Nora ANSELL-SALLES

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lundi 3 mars 2014

La fin de vie en France

Analyse des lieux de fin de vie et de décès

L'Ined publie ce jour dans Population* un article qui analyse les parcours de fin de vie au cours du dernier mois de l'existence. Ces résultats permettent de mettre en évidence les éventuelles limites du maintien à domicile et de mieux comprendre les ressorts de l'hospitalisation au stade de la fin de vie. Ils ont été recueillis et analysés à partir de l'enquête « La fin de vie en France »** réalisée en 2010.

Aujourd'hui en France, la mort survient à des âges de plus en plus élevés et souvent précédée de maladies chroniques. Ces décès arrivent de plus en plus dans les institutions, hôpital ou maison de retraite.

Des lieux de fin de vie qui changent au cours du dernier mois de l'existence
Quatre semaines avant le décès, vivre à domicile est la situation la plus fréquente. Mais à l'approche du décès, le maintien à domicile ou en maison de retraite se raréfie au profit de l'hospitalisation. En un mois, la proportion de personnes hospitalisées fait plus que doubler : près de 7 hommes sur 10 et de 6 femmes sur 10 décèdent à l'hôpital. A l'inverse, seule une faible proportion d'hommes (20 %) et de femmes (16,3 %) meurent chez eux et 23,4 % des femmes et 10,5 % des hommes meurent en maison de retraite. Le départ de l'hôpital pour regagner le domicile ou la maison de retraite est exceptionnel. Moins de 4 % des personnes font ce trajet (2, 3 % vers leur domicile et 1,3 % vers la maison de retraite) et très rarement durant la dernière semaine de vie (0,6 %).

Des parcours différents selon la pathologie et le type de prise en charge
Le type de maladies et la finalité des traitements conditionnent les lieux de la fin des patients, toutes les situations cliniques ne permettant pas le maintien à domicile des personnes en fin de vie. Contrairement aux personnes atteintes de cancer qui passent plus souvent le dernier mois de leur existence à l'hôpital celles qui décèdent de maladies infectieuses, cardio-vasculaires, de l'appareil respiratoire ou de l'appareil digestif entrent plus souvent à l'hôpital la dernière semaine de leur vie. De même, il y a plus souvent transfert vers l'hôpital lorsque la finalité du traitement est la guérison et plus souvent un maintien dans lieu de vie si le traitement vise au confort du patient.

Les femmes et les plus âgés toujours plus souvent en maison de retraite
Les femmes sont en effet plus souvent prises en charge en maison de retraite en raison de leur veuvage qui est plus fréquent. Elles sont plus âgées et ont le plus fort risque de passer le dernier mois de leur vie en maison de retraite et à cette étape de la vie, elles peuvent changer de lieu de séjour essentiellement pour entrer à l'hôpital.

Pour lire l'intégralité de l'article :
Le dernier mois de l'existence : les lieux de fin de vie et de décès en France, Population n°4, 2013
Sophie Pennec (Ined), Joëlle Gaymu (Ined), Alain Monnier(Ined), Françoise Riou (CHU de Renne s, Université de Rennes 1), Régis Aubry (Observatoire national de la fin de vie, CHU Besançon), Silvia Pontone (Hôpital Robert Debré- APHP, Ined), Chantal Cases (Ined)


**Rappel des principaux résultats de l'enquête « La fin de vie en France »

Réalisée en 2010 par l'Ined, l'enquête « La fin de vie en France » a permis pour la première fois en France de mieux connaître les circonstances de la fin de vie.

Selon l'enquête :
- pour près d'un décès sur deux (48 %), le médecin déclare avoir pris une décision médicale en ayant conscience qu'elle était susceptible d'abréger la vie du patient ;
- dans leur grande majorité, les décisions prises s'appuient sur les dispositions de la loi Leonetti qui permet sous certaines conditions de limiter ou d'arrêter un traitement ou de donner des médicaments pour soulager des souffrances ;
- la plupart du temps, les décisions ont été prises sans intention d'accélérer la survenue de la mort (45 % sur 48 % des décisions) ;
- dans 27 % des cas, la décision a été d'intensifié le traitement de la douleur ;
-dans 0.8 % des cas, il y a eu administration d'un médicament pour mettre délibérément fin à la vie du patient. Dans plus de la moitié de ces cas, il s'agit d'une sédation pour détresse terminale ;
- les décisions de fin de vie ne sont pas toujours discutées avec les équipes soignantes (elles sont discutées dans 63 % des cas), avec un autre médecin (44 %) et la famille est associée sur un décès sur deux ;
- 16 % des personnes décédées ont exprimé le souhait d'accélérer leur mort mais les demandes explicites d'euthanasie restent rares.

