à plusieurs reprises son avis sur l’obligation vaccinale [1,2,3]. Elle avait proposé, le 27 octobre 2015, de lui préférer une exigibilité vaccinale dans un certain nombre de circonstances de la vie, telles que l’entrée en collectivité (crèches, garderies, écoles, jusqu’à l’université), les professions exposées (métiers de la santé, militaires), les cas particuliers (voyageurs, migrants, missions à l’étranger ou un contexte épidémique).
L’obligation restant la mesure la plus efficace pour améliorer la couverture vaccinale, l’Académie nationale de médecine soutient le principe de l’élargissement de l’obligation vaccinale. Elle fait une réserve majeure sur la clause d’exemption en raison du risque d’épidémies  à partir d’enfants non vaccinés dans les collectivités de nourrissons ou d’enfants.
L’Académie nationale de médecine approuve également les mesures améliorant l’information de la population et la formation des personnels de santé sur la vaccination. Mais, elle insiste sur la nécessité de faire précéder ces nouvelles dispositions sur la vaccination d’un programme national d’information de grande ampleur, adapté pour les professionnels de santé et pour un public élargi. Cette action pédagogique doit se développer avec un engagement formel de l’autorité politique et le soutien permanent du Ministère de la Santé.

Références
1.       BÉGUÉ P, au nom de la commission VII. Communiqué du 16 juin 2015: «  La vaccination demeure un des fondements de la médecine préventive » http://www.academie-medecine.fr/publication100100456/
2.       Buisson Y, BÉGUÉ P. au nom de la commission VII. Communiqué du 27 octobre 2015 : « A propos du maintien ou de la levée de l’obligation vaccinale »http://www.academie-medecine.fr/publication100100474/
3.       Communiqué de presse conjoint de l’Académie nationale de médecine et du Conseil national de l’ordre des médecins, 19 janvier 2016 :  « Obligation vaccinale : protéger sans contraindre, c’est possible. ».http://www.academie-medecine.fr/obligation-vaccinale-proteger-sans-contraindre-cest-possible/


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Un communiqué exprime une prise de position officielle de l’Académie. L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 10 janvier 2017, a adopté le texte de ce comm

Dernières prises de position

15 novembre 2016 – La chirurgie cardiaque en 2025 par Yves LOGEAIS *, Alain PAVIE *, Francis WATTEL *
15 novembre 2016 – De l’usage des Rayons X en radiologie (diagnostique et interventionnelle), à l’exclusion de la radiothérapie. Rapport et recommandations par Jean DUBOUSSET *
8 novembre 2016 – Demande de l’établissement thermal de Divonne-les-Bains pour une orientation thérapeutique « Rhumatologie » par Richard TREVES *
18 octobre 2016 – Conclusion de la séance thématique : « Pathologie cardio-vasculaire et sexe féminin » par Jean-Paul BOUNHOURE *, André VACHERON *
20 septembre 2016 – Maladie de Lyme. Prise de position de l’Académie nationale de médecine par François BRICAIRE *
28 juin 2016 – L’AVENIR DE L’IMMUNOLOGIE CLINIQUE ET L’ALLERGOLOGIE par Yvon LEBRANCHU *
21 juin 2016 – PRISE EN CHARGE DES MALADIES CHRONIQUES. Redéfinir et valoriser le rôle du médecin généraliste par Pierre GODEAU *, Bernard GROSBOIS *, Claude JAFFIOL *
uniqué avec 64 voix pour, 5 voix contre et 10 abstentions.

lundi 21 novembre 2016

Dépakine: pour l' Academie de médecine préfère parler de drames plutôt que de scandale



Académie nationale de médecine
Communiqué de presse, 16 novembre 2016
 

 
Le 4 octobre 2016 l’Académie nationale de médecine a consacré sa séance aux évolutions récentes concernant l’épilepsie de l’adulte. Au cours des échanges qui ont fait suite à la présentation de Sophie Dupont sur l’actualité thérapeutique, le professeur Claude Huriet, membre honoris causa de l'Académie de médecine, a fait, au sujet de la Dépakine, la mise au point suivante :


