Nora ANSELL-SALLES

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jeudi 6 mars 2014

ACADEMIES MEDECINE ET PHARMACIE : à propos de l'information médicament et santé

Pour une information du public scientifiquement fondée, impartiale, facilement accessible et
compréhensible dans le domaine du médicament
 


Rapport commun
de l’Académie nationale de médecine
et de l’Académie nationale de pharmacie

 

Au nom d’un groupe de travail commun :

 

Président : Gilles Bouvenot
Au titre de l’Académie nationale de médecine : Monique Adolphe, Gilles Bouvenot, Yves Chapuis, Jean-Paul Giroud, Patrice Queneau, Jean Sassard, Jean-Paul Tillement, avec la participation de Pierre Bégué et Michel Lhermitte

Au titre de l’Académie nationale de pharmacie : Alain Astier, François Chast, Jean-Pierre Foucher, Jean-Loup Parier


Liens d’intérêts:
Le rapporteur déclare un lien d’intérêt intellectuel : il a été membre du Collège de la Haute Autorité de santé (HAS) de 2004 à 2014 et a présidé la commission de la transparence de la HAS de 2003 à 2014.

 
L’Académie nationale de médecine et l’Académie nationale de pharmacie considèrent que le foisonnement et la diffusion incontrôlables dans les médias et sur Internet d’informations souvent contradictoires sur les médicaments, y compris les vaccins, aboutissent à une perte des repères et parfois à une perte de confiance dans les messages des institutions officielles. Préoccupées par les effets délétères pour la santé publique que sont susceptibles de provoquer certaines de ces informations, quand elles sont alarmantes, caricaturales, insuffisamment fondées ou même erronées, elles émettent un certain nombre de recommandations destinées à permettre de faire davantage émerger, à titre de repère indiscuté, dans ce contexte de confusion et de dissonance, une information objective, impartiale, scientifiquement fondée, facilement accessible et compréhensible pour le public. Ces recommandations s’adressent aux émetteurs d’informations les plus qualifiés que sont d’abord les pouvoirs publics et les autorités et agences de santé dont les trop nombreux silences, mais aussi le manque de réactivité et la production de messages peu adaptés au grand public ne permettent pas une présence suffisamment forte et visible dans les débats et polémiques ; ensuite à l’Assurance maladie qui devrait davantage donner accès aux très nombreuses données dont elle dispose et davantage les exploiter ; aux sociétés savantes qui doivent se garder de cautionner et de promouvoir des informations prometteuses mais non encore confirmées ; aux professionnels de santé qui restent les sources principales d’information du public et les meilleurs relais des informations émanant des autorités et dont la crédibilité des messages repose non seulement sur l’actualisation de leurs connaissances mais aussi sur leur indépendance; enfin, aux associations de patients et aux patients qui, dans leur quête d’informations, doivent prioritairement recourir à leurs médecins et à leurs pharmaciens, en particulier ne jamais interrompre brutalement un traitement en cours ou modifier sa posologie sans leur en avoir préalablement parlé et faire preuve de la plus grande prudence vis-à-vis de documents ou messages électroniques ou non dont l’origine et la qualité ne sont ni identifiées ni validées.
Recommandations

 
L’Académie nationale de médecine et l’Académie nationale de pharmacie :
rappellent que les médicaments, développés, évalués et surveillés avec la rigueur scientifique nécessaire, guérissent, soulagent et transforment la vie d’un nombre considérable de personnes ;
considèrent que le foisonnement et la diffusion incontrôlables dans les médias et sur Internet d’informations souvent contradictoires sur les médicaments, y compris les vaccins, aboutissent, dans le public, à une perte des repères et parfois à une perte de confiance dans les messages des institutions officielles ;
sont de plus en plus préoccupées par les effets délétères pour la santé publique que sont susceptibles de provoquer certaines de ces informations, quand elles sont alarmantes, caricaturales, insuffisamment fondées ou même erronées ;
ont décidé, dans le but de contribuer à faire davantage émerger, à titre de repère indiscuté dans un contexte de confusion et de dissonance, une information objective, impartiale, scientifiquement fondée, facilement accessible et compréhensible par le public, de faire les recommandations qui suivent.
 
