Nora ANSELL-SALLES

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lundi 5 février 2024

🟥 TRIBUNE : Mettons fin à la propagation impunie de fausses informations médicales !

AVANT PROPOS 
Les signataires de cette tribune représentent des dizaines de milliers de médecins, qui dénoncent les dérives constatées sur les réseaux sociaux et dans certains médias à grande audience, qui partagent et diffusent de fausses informations scientifiques et médicales et qui mettent en danger la santé publique en général et celle de nos patients en particulier.


Nous, médecins, chercheurs, et sociétés savantes médicales, sommes très préoccupés par les dérives constatées sur les réseaux sociaux et dans certains médias à grande audience, qui partagent et diffusent de fausses informations scientifiques et médicales. Nous tenons à réaffirmer notre soutien indéfectible envers les professionnels de la santé qui s'efforcent de fournir au grand public des informations claires et loyales, fondées sur les données scientifiques. 
  
Récemment, nous avons entendu que les vaccins anti-COVID seraient inefficaces, ou pire, responsables de cancers ou de la maladie de Creutzfeldt-Jakob alors qu’aucune donnée épidémiologique ne rapporte une quelconque augmentation de ces maladies en lien avec la vaccination. D’autres n'hésitent pas à affirmer que les vaccins anti-COVID sont responsables d'accidents vasculaires cérébraux ou d'infarctus du myocarde, en contradiction avec plusieurs études épidémiologiques dont deux études françaises menées par EPI-PHARE, études qui n’ont constaté aucun lien entre ces pathologies et les vaccins à ARNm. Par ailleurs, aucune donnée crédible de biologie moléculaire ne corrobore l'idée d'une intégration de brins d'ADN vaccinaux dans le génome humain à partir de vaccins à ARN messager. Ces déclarations inquiétantes mettent en lumière la volonté de certains de semer la confusion et la peur dans le grand public avec des informations non étayées. Il est essentiel de rappeler que les affirmations médicales doivent reposer sur des données solides issues de la science. Les effets indésirables des vaccins s’observent pour l’essentiel dans les jours qui suivent les injections, au plus tard quelques semaines après. Ainsi, suite au constat de thromboses graves chez des sujets jeunes avec l’un des vaccins anti-COVID utilisant un vecteur viral, son utilisation a été suspendue sans jamais rien cacher au public. Ces cas sont néanmoins demeurés très rares et illustrent le fait que le système national et international de pharmacovigilance a parfaitement fonctionné. 
  
Nous déplorons que certains individus et médias profitent de la crédulité d’une partie de la population, contribuant ainsi à mettre leur santé en danger. Dans ce contexte, il est plus que jamais impératif de soutenir la législation sur les dérives sectaires actuellement en cours de révision à l'Assemblée Nationale, plus précisément en introduisant des sanctions pour ceux qui incitent à abandonner ou dénigrer un traitement médical reconnu. De même, l'article 27 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse concernant la publication, la diffusion ou la reproduction de fausses nouvelles qui s'applique en cas de trouble à la paix publique devrait également concerner les cas de mise en danger de la santé publique. 
 
Face à la désinformation médicale relayée par des opportunistes, qui ont le plus souvent quelque chose à vendre, nous appelons à une régulation plus stricte des réseaux d’information pour protéger les citoyens. Nous réaffirmons notre soutien à la vaccination, pour prévenir plutôt que guérir. Nous affirmons la primauté de l’éclairage de la démonstration scientifique. Nous réaffirmons notre engagement médical total contre les maladies. Il est temps de choisir le camp de la santé contre toute forme d’obscurantisme. 
    