Accidents après prescription de Dépakine à des femmes enceintes épileptiques

 Des drames, pas un « scandale »


Depuis quelques mois, une nouvelle « tempête médiatique » a surgi, concernant les malformations foetales qui peuvent survenir chez des enfants dont la mère a été traitée par Dépakine.
Un scandale, c’est la survenue d’un événement du fait de pratiques contraires à la morale, qui suscitent l’émotion et l’indignation. Ce n’est pas le cas de la Dépakine, et les attaques, habituelles, contre les laboratoires pharmaceutiques, les médecins prescripteurs.., et les pouvoirs publics ne sont pas fondées

  1. La gravité de l’épilepsie chez une femme enceinte tient à la possible survenue d’une mort foetale si la maladie est insuffisamment traitée.

  1. La Dépakine est un médicament très efficace qui est parfois le seul à pouvoir maîtriser les formes graves de la maladie, sans alternative thérapeutique, et dont les représentants des victimes ne réclament pas l’interdiction.

  1. Il est de la responsabilité du médecin, et cette responsabilité est la plus lourde qui soit, d’apprécier, face à des situations individuelles, le bénéfice que l’on peut attendre d’un geste thérapeutique ainsi que les inconvénients voire les risques du traitement.

Quelle incrimination retenir, sauf à qualifier ce drame « d’accident médical non fautif » ou à évoquer un défaut d’information de la patiente !

Mais comment «éclairer le consentement d’une femme enceinte» présentant une épilepsie sévère en lui donnant le choix entre l’arrêt d’un traitement nécessaire et celui de l’interruption d’une grossesse en raison du risque de troubles graves du développement fœtal.


mardi 20 septembre 2016

Zoom sur la maladie de Lyme



16, RUE BONAPARTE - 75272 PARIS CEDEX 06
TÉL : 01 42 34 57 70 – FAX : 01 40 46 87 55
___________

Maladie de Lyme
Prise de position de l’Académie nationale de médecine

Le 4 octobre 2016

Une polémique se développe  et s’amplifie actuellement en France comme aux USA sur la Maladie de Lyme (ML). A l'issue de la séance qu'elle a consacrée le 20 septembre 2016 à ce sujet, l’Académie nationale  de médecine tient à formuler les remarques et propositions suivantes :

1. La ML, au sens strict du terme, est une maladie infectieuse bien individualisée sur le plan microbiologique (Borrelia), épidémiologique, clinique, sérologique, même si les tests diagnostics sont, à ce jour, imparfaits. La sensibilité des Borrelia aux antibiotiques permet un traitement efficace à la condition de respecter posologies et durée, notamment dans les formes primaires. L’érythème migrant est suffisant pour porter le diagnostic, la confirmation sérologique n’est pas nécessaire. Les formes secondaires (phase de dissémination du germe) comportent de façon variable des localisations neurologiques, articulaires, cardiaques, cutanées…
2. Les difficultés peuvent apparaître à la phase tertiaire correspondant à une forme non diagnostiquée précocement et/ou non traitée, caractérisée par des signes le plus souvent objectifs cutanés, neurologiques ou articulaires. La réponse au traitement antibiotique est plus lente et plus aléatoire en raison d’une participation immunologique à l’origine de la symptomatologie.
3. Les controverses concernent surtout ce que certains appellent « Lyme chronique », ce qui correspond à une phase tardive et qu’il vaut mieux rapprocher des phases tertiaires de l’infection. Elles sont caractérisées par des signes cliniques le plus souvent subjectifs et persistants (douleurs articulaires, musculaires, céphalées, asthénie, troubles du sommeil, perte de mémoire…). Ce sont les données sérologiques parfois positives, ailleurs incertaines, voire négatives, qui conduiraient à incriminer la ML.
4. Le débat se dégrade si l’on tente d’intégrer dans la ML des tableaux neurologiques s’apparentant à des Scléroses en Plaques (SEP) ou des Scléroses latérales amyotrophiques (SLA), ou même à la maladie d’Alzheimer…que la sérologie soit positive, douteuse, voire négative !
5. Pour répondre à la question de fond concernant la responsabilité de la ML dans les « formes chroniques » plusieurs éléments doivent être soulignés :