L'enquête a consisté à interroger pour chaque décès le médecin ayant rempli le certificat de décès et porte au total sur 4 891 décès.

Pour en savoir plus :
Les décisions médicales en fin de vie en France, Population et Sociétés n° 494, novembre 2012

(Ined), Alain Monnier (Ined), Silvia Pontone (Hôpital Robert Debré-APHP, Ined), Régis Aubry (Observatoire national de la fin de vie, CHU Besançon)
 

* Population est une revue scientifique trimestrielle publiée par l'Ined en français et en anglais. Soumise à un comité de rédaction composé de personnalités scientifiques, elle accueille des travaux originaux de chercheurs en démographie et dans des disciplines associées : sociologie, économie, anthropologie, histoire, géographie, épidémiologie et santé publique, méthodologie en sciences sociales. 

vendredi 7 juin 2013

C'EST A LIRE : le dernier ouvrage de Franck Maniquant


« La méthode Maniquant » de Franck Maniquant – Editons Larousse

Un champion, à nos côtés  pour nous coacher et nous faire gagner.

 Élaborée par Franck Maniquant, plusieurs fois champion de France et champion du monde francophone,  cette méthode  innovante s’adresse aux scrabbleurs de tous niveaux, débutants comme confirmés.

 

Tout au long des leçons et des exercices commentés, l’auteur délivre son savoir-faire. Quel que soit leur niveau, en suivant pas à pas les conseils de ce grand maître, les scrabbleurs amélioreront de manière certaine leurs performances.

Cette méthode innovante est aujourd’hui transmise lors de stages par son inventeur, devenu coach. Elle permet d’optimiser son potentiel Scrabble par l’analyse du tirage et de la grille, le travail sur les associations de lettres

et l’anticipation des coups, et l’apprentissage du vocabulaire grâce à des listes intelligentes (la couleur des mots) et exhaustives, sélectionnées et organisées en fonction de leur intérêt (mots courts, mots à lettres chères, verbes…).

Tous champions au Scrabble !

 

Franck Maniquant est un champion de Scrabble, maintes fois récompensé : Champion du monde 2001, Vice-champion du monde 1993,1995, 1996 et 2004, Champion du monde parties rapides 2009,

 Champion du monde par paires 1996, 1998, 1999 et 2003, Champion de France 1991, 2001, 2010 et 2011.

 

mercredi 22 mai 2013

CONTREFACON et MEDICAMENTS :Trois questions au Dr Caroline Atlani, Directrice, Coordination anti-contrefaçon


LA CONTREFAÇON

TOUCHE TOUTES LES CLASSES

THÉRAPEUTIQUES

PARTOUT DANS LE MONDE


Dr Caroline Atlani, Directrice, Coordination anti-contrefaçon


» Pourquoi la contrefaçon des médicaments est-elle devenue aussi importante ?

Tout d’abord, nous assistons à une amplification géographique de la contrefaçon qui ne touche plus quelques parties du monde mais, du fait d’Internet notamment, s’étend dans le monde entier. Par ailleurs toutes les classes thérapeutiques peuvent être touchées désormais. Il ne s’agit donc plus seulement des produits de conforts. Des médicaments traitant des maladies chroniques et graves telles que les maladies cardiovasculaires ou les cancers peuvent être falsifiés. Ceux-ci peuvent entraîner des risques individuels mais également des risques collectifs, avec l’apparition de pharmaco-résistances dans le cas de traitements de maladies infectieuses par des antibiotiques ou des antipaludéens notamment.



» Pourquoi est-il si essentiel de lutter contre la contrefaçon ?