Les Académies nationales de médecine et de pharmacie recommandent :


1. Aux pouvoirs publics :
d’amplifier les campagnes officielles en faveur du bon usage des médicaments, particulièrement lorsque la santé publique est en cause ;
d’adopter une politique de communication claire et pérenne en faveur de la vaccination, y compris par des campagnes ciblées ;
de poursuivre leur politique d’exigence en termes de déclaration d’intérêts éventuels, pour toute personne s’exprimant dans le domaine de la santé publique et en particulier dans celui du médicament ;
de s’assurer, en les coordonnant, de la cohérence des messages officiels issus des différentes institutions et autorités de santé ;
de faire en sorte que le contenu de la base publique de données sur le médicament :



- ne soit pas une simple compilation de monographies destinée aux professionnels, mais soit rendue accessible au grand public par un travail d’auteur et une rédaction plus appropriée à cet usage ;

- soit actualisée périodiquement et même conjoncturellement en cas de survenue d’un débat public ou d’une crise médiatique ;

- évolue dans les meilleurs délais vers un service public d’information en santé ;
de veiller à ce que la formation initiale des professionnels de santé comme le contenu et les modalités de leur développement professionnel continu soient indépendants de toute influence extérieure, y compris pour leur financement.

2. Aux Autorités et agences de santé :
d’intervenir en première ligne, rapidement, de manière non ambiguë et cohérente, face à la diffusion d’informations erronées, à plus forte raison en cas de polémique ou de crise, pour rappeler le canon de leur doctrine ;
de rappeler régulièrement mais aussi conjoncturellement que :



- tout médicament est « à risque » et que l’octroi de son Autorisation de mise sur le marché signifie que les avantages qu’il procure l’emportent sur les inconvénients ou les accidents qu’il est susceptible d’induire ;

- l’utilisation d’un médicament en dehors de son indication ou selon des modalités ne respectant pas son AMM peut avoir des effets délétères et ne se conçoit qu’à titre exceptionnel, dans un encadrement contrôlé.
d’améliorer la lisibilité de leurs prises de position et de leurs productions, d’en faire des synthèses en langage compréhensible par tous ;
de veiller à la clarté des informations fournies dans les notices situées dans les conditionnements ;
dans le domaine spécifique de l’automédication :

- d’apporter une information claire, pratique et adaptée sur tous les symptômes qui en sont justiciables ;

- de fournir une information validée sur la réelle efficacité des médicaments concernés.


3. A l’assurance maladie :
de développer ses campagnes médiatiques à destination du public et ses actions auprès des professionnels de santé, afin de contribuer à la dissémination à grande échelle d’informations scientifiquement fondées et validées ;
de donner accès aux épidémiologistes et d’exploiter davantage les très nombreuses données dont elle dispose qui sont non seulement susceptibles de mieux faire connaître les pratiques et de détecter les dérives mais encore, par le croisement avec d’autres bases de données comme le PMSI, d’imputer des accidents à un médicament donné et d’orienter de manière pertinente les messages et campagnes officiels.
 
 
Lire le rapport : http://www.calameo.com/books/003152624dd3b41568339

mardi 27 novembre 2012

LES MARDIS DE L'ACADEMIE DE MEDECINE- Mardi 27 novembre 2012, 14h30 : Les toxi infections alimentaires collectives (TIAC)


Séance commune

Académie vétérinaire de France – Académie nationale de médecine

 

Les toxi infections alimentaires collectives

(TIAC)

Organisateurs : Vincent Carlier, Jeanne Brugère-Picoux, François Denis

 

Introduction

Définition des toxi-infections alimentaires collectives et présentation de la séance

Vincent CARLIER - ENVA (vcarlier@vet-alfort.fr)

Communications

Epidémiologie des toxi infections d’origine alimentaire (TIA)

Henriette de VALK – INVS (h.devalk@invs.sante.fr)

Contamination initiale

Catherine MAGRAS – ENVN (catherine.magras@oniris-nantes.fr)

Maîtrise des agents pathogènes dans la filière alimentaire et leur environnement

Gilles SALVAT – Anses ( gilles.salvat@anses.fr)

Diagnostic et contrôle en médecine humaine

François DENIS - Académie nationale de médecine (francois.denis@unilim.fr)

Conclusion

Patrick BERCHE - Académie nationale de médecine (patrick.berche@univ-paris5.fr)



Nicole Priollaud
Chargée de la communication
01 45 25 33 17 / 06 09 48 50 38

 

 

mercredi 21 novembre 2012

ACADEMIE DE MEDECINE : pharmacovigilance


Les récents retraits de médicament pour des raisons de sécurité (cérivastatine, rofécoxib, rimonabant, sibutramine, nimésulide, benfluorex ou rosiglitazone…) rappellent sans cesse l’absolue nécessité d’une pharmacovigilance efficace. Bien que ce soient les structures actuelles de pharmacovigilance qui aient permis ces retraits ou alertes, on ne peut malheureusement que constater leur insuffisance pour limiter ou mieux éviter les effets indésirables provoqués. Pour expliquer cet état de fait, on peut envisager deux causes principales : tout d’abord, en amont, un effet indésirable non repéré lors de l’attribution de l’Autorisation de la Mise sur le Marché (AMM) du médicament ; ensuite, en aval, les difficultés de la surveillance de l’utilisation des médicaments en pratique quotidienne.