   ✒️ SIGNATAIRES 
 
Dominique Deplanque, Président de la Société Française de Pharmacologie et 
Thérapeutique 
Manuel Rodrigues, Président de la Société Française du Cancer 
Mathieu Molimard, président honoraire du Collège National de Pharmacologie Médicale 
Jérôme Barrière, Membre du conseil scientifique de la Société Française du Cancer 
Rémi Salomon, Président de la Conférence Nationale des Présidents de CME de CHU 
Alain Fischer, Président de l’Académie des Sciences 
Bernard Castan, Président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française 
Olivier Saint Lary, Président du Collège National des Généralistes Enseignants 
Christophe Leclercq, Président de la Société Française de Cardiologie 
David Laharie, Secrétaire Général de la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie 
Luc Mouthon, Président de la Société Nationale Française de Médecine Interne 
Nathalie Salles, Présidente de la Société Française de Gériatrie et de Gérontologie 
Jean Yves Blay, Président d’Unicancer 
François Vrtovsnik, Président de la société Française de Néphro Dialyse et Transplantation 
Virginie Gandemer, Présidente de Société Française de Lutte contre les Cancers et les 
Leucémies de l'Enfant et de l'Adolescent 
Jean-Marc Classe, Président de la Société Francophone de Chirurgie Oncologique 
Véronique Vendrely, Présidente de la Société Française de Radiothérapie Oncologique 
Didier Mayeur, Président de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support Annie Pierre Jonville-Bera, Présidente du réseau des Centres Régionaux de 
Pharmacovigilance 
Joelle Micallef, Présidente du réseau des Centres d'Évaluation et d'Information sur la 
Pharmacodépendance-Addictovigilance, 
Jérôme Marty, Président de l’Union Française pour une Médecine Libre-Syndicat 
Franck Devulder, Président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français 
Agnès Giannotti, Présidente de MG France 
Mélanie Rica, Présidente Médecins pour Demain 
Patricia Lefébure, Présidente de la Fédération des Médecins de france 
Patrick Gasser, Président de l’Union Syndicale Avenir Spé - Le Bloc 
Patrick Pelloux, Président de l’Association des Médecins Urgentistes de France 
Jérémy Darenne, Président de l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de 
France 
Raphaël Dachicourt, Président du Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants 
Florie Sullerot, Présidente de l’InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des 
Internes de Médecine Générale 
 
 
 

   


lundi 16 septembre 2013

Vaincre la Mucoviscidose : La réalité du terrain en 2013


Depuis début septembre 2013, une campagne de sensibilisation sur la mucoviscidose diffusée à la radio et la télévision, affichée dans le métro, les abribus, et dans la rue, rend cette maladie invisible, visible.


En effet, la mucoviscidose est une maladie qui ne se voit pas au premier regard mais qui accable les patients et leurs familles au quotidien, « elle entrave la vie des enfants et des adultes ». La maladie se manifeste par une toux chronique avec production de mucus épais difficile à cracher, des infections respiratoires fréquentes et une gêne à la respiration avec, à terme, une dégradation de la fonction respiratoire.

 
 
 

Il n'y a pas « une », mais des mucoviscidoses !

Maladie génétique rare et mortelle, celle-ci affecte principalement les voies respiratoires et le système digestif et peut se développer différemment d'un patient à un autre. Cette pathologie est déclenchée par des mutations touchant le gène CFTR (Cystic Fibrosis transmembrane conductance regulator). On compte près de
2 000 mutations et donc autant de déclinaisons de mucoviscidoses.

 
 

Se mobiliser pour vaincre la maladie

Cette nouvelle campagne a pour but de sensibiliser le public à la mucoviscidose et de faire appel à sa générosité notamment lors des Virades de l'espoir (grand rassemblement annuel des patients, des familles, des bénévoles, des chercheurs, et du grand public, qui se tiendra le dimanche 29 septembre) pour que la recherche permette de vaincre la mucoviscidose.

®    François Cluzet, parrain de l'association a prêté sa voix pour l'ensemble des spots et témoigne une fois de plus son fort engagement dans la lutte contre la mucoviscidose.

 


Les parrains  de l'association : des « Stars » fidèles et impliquées

Isabelle Carré, François Cluzet, Gérard Lenorman et depuis cette année Yves Duteil

De nombreuses personnalités soutiennent le combat contre la mucoviscidose, en mettant leur notoriété au profit de l'association. Grâce à eux, la lutte contre cette terrible maladie reçoit un écho encore plus fort auprès du grand public.

Le chanteur Yves Duteil dédie à la lutte contre la mucoviscidose une chanson « le souffle court » dans son dernier album « Flagrant Délice », l'acteur François Cluzet prête sa voix à la campagne, Gérard Lenorman et Isabelle carré participent aux Virades...