Les médicaments falsifiés sont un véritable danger pour la santé des patients. Ils ne contiennent pas la quantité attendue de substance active et ne répondent à aucune des exigences de qualité, d’efficacité et de sécurité exigés. Les risques pour les patients sont nombreux : outre la présence de substances toxiques, ces médicaments peuvent être inactifs et entraîner des effets indésirables majeurs et des complications pour les patients.

Ces faux médicaments peuvent aussi remettre en cause leur confiance dans les systèmes de santé. Le droit légitime des patients à être traités avec des médicaments de qualité est bafoué. Il s’agit donc d’un souci éthique majeur. Quand vous achetez un médicament, vous n’avez pas de raison de penser qu’il est falsifié. Les patients sont les victimes de ce trafic.

»Cinq ans après la création du Laboratoire Central d’Analyse des Contrefaçons, quels sont les grands progrès accomplis ?

En l’espace de cinq ans, l’activité du laboratoire n’a cessé de s’enrichir, avec quelque 3 000 échantillons adressés au laboratoire chaque année. Le nombre de collaborateurs a plus que doublé car nous sommes sollicités pour des produits provenant du monde entier, émanant d’autorités de santé ou de saisies effectuées par des services de police ou de douane, qui nous adressent des échantillons pour analyse. Nous avons aussi accru la vigilance en interne et nous travaillons de près avec les services de pharmacovigilance et de qualité, afin de traquer tout ce qui peut relever d’un problème de médicament suspect de contrefaçon. Enfin, notre technologie s’est affinée et permet une reconnaissance et une corrélation entre les cas : nous pouvons comparer les profils des produits, croiser leurs origine et ainsi apporter des informations précieuses aux autorités.


CONSEILS POUR LES PATIENTS :

SUR INTERNET ET EN VOYAGE


» Quels sont les risques sur Internet ?

Certaines pharmacies en ligne ont une existence légale et ont été créées pour faciliter l’accès au médicament pour le patient (exemple : Allemagne, Etats-Unis, France, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni). Une quinzaine de pays européens ont légalisé la vente de médicaments sur Internet. Cependant, un grand nombre de sites Internet opère en toute illégalité, proposant sans ordonnance des médicaments normalement vendus sur prescription, et vendant des produits non approuvés ou falsifiés. Aux mains d’organisations illégales, ces structures fonctionnent en réseau, masquant leur véritable identité ou trichant sur leur localisation.

La Directive européenne sur les médicaments falsifiés comporte un chapitre spécial sur Internet, notamment la mise en place d’un système de listes de pharmacies en ligne approuvées par les autorités compétentes des Etats Membres, l’apposition d’un logo de l’Europe commun, et une campagne d’information au niveau des patients sur les risques des médicaments vendus illégalement sur Internet.


En France, Sanofi fait partie des signataires de la Charte de lutte contre la contrefaçon sur Internet du 16 décembre 2009. Par cette charte, des titulaires de droits de propriété intellectuelle et des plates-formes de commerce électronique s'engagent à mettre en place des moyens concrets pour lutter contre la vente de produits de contrefaçon sur Internet.


Sanofi collabore étroitement avec les autorités compétentes, les opérateurs techniques, financiers et les plateformes de commerce électronique pour mener des actions efficaces contre les pharmacies illicites et les faux médicaments sur Internet.

Selon l’OMS, plus de 50 % des médicaments achetés sur des sites Internet dissimulant leur véritable adresse seraient des contrefaçons. Par ailleurs, 96% des sites de pharmacies en ligne seraient illicites.

» En pratique, que puis-je faire ?

» Ne répondez jamais aux spams proposant des médicaments, ils sont très souvent d’origine frauduleuse.

» Ne donnez pas d’informations sur votre état de santé en ligne.


En France, depuis le décret publié au Journal officiel du 1er janvier 2013, la vente de médicaments sur Internet est légale, sous certaines conditions. Elle ne concerne pas les médicaments soumis à une prescription médicale obligatoire : la liste des médicaments pouvant être  vendus en ligne est publiée sur le site de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Ce sont principalement les pharmaciens d’officine qui sont habilités à ouvrir une pharmacie en ligne, sous réserve de répondre à un cahier des charges précis, géré par l’Agence régionale de santé. La liste des pharmacies en ligne françaises autorisées est disponible sur le site du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et du Ministère de la Santé.



» Voyageurs : prémunissez-vous


Avant le séjour

Préparez une trousse de voyage adaptée à votre destination et prenez la quantité de médicaments nécessaire à la période du déplacement. En cas de maladie chronique, il est recommandé d’emporter une quantité de médicaments supérieure à celle nécessaire à la durée du voyage, au cas où le retour serait retardé.  Les ordonnances médicales (avec l’intitulé des molécules et le nom des fabricants) doivent être accessibles dans les bagages à main, de même que les médicaments indispensables ou la trousse d’urgence. Pour les autres médicaments, la moitié peut être placée dans la valise et l’autre moitié dans le bagage à main afin de ne pas se retrouver démuni en cas de perte ou de vol de bagage.


Pendant le séjour

En cas de problème de santé, le patient doit consulter un médecin (liste disponible dans les ambassades) avant tout achat de médicaments, qui ne doit s’effectuer que dans les circuits officiels de distribution (principalement pharmacies). Lors d’un achat de médicaments, assurez vous de l’intégrité de l’emballage et de l’absence d’anomalie visible sur la boîte, la notice, le blister, ou sur les médicaments eux-mêmes. Signalez toute anomalie au pharmacien et au fabricant (numéro vert sur les boîtes). Attention, un prix de médicament très bas peut être un signe d’alerte d’un faux médicament ! Tout effet indésirable doit entraîner la consultation d’un médecin et peut faire penser à la contrefaçon. Enfin, il convient de n’acheter que les quantités nécessaires à ses besoins personnels : l’importation et l’exportation de médicaments font l’objet de contrôles aux frontières.


Au retour du séjour

Lorsque vous transportez des médicaments, les conditions d’importation en France sont les suivantes :


» En provenance de pays hors UE et hors espace Schengen, la quantité transportée correspond à la durée du traitement. L’ordonnance du médecin doit être présentée à la douane.


» En provenance de pays de l’UE : la quantité transportée est en relation avec un usage personnel. Un certificat médical administratif doit être présenté à la douane.

LIENS UTILES
World Health Organization (WHO)
International Medical Products Anti-Counterfeiting Taskforce (IMPACT)
European Federation of Pharmaceutical Industries and Association (EFPIA)
International Pharmaceutical Federation (FIP)
International Federation of Pharmaceutical Manufacturers and Association (IFPMA)
U.S. Food and Drug Administration (FDA)
Reporting Unlawful Sales of Medical Products on the Internet
Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA)
Pharmaceutical Research and Manufacturers of America (PhRMA)
National Association Boards of Pharmacy (NABP)
World Health Professions Alliance
INTERPOL


mardi 29 janvier 2013

Le Centre d'Analyse Stratégique s'intéresse aux avancées récentes et à l'avenir de l'administration électronique en France


En quelques années, l'usage des technologies de l'information a transformé les relations entre les administrations publiques et les Français. Avec pour double objectif de réduire les dépenses publiques en améliorant l'efficacité administrative et de faciliter les démarches des usagers. S'appuyant sur des expériences et innovations récentes à l'étranger, le Centre d'analyse stratégique nous propose une note consacrée à l'avenir de l'administration électronique en France. Il  note que notre pays est plutôt avancé en matière de développement de services, mais en retard en matière d'usage.

Dans les institutions en charge des politiques sociales, comment encore mieux utiliser les technologies numériques pour mettre en œuvre des relations avec les usagers plus simples, plus accessibles et plus sécurisées ? A cette question, le CAS fait quatre propositions : limiter les demandes de documents aux usagers des services publics en s'appuyant sur le développement du Répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS) ; poursuivre l'ouverture des modes de contact adaptés à différents publics et développer l'utilisation d'outils plus novateurs (SMS, chat, applications smartphones et visioconférences) ; achever le développement d'un guichet unique des services publics, permettant à la fois de s'informer de façon générale et d'accéder à un dossier individuel (une fusion entre service.public.fr et mon.service-public.fr est en cours) ; développer une approche participative de la relation entre usagers et administrations (évaluation des services, cogestion des droits et des dossiers, coconstruction de nouveaux services).