Dans le contexte de la loi du 29 Décembre 2011 « relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé » [1], ce rapport analyse cette deuxième cause. Ce travail ne peut envisager en quelques pages l’ensemble des multiples questions relatives à la pharmacovigilance. Il souhaite simplement rappeler la place importante de la pharmacovigilance dans l’évaluation des médicaments et la surveillance de leurs effets, présenter les différentes méthodes utilisées en pharmacovigilance et formuler un certain nombre de propositions pour renforcer l’efficacité de la pharmacovigilance, donc la sécurité des patients.

RAPPORT SUR SIMPLE DEMANDE

mardi 20 novembre 2012

LES MARDIS DE L'ACADEMIE DE MEDECINE


Mardi 20 novembre 2012, 14h00

 

La fin de vie, l’Académie prend position (Mission Sicard) par Denys PELLERIN (Membre de l’Académie nationale de médecine

 

Présentation et vote du rapport

Pharmacovigilance : actualités et perspectives par Jean-Louis MONTASTRUC et Jean-Paul TILLEMENT

 

la pathologie immuno-fœtale

 

Présentation  par Paul VERT (Membre de l’Académie nationale de médecine)

 

 Conférence invitée

Le transfert placentaire des immuno-globulines par Elisabeth ELEFANT (Membre correspondent de l’Académie nationale de médecine, Centre de reference sur les agents tératogènes, Hôpital Trousseau - Paris)

 

 Communications

Glomérulopathie extra-membraneuse par immunisation materno-foetale par Pierre RONCO (Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine, Néphrologie, Hôpital Tenon – PARIS) , Hanna DEBIEC

Les glomérulopathies extra-membraneuses (GEM) anténatales par alloimmunisation materno-fœtale sont une nouvelle entité due au passage transplacentaire d’anticorps maternels qui se fixent sur les podocytes des glomérules fœtaux et induisent une maladie rénale. Les anticorps pathogènes sont dirigés contre l’endopeptidase neutre (EPN)/CD10. Les mères, apparemment bien portantes, sont génétiquement déficientes en EPN et s’immunisent dès la première grossesse contre l’EPN/CD10 présente sur les cellules placentaires. Cette maladie que nous avons identifiée maintenant dans cinq familles représente la première cause prouvée de pathologie d’organe induite par alloimmunisation materno-fœtale. Les futures grossesses chez les mères immunisées étant à haut risque pour le fœtus, il est impératif de mettre au point des stratégies thérapeutiques visant à éliminer les anticorps pathogènes, voire à induire une tolérance spécifique, ce qui nécessite au préalable l’identification des épitopes reconnus.

 

Un modèle d’immunisation foeto-maternelle : le lupus néonatal

par Zahir AMOURA, Laurent ARNAUD, Alexis MATHIAN (Médecine interne 2 - Centre national de référence labellisé Lupus - Pitié-Salpêtrière – Paris)

Le lupus néonatal regroupe des manifestations liées à la transmission passive des anti-Ro/SSA et anti-La/SSB maternels. Il se traduit diversement, selon les cas, par une éruption cutanée qui disparaît avec la clairance des anticorps maternels, une atteinte hématologique ou hépatique, ou des complications neurologiques. La complication majeure est la constitution d’un bloc auriculo-ventriculaire congénital (BAVc) qui survient sur un cœur indemne de cardiopathie malformative. Les anticorps anti-Ro/SSA sont nécessaires mais néanmoins insuffisants pour entraîner un BAVc. La fréquence du BAVc chez les femmes porteuses d’un anticorps anti-SSA/Ro est estimée à 1 à 2 % et le risque de récurrence est de 10 à 17 %. Les mères de ces nouveau-nés sont soit asymptomatiques, soit atteintes de lupus érythémateux disséminé (LED) ou de syndrome de Sjögren (SS) .L’hypothèse physiopathologique qui prévaut actuellement fait intervenir une translocation des antigènes SSA/Ro et SSB/La à la surface des cardiocytes fœtaux apoptotiques où ils sont liés par les anticorps anti-SSA/Ro maternels. Ces cardiocytes recouverts par les anticorps anti-SSA/Ro sont phagocytés par les macrophages qui produisent en réponse des cytokines telles que le TNF et le TGFβ. Ce relargage de TGFβ favorise la transdifférenciation des fibroblastes en myofibroblastes qui sont des cellules capables d’entraîner un phénomène de fibrose, et par voie de conséquence la destruction du tissu de conduction. Le BAVc complet est définitif et est associé à une morbidité (nécessité d’implanter un pace maker dans les deux tiers des cas) et une mortalité (16 à 19 %) faisant toute la gravité de ce syndrome.