-          Il faut reconnaître le polymorphisme de la ML, qui en fait une infection complexe, à l’instar de ce qu’était en son temps une autre spirochettose, la syphilis.
-           Même si les Borrelia sont extra et intra cellulaires, susceptibles de se modifier, d’échapper partielle-ment au système immunitaire, même si des réactions immunes éventuellement excessives peuvent survenir dans ces « formes tardives », on comprend mal pourquoi cette maladie infectieuse à germe sensible serait une exception, au point de nécessiter des mois de traitement ou davantage, des cures successives, ou des associations d’anti-infectieux avec des antiparasitaires ou des antifungiques ou avec des immunomodulateurs, prescriptions que certains préconisent.
-           Les tests diagnostics sont certes imparfaits, mais la communauté internationale reconnaît la validité de certains d’entre eux, recommandés dans tous les pays, en Europe, y compris en Allemagne par les organismes officiels.

Académie nationale de médecine
Séance dédiée / Mardi 20 septembre 2016, 14h30
la maladie de Lyme



Introduction : Quels enjeux médicaux et sociétaux aujourd’hui ?
Pr Patrick CHOUTET ( Institut National de Médecine Agricole (INMA) - Tours)



Quand et comment évoquer cliniquement le Lyme ?

 
Pr Daniel CHRISTMANN (Service des Maladies Infectieuses et Tropicales - Nouvel Hôpital Civil /
Hôpitaux Universitaires – Strasbourg) La borréliose de Lyme est une infection qui peut être polysystémique.


Ses manifestations cliniques, pour certaines anciennement décrites, sont mieux connues depuis
l’identification des germes et la mise au point des techniques diagnostiques. A l’exception de quelques aspects très spécifiques, la symptomatologie clinique où dominent les atteintes neurologiques et articulaires, est très protéiforme pouvant être partagée avec d’autres pathologies. Sur la base des données anamnestiques et des tests sérologiques, le diagnostic est en général facile à établir, conforté par une antibiothérapie adaptée efficace.



Sémiologie persistante polymorphe après piqûre de tique maladie de Lyme ?

 
Pr Christian PERRONNE (Maladies infectieuses et tropicales - Hôpital Universitaire Raymond Poincaré, Garches) Les formes classiques de la maladie de Lyme sont généralement faciles à gérer, mais des situations médicales se présentant sous forme de symptômes polymorphes non spécifiques, en majorité subjectifs, peuvent être déroutantes pour les médecins. Des problèmes sérieux dans la mise au point des tests sérologiques ont été analysés dans le rapport de 2014 du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Un rapport de 2016 de l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) souligne que, dans toutes les études sur les sérologies, les populations sont mal définies, rendant difficile l’interprétation des sensibilités et spécificités alléguées et qu’il faut en confronter les résultats aux données cliniques.


Chez ces malades souffrant de symptomatologies chroniques mal identifiées, tout n’est pas Lyme. Il existe de nombreuses borrélioses dues à des espèces variées de Borrelia. Il existe des co-infections possibles avec d’autres bactéries ou parasites. Il faudrait pouvoir utiliser des tests de diagnostic direct par isolement de la bactérie ou du parasite, mais ces tests ne sont pas disponibles en routine. De la recherche fondamentale s’avère donc indispensable.


En pratique, devant un malade suspect de Lyme chronique et dont on n’a pas de confirmation diagnostique, il faut s’acharner à trouver des critères objectifs de maladie organique. Il faut éliminer un autre diagnostic par un examen clinique complet et une exploration appropriée. Si l’on n’a toujours pas d’orientation diagnostique précise, il faut proposer un traitement antibiotique d’épreuve. La réponse au traitement peut être difficile à évaluer rapidement, en raison de l’évolution cyclique des symptômes et de leur exacerbation très fréquente, déclenchée par les anti-infectieux. Plusieurs publications montrent des résultats contradictoires concernant le traitement anti-infectieux de la maladie de Lyme chronique. Pour montrer des résultats significatifs, les critères d’évaluation doivent être précis ; la durée du traitement doit être suffisante. Des études cliniques sont nécessaires pour évaluer les meilleurs médicaments efficaces pour le traitement d’entretien en cas de symptomatologie persistante. Bien que le traitement antibiotique soit efficace chez certains patients, en particulier pendant la phase précoce de la maladie, de nombreux patients souffrent d’une symptomatologie chronique avec persistance et évolution des signes et symptômes. Il n’existe pas en routine de test pour vérifier la persistance des Borreliae. De plus, d’autres microorganismes persistants, le plus souvent non détectables avec les techniques biologiques actuelles utilisées en routine, peuvent jouer un rôle dans la persistance des symptômes. La physiopathologie des syndromes chroniques
après la maladie de Lyme, traitée selon les recommandations actuelles, est encore débattue.




Performance des méthodes biologiques dans le diagnostic et le suivi de la borréliose de Lyme

 
Pr Benoît JAULHAC (CNR des Borrelia-Borreliella et EA 7290, Faculté de Médecine et Hôpitaux
Universitaires de Strasbourg, Plateau Technique de Microbiologie – Strasbourg) La borréliose de Lyme est une spirochétose transmise par piqûre de tique. La manifestation clinique la plus fréquente est l’érythème migrant. Les pathogènes peuvent ensuite disséminer par voie hématogène vers différents tissus et organes, incluant principalement le système nerveux, les articulations, et la peau. Les tests biologiques, principalement fondés sur la sérologie, sont essentiels au diagnostic, à l’exception de l’érythème migrant dont le diagnostic reste clinique. Les performances des tests biologiques sont exposées et discutées.




Les tiques : infections, co-infections et moyens de prévention

 
Pr Muriel VAYSSIER-TAUSSAT (INRA, UMR BIPAR, Anses) En Europe, la maladie transmise par les tiques la plus importante en termes de santé publique est la maladie de Lyme, relativement bien connue, diagnostiquée et guérie par une antibiothérapie adaptée. Cependant, dans les mois ou les années qui suivent une morsure de tique, certains patients se plaignent de symptômes très polymorphes et invalidants. Il est alors fréquent d’évoquer une maladie de Lyme, bien que dans un certain nombre de cas, il soit impossible d’en faire la preuve. Depuis la découverte dans les années 80 de la bactérie responsable de cette maladie, Borrelia burgdorferi, d’autres espèces impliquées ont été identifiées et de nombreux autres microorganismes transmis par les tiques sont encore découverts. Ces agents pathogènes et les pathologies qu’ils provoquent sont très peu connus du milieu médical et pour certaines, aucun test diagnostique n’est encore disponible.


Cet article fait une revue des différents agents pathogènes que la tique est susceptible de transmettre (ou cotransmettre) et propose des moyens de prévention simple contre les maladies à tiques.




Conclusion : Comment mener les recherches pour répondre aux incertitudes actuelles ?

 
Pr François BRICAIRE (Maladies infectieuses et tropicales – Pitié-Salpêtrière ; membre de l'Académie nationale de médecine)


En savoir plus sur le sujet ?



Si vous souhaitez poser une question à l'un des intervenants, utiliser la rubrique Commentaire en bas de la dépêche, Mine d'Infos la transmettra à l'intervenant concerné et vous fera parvenir sa réponse. Pensez à indiquer vos coordonnées. 


 
MGEFI et maladie de Lyme :