 Sources : www.annuaire-secu.com,  Gérard Bieth

mercredi 23 janvier 2013

Sécurité des patients - erreurs médicales


6 ans après sa mise en place, l'accréditation, premier dispositif français d'analyse des événements indésirables, monte en puissance

 

En matière de sécurité du patient, la Haute Autorité de Santé a pour objectif de réduire le nombre d'évènements indésirables liés aux soins. Parmi les leviers dont elle dispose, l'accréditation en constitue un volet important. Cette démarche de gestion des risques médicaux basée sur le volontariat des médecins doit permettre d'améliorer la qualité des pratiques professionnelles, de réduire le nombre d'événements indésirables associés aux soins et d'en limiter les conséquences. Pour être accrédités, les médecins, au sein de leur spécialité, déclarent chaque année des évènements porteurs de risques (EPR) et participent à un programme de réduction des risques incluant la mise en œuvre de recommandations et des formations spécifiques. La HAS dresse le bilan de cette démarche mise en place depuis 6 ans et présente de nouveaux outils mis au point : Solutions pour la Sécurité des Patients (SSP) et EPR remarquables.

 

 
Un premier bilan encourageant et riche d'enseignements

Lancée en 2007, le dispositif de l'accréditation concerne aujourd'hui 18 spécialités médicales dans les secteurs suivants : gynécologie-obstétrique, anesthésie-réanimation, chirurgie, spécialités interventionnelles ainsi que les activités d'échographie obstétricale, de réanimation et de soins intensifs. 11 400 médecins sont engagés dans la démarche sur 35 000 professionnels de santé potentiellement concernés par le dispositif, soit un ratio de 1/3.

Depuis le lancement du dispositif, ce sont près de 52 400 EPR qui ont été enregistrés dans la base de retour d'expérience (base REX), avec une forte progression ces deux dernières années : +45 % en 2011, +35% en 2010.

 

Dix-huit programmes de réduction des risques sont également développés et réactualisés annuellement par les organismes agréés des spécialités. Ces programmes mettent en évidence des situations à risque, reflets des principales préoccupations en matière de risque des médecins (111 sont définies aujourd'hui pour les 18 spécialités) et exigent des médecins la mise en œuvre de recommandations professionnelles (58 sont définies aujourd'hui pour les 18 spécialités). La réponse du praticien à ces exigences est évaluée annuellement par un expert de sa spécialité et conduit à l'attribution ou au retrait de l'accréditation.

Les programmes des spécialités peuvent proposer des recommandations professionnelles et des solutions pour la sécurité du patient (SSP) directement issues de l'analyse de la base de retour d'expérience (base REX).

 

De l'événement porteur de risque aux solutions concrètes pour la sécurité des patients

Les EPR apportent une information particulièrement utile sur la nature des complications et sur les moyens de les gérer. Ces informations concernent des champs aussi différents que l'acte de soins (pratiques médicales et soignantes), l'utilisation de médicaments ou de matériels que les aspects organisationnels de l'établissement de santé, la gestion des informations ou la gestion des hommes.

 

Par exemple, l'analyse des 9 000 EPR déclarés en 2011 a fait ressortir l'influence importante de l'équipe de soins dans la genèse des événements, puisque le dysfonctionnement de l'équipe est retrouvé dans 25 % des EPR avec une prédominance de problèmes de communication entre professionnels de santé. La HAS a déjà lancé une réflexion sur ce thème et débuté une expérimentation dans plusieurs services.

L'analyse des causes des événements dans la base de retour d'expérience permet aux organismes agréés de rechercher des solutions pour la sécurité du patient permettant de réduire les risques identifiés.

 

·        Un outil novateur : les Solutions pour la Sécurité du Patient (SSP)

L'approche traditionnelle de la sécurité du patient est souvent centrée sur la prévention, autrement dit sur l'évitement des problèmes et pas assez sur leur récupération quand, malgré tout, ils surviennent.

Une approche novatrice et récente en gestion du risque incite à essayer de se préparer à l'imprévu, c'est-à-dire à s'interroger sur la gestion des complications quand elles surviennent. Cela se concrétise par des SSP, Solutions pour la Sécurité du Patient, que la HAS élabore avec les professionnels selon une méthodologie particulière en insistant sur leurs mises en œuvre (accompagnement) et leurs impacts.

Concrètement, il s'agit de procédures qui, sans négliger les aspects de prévention, vont s'intéresser à la récupération pour pouvoir limiter les conséquences d'un événement indésirable. Les deux premières solutions parues en 2012 sont « réduction des erreurs de site d'exérèse de lésions cutanées » et « confusion entre antiseptique et anesthésique injectable ». Une quinzaine de SSP sont en cours d'élaboration pour une diffusion prévue en 2013.

 

·        EPR remarquables

Depuis 2012, des événements jugés remarquables pour leur aspect pédagogique sont mis en exergue dans des publications courtes afin de sensibiliser les professionnels sur des situations à risques identifiées dans la base de retour d'expérience.

Les événements analysés les plus intéressants sont communiqués aux professionnels et aux établissements. Ce partage permet à chacun de prendre conscience du risque potentiel de certaines situations et de rechercher localement des moyens pour s'en prémunir.

 

Un niveau d'exigence plus élevé et des perspectives ouvertes par la mise en place du DPC

La délivrance de l'accréditation est conditionnée par le respect, par le médecin engagé, des exigences définies par la HAS et sa spécialité en lien avec les associations de patients, impliquées dans le dispositif depuis sa conception. Cet engagement volontaire dans une démarche active de réduction des risques dans son exercice professionnel est vérifié annuellement par l'organisme agréé et la HAS et conditionne l'entrée et le maintien du médecin dans le dispositif. Les rejets de demandes d'accréditation et retraits d'accréditation représentent 10% des décisions prises par le Collège de la HAS. Les noms des médecins accrédités sont consultables sur le site internet de la HAS.

Après une phase d'acculturation nécessaire à l'ensemble des acteurs, la HAS et les organismes agréés élèvent progressivement le niveau d'exigence : en termes de qualité des déclarations, de respect des exigences du programme de la spécialité et des délais. Un renforcement de l'accompagnement des médecins et une assistance aux utilisateurs (Hotline du service évaluation et amélioration des pratiques de la HAS) sont associés à ce changement.

 

Pour valoriser les acquis de l'accréditation et poursuivre son déploiement auprès des professionnels de santé, notamment auprès des équipes hospitalières, plusieurs évolutions sont envisagées :

- expérimenter la gestion des risques en équipe pour l'intégrer dans les dispositifs d'accréditation, de certification et de développement professionnel continu (DPC), l'accréditation pouvant d'ailleurs concourir au respect de l'obligation de DPC.

- mobiliser les moyens, les supports et les procédures de l'accréditation pour favoriser la gestion des évènements indésirables notamment des évènements indésirables graves.

 

Pour la HAS, la mise en place du DPC représente une opportunité pour promouvoir l'accréditation auprès d'un public plus large de spécialités et de médecins.

 

Consultez les documents de la HAS sur www.has-sante.fr

 

mercredi 21 novembre 2012

Baromètre santé des fonctionnaires: L’analyse des réponses des adhérents de la MGEFI


 

Dans le but de prévenir et de gérer de manière globale les risques de santé, et, à terme, de créer un guichet de santé unique, la Mutualité Fonction Publique Services* (MFP Services) a mené en 2011 une étude auprès de 15 700 (2) agents de la fonction publique pour cerner la perception qu’ils ont de leur santé et d’identifier leurs attentes.

 

Cette étude est la 1ère pierre d’un projet plus ambitieux encore : « Prévention Horizon 2013 » qui va permettre dès 2013, de mettre en œuvre un ensemble de mesures destinées à anticiper et donc gérer le risque santé : la prévention comme démarche de santé publique.

 

 

Le succès du baromètre auprès des adhérents de la MGEFI

Sur un échantillon de 2 600 adhérents mutualistes MGEFI, sollicités de façon aléatoire, 1 199 personnes ont répondu, soit de plus de 45%. L’examen des questionnaires montre que la démarche de MFP Services répond à une véritable attente.

 

Une bonne attitude vis-à-vis de la santé

Les répondants MGEFI sont, à 87,2%, satisfaits de leur état de santé et neuf sur dix évaluent leur qualité de vie de manière positive, une perception sur ces 2 points meilleure que celle de la population française.

 

Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : Les adhérents ont une bonne attitude générale vis-à-vis de leur santé. Ils se déclarent  majoritairement à jour de leurs vaccins et disent accorder une confiance élevée aux professionnels (médecins et pharmaciens). Ils sont deux fois moins nombreux à prendre des médicaments non prescrits.

 

Des comportements favorables au maintien d’une bonne santé : une grande majorité des répondants jugent leur alimentation équilibrée et ils s’inscriraient dans des comportements à risque de manière moins prononcée vis-à-vis du tabac, du jeu et des drogues. Ainsi, 42,9% n'ont jamais fumé de leur vie et 11,2% sont des fumeurs habituels. En France, ce pourcentage est généralement supérieur à 30%. En revanche, s'agissant de la dépendance à l'alcool, 10% semblent présenter une addiction (deux fois plus d'hommes que de femmes), soit autant que parmi la population française.

 

Des disparités importantes

Ce bon bilan d'ensemble, ne doit cependant pas occulter d'importantes disparités ainsi la perception de la maladie chronique (notamment cardiaque et métabolique) est beaucoup plus marquée chez les adhérents MGEFI que dans la population française. Le Baromètre Santé laisse aussi apparaître un nombre important de répondants concernés par la perte d'autonomie : 10,3% sont « aidés » et 12,9% sont « aidants ».

 

Par ailleurs, plus d'un tiers se sent fréquemment stressé (les femmes se révélant plus sujettes au stress), moins satisfait de son sommeil et de son travail que la moyenne nationale, et estime  que son travail a un impact sur sa santé.

 

 

Un besoin d'information et de prévention

Tout au long du questionnaire, les adhérents ont pu exprimer des attentes en matière d'informations et d'actions, parfois relatives à leur environnement professionnel. Parmi les personnes ayant déclaré avoir une maladie chronique, 49,8% souhaitent obtenir des informations précises sur leur problème de santé et leur médicament.

 

63,6% des actifs MGEFI sont également intéressés par la mise en place d'ateliers de prévention et de promotion de la santé sur leur lieu de travail, ce qui laisse penser que les fonctionnaires gérés par la MGEFI sont bien plus demandeurs que l'ensemble des actifs français.

 

Ce sont les thématiques du stress, du travail sur écran et des troubles musculo-squelettiques qui sont le plus souvent évoqués. Plus du tiers des personnes interrogées souhaitent, par ailleurs, obtenir des informations sur l'alimentation. Quant à la prévention, 87,8% souhaitent de l'information sur les dépistages, 61% sur la maladie d'Alzheimer, et 48,5% sur les risques cardiaques.

 

En conclusion

Ce premier Baromètre Santé – qui sera renouvelé tous les trois ans - a permis de recueillir des informations riches, diverses et de cerner une partie des attentes des adhérents.

 

En ce sens, la MGEFI, qui initie déjà un certain nombre d'actions de santé publique à destination de l'ensemble de ses adhérents, actifs et retraités, mettra en place courant 2013, un plan d'action enrichi par les conclusions de cette enquête.

 

                                                                                 

 

* MFP Services est délégataire de la gestion du régime obligatoire d'assurance maladie obligatoire pour 21 mutuelles de la Fonction publique, dont la MGEFI.

 

2)    5 populations distinctes : MFP Services comprenant les agents des différents ministères (hors Education Nationale), les adhérents de la MGEFI, de la MMJ de la MCDEF et de la MGAS.

 

 

LA RETRAITE

Près de 8 actifs sur 10 pensent à leur retraite, principalement préoccupés par ses aspects financiers (80%) et l'organisation de nouvelles activités, culturelles ou associatives (69,4%). Un quart des retraités ont préparé leur retraite. Mais plus de 45% d'entre eux n'ont pas d'activité extérieure.

 

LE PROFIL DES RÉPONDANTS MGEFI

59,2% de femmes et 40,8% d'hommes. 

51,5% ont plus de 60 ans.

48,2% sont des actifs et 51,8% sont des retraités.

41% sont titulaires de catégorie B, 33,2% sont titulaires de catégorie C et 25,8% sont titulaires de catégorie A et A+.

73,1% déclarent avoir un accès facile à Internet.