Nora ANSELL-SALLES

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vendredi 20 février 2015

L'amiante +++


Information
L’amiante : le point en 2014 par Michel AUBIER et autres communications





Communications
Bilan et perspective d’un suivi à long terme de deux cohortes de salariés fortement exposés à l’amiante et proposition d’un dépistage actif du cancer bronchique par Alain CHAMOUX (Clermont Université, Université Clermont 1, UFR Médecine, Institut de Médecine du travail - Service Santé Travail Environnement, Clermont-Ferrand)
Il existe en France des programmes organisés de dépistage actif et systématique en population générale des cancers du sein, du colon et du col de l’utérus. Les cancers professionnels ne bénéficient pas de tels dispositifs mais d’un suivi médical dit post-professionnel laissé à l’initiative des anciens salariés. Nous rapportons l’expérience d’un suivi organisé en collaboration avec les associations de « victimes » et l’assurance maladie. Le suivi à long terme avec une périodicité de deux ans de 324 salariés directement et fortement exposés à l’amiante confirme le risque élevé de survenue de cancer broncho-pulmonaire, de mésothéliome et d’asbestose avec pour cette dernière une évolution qui peut être rapide. La découverte précoce de trois cancers bronchopulmonaires pose la question de l’intérêt pour le patient d’un dépistage systématique annuel ou biannuel. Alors que les nouvelles techniques d’imagerie médicale permettent de réduire d’un facteur 8 l’irradiation sans altérer notablement la capacité diagnostique, le bénéfice médical apporté par la surveillance annuelle par scanner chez les grands fumeurs est en faveur d’un programme de détection précoce des cancers broncho-pulmonaires. Il convient de mieux définir la population cible susceptible de prétendre à un tel dépistage (fumeur actif, ancien fumeur, porteur de plaques pleurales). Les découvertes fortuites de plus en plus fréquentes d’affections pulmonaires ou d’anomalies pleurales en dehors des populations identifiées à risque sont également à prendre en considération. C’est pourquoi les modalités de dépistage pour les salariés confrontés à des expositions indirectes ou discontinues devraient être réévaluées (un seul examen tomodensitométrique à l’âge de 60 ans ou lors du départ à la retraite pour toutes les professions concernées). Sur ces données, il paraît indispensable de réviser les recommandations HAS 2010 de surveillance post-professionnelle des salariés exposés à l’amiante et notamment s’ils présentent des plaques pleurales. La mise en place d’un dispositif organisé paraît tout-à-fait justifiée.

L’émergence du virus Ebola chez l’homme : un long processus pas totalement élucidé par Éric LEROY (Directeur Général du Centre International de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF) au Gabon.  eric.leroy@ird.fr)
Le virus Ebola cause régulièrement depuis 1976 des petites épidémies meurtrières généralement maitrisées en quelques mois. Alors que seule l’Afrique Centrale en avait été victime jusqu’alors, une épidémie à virus Ebola d’une ampleur extraordinaire embrase dramatiquement plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest depuis le mois de décembre 2013 principalement en raison des défaillances majeures dans la mise en œuvre des mesures visant à empêcher les transmissions interhumaines du virus. Après une période d’incubation d’environ une semaine, la maladie se manifeste par l’apparition soudaine d’une forte fièvre aboutissant in fine à des hémorragies multiples puis à la défaillance généralisée des organes. Plusieurs espèces de chauves-souris seraient les principaux réservoirs du virus Ebola. La contamination de l’homme se produirait soit directement auprès des chauves-souris, largement consommées par les populations locales, soit par l’intermédiaire d’espèces animales sensibles au virus, telles que les chimpanzés et les gorilles.
À côté de ce « cycle naturel », un « cycle épidémique » impliquant des espèces animales domestiques vivant dans les villages tels que les chiens ou les porcs, tend désormais à être sérieusement avancée. Ainsi, en fonction des animaux impliqués et de la forme clinique des infections développées, les modalités de la contamination de l’homme peuvent être multiples et sont donc encore largement méconnues. Dans un tel contexte, tous les efforts qui pourront être déployés pour percer le mystère de l’émergence du virus Ebola chez l’homme et clarifier les modalités de la transmission du virus, permettront peut-être de prédire voire d’anticiper l’apparition des épidémies. L’objectif de cette revue est de dresser un état des lieux exhaustif de l’écologie du virus Ebola et de mettre en lumière les évènements qui gouvernent la transmission du virus à l’homme tout en précisant les points encore nombreux qui demeurent non élucidés.

Information
Quelles attentes peut-on avoir aujourd’hui de la pharmacothérapie des troubles liés à l’usage d’alcool ? par Jean ADÈS (Psychiatrie Addictologie, Hôpital Louis Mourier, Colombes)
Au cours des dernières années, de nombreuses molécules ont été proposées dans le traitement des troubles liés à l’usage d’alcool. À côté de médicaments déjà classiques, tel l’acamprosate ou la naltrexone, de nouvelles molécules (nalméfène), ou des molécules déjà anciennes mais proposées dans cette nouvelle indication (baclofène) sont disponibles, soit comme traitement de substitution de l’alcool, indiquées quand une abstinence totale est proposée au patient, soit comme traitement réducteur du « craving » facilitant le retour à une consommation contrôlée ou le maintien d’une abstinence déjà obtenue. Malgré l’engouement très médiatisé pour le baclofène, dont les effets en fonction des doses seront précisés par les résultats de deux études contrôlées en cours, les médicaments ne sont qu’un des éléments de la prise en charge du trouble complexe bio-psycho-social qu’est l’alcoolo-dépendance. Diverses formes de psychothérapies demeurent indispensables dont les médicaments proposés peuvent être un appoint utile.

Chronique historique
Apports des travaux de Louis Desliens à l’exploration cardiaque moderne. Résultats du cathétérisme cardiaque chez le cheval Gérard BRAGANTI (Cardiologue, Luxeuil-Les-Bains)
En 1916, Louis Desliens, praticien vétérinaire dépose à l’Académie des Sciences une description d’un nouveau moyen d’exploration du système cardiovasculaire : le cathétérisme percutané. En 1935, il publie les résultats de trente ans d’explorations en hémodynamique pour l’essentiel chez le cheval : physiologie, physiopathologie et pharmacodynamique. Le texte envisage le caractère très précurseur de ces études.