 

Répondre aux nouveaux besoins d'une population de patients de plus en plus nombreux à franchir le cap de l'âge adulte : l'écoute de la réalité du terrain.

L'association Vaincre la Mucoviscidose se bat au quotidien avec persévérance et obstination pour soulager, conseiller, coordonner et motiver. Grâce à l'écoute assidue des attentes des patients, des familles, des soignants, et grâce aux remontées d'informations par le réseau régional sur la réalité du terrain à la maison, dans les CRCM, les écoles et universités, dans les entreprises, l'association recherche des solutions, met en œuvre des outils utiles et trouve des financements.

 

Aujourd'hui, compte-tenu de cette population de patients de plus en plus nombreuse à franchir le cap de l'âge adulte et des fragilités sociales de plus en plus présentes, Vaincre la Mucoviscidose multiplie ses compétences pour répondre concrètement aux nouvelles exigences médicales et sociétales qui se font ressentir.

 


Renforcer la pluridisciplinarité de l'expertise, facteur clé d'une prise en charge efficace : optimiser le soutien des CRCM

L'espérance de vie des patients atteints de mucoviscidose augmente de presque un an chaque année, alors qu'aucun traitement ne permet encore de guérir cette affection génétique, évolutive et mortelle. C'est là, la preuve que la coordination des soins pluridisciplinaires fonctionne bien dans les CRCM (centres de ressources et de compétences de la mucoviscidose).

La mucoviscidose bénéficie d'un réseau de 49 centres de soins en France :
17
pédiatriques, 12 adultes et 20 mixtes. Ces CRCM ne doivent en grande partie leur existence qu'au courage des soignants et aux fonds issus de l'association Vaincre la Mucoviscidose, grâce à la générosité du public mobilisé, notamment lors des Virades de l'espoir.

 

Aider à concilier la maladie avec une activité professionnelle : le rôle du département qualité de vie de l'association

Aujourd'hui, plus de la moitié des personnes atteintes de mucoviscidose sont des adultes. Leurs préoccupations liées à l'emploi sont multiples (recherche de l'épanouissement, maintien, retraite...). En effet, les interrogations portent surtout sur l'obligation ou non de parler de sa maladie, la crainte d'une mise en inaptitude injustifiée, la peur du rejet des collègues, la méconnaissance de la maladie et de ce handicap invisible par les autres. Le parcours professionnel doit tenir compte de la maladie et de ses contraintes, avec l'objectif majeur de la préservation du capital santé.

Le département qualité de vie de l'association est spécialement dédié aux patients et à leur famille pour les soutenir et leur apporter des informations sur leurs droits et les dispositifs existants, des conseils pour apprendre à mieux surmonter les possibles difficultés de la vie active.

 

Afin d'aider les patients à construire une bonne relation avec leurs collègues de travail, le groupe Emploi du Conseil qualité de vie de l'association a mis au point une brochure d'information « Chers collègues ». Elle apporte des réponses concrètes à travers des témoignages et des exemples de petites attentions quotidiennes (pas de poignées de main, pas de bises, par exemple).

 

Mobiliser partout en France :

les Virades de l'espoir le dimanche 29 septembre 2013

 

Ce rendez-vous annuel festif et familial organisé par des bénévoles de l'association propose à chacun de venir donner son souffle (course à pied, marche, vélo...) pour ceux qui en manquent.

 

C'est un événement de mobilisation et de solidarité organisé dans toute la France, il permet également de collecter des fonds pour lutter contre la mucoviscidose et de sensibiliser le grand public à la maladie au niveau local et national.

 

Pour connaître la Virade de l'espoir la plus proche de chez soi et pour soutenir l'association à vaincre la mucoviscidose

®   Le site vaincrelamuco.org

® La nouvelle application iPhone / iPad permet de géolocaliser les Virades. Pour télécharger l'appli, rendez-vous sur iTunes et taper Vaincre.

®   Le premier espace de collecte en ligne « Votre défi, c'est notre espoir ! »

 

Les Virades de l'espoir en quelques chiffres :

- près de 50 % du budget annuel de l'association est collecté pendant les Virades,

- 5,6 millions d'euros ont été collectés en 2012,

- près de 450 Virades sont organisées sur tout le territoire,

- plus de 30 000 bénévoles mobilisés,

- 1 million de participants sont attendus chaque année.

 


 

lundi 25 février 2013

14e édition du Colloque des Jeunes Chercheurs

 



Organisé par Vaincre la Mucoviscidose

le 26 février à l'institut Pasteur




Les forces vives de la recherche sur la mucoviscidose se rassembleront à l'Institut Pasteur à Paris lors du 14

e Colloque des Jeunes Chercheurs.
Un événement fédérateur pour les 180 chercheurs, jeunes chercheurs et responsables de laboratoires participant, et un rendez-vous incontournable pour la communauté scientifique autour de la maladie.


Une journée pour dynamiser la recherche sur la mucoviscidose




Vaincre la Mucoviscidose a créé ce Colloque unique

en France pour permettre aux différents acteurs scientifiques de faire converger leur expertise autour de la mucoviscidose et de favoriser les collaborations.

Cette journée est donc l'occasion pour les masters, doctorants et post-doctorants travaillant sur un sujet relatif à la mucoviscidose de présenter leurs travaux.

Jean Lafond, Président de Vaincre la Mucoviscidose, ouvrira ce colloque et accueillera les 180 participants pour une journée d'échanges autour de séances plénières et de sessions dédiées à la présentation des posters des jeunes chercheurs.

En fin de journée, les membres du Conseil Scientifique attribueront le prix du meilleur poster et les prix des deux meilleures présentations orales.



Un colloque scientifique dans la logique de la stratégie pluridisciplinaire de l'association




La majorité des stratégies de recherche fondamentale et clinique dans le cadre de la mucoviscidose seront abordées (cf. programme de la journée)
·

Traitement de l'origine de la maladie
·

Traitement de l'infection
·

Travaux en Biologie Cellulaire / Immunologie


Vaincre la Mucoviscidose s'investit sur l'ensemble de ces stratégies notamment en finançant 70 projets de recherche sélectionnés par son Conseil Scientifique, à hauteur de 2,7 millions d'euros en 2013.




Une soirée d'échanges aura lieu



le 25 février, la veille du Colloque des Jeunes Chercheurs, au siège de l'association (181 rue Tolbiac - 75013 Paris).

Dès 19h, Vaincre la Mucoviscidose accueillera autour d'un cocktail dînatoire les chercheurs, patients et élus de l'association pour un échange transversal.



Vaincre la Mucoviscidose soutient les jeunes chercheurs également au niveau européen




Forte de cette dynamique nationale, l'association a initié en 2007 le Colloque européen des jeunes chercheurs, l'European Young Investigator Meeting. Le Colloque européen fera suite au Colloque français, à l'Institut Pasteur du 27 février au 1

er mars 2013 en collaboration avec cinq autres associations européennes et la Société européenne de mucoviscidose (ECFS).



A propos de la maladie



La mucoviscidose est une maladie rare, génétique et mortelle qui touche principalement les voies respiratoires et le système digestif. En France, 200 enfants naissent chaque année avec cette maladie et 2 millions de personnes sont porteurs sains du gène de la mucoviscidose sans le savoir.




Vaincre la Mucoviscidose est une association reconnue d'utilité publique, agréée par le Comité de la charte du don en confiance et habilitée à recevoir des legs, des donations et des assurances-vie.



lundi 21 janvier 2013

LES FLAVONOÏDES DU THÉ



QUELS EFFETS SUR LA SANTÉ DU CŒUR ET DES VAISSEAUX ?

 

LA RECHERCHE EST UN LEVIER CLE DES INNOVATIONS ET OPTIMISATIONS

AU SEIN DU GROUPE UNILEVER

 

La science évolue. Unilever a toujours eu à coeur de communiquer de façon responsable. Pour cela, les experts du groupe sont en permanence à l’écoute des nouvelles données de la recherche. C’est dans ce contexte qu’Unilever a lancé en 2010 ses “Scientific Meetings”.

 

Objectif : réunir tous les ans des experts et leaders d’opinion autour d’un thème en lien avec la recherche menée dans les centres de R&D Unilever. Ces rendez-vous privilégiés permettent d’établir une passerelle entre le monde de la recherche académique et celui de l’industrie agro-alimentaire.

 

Les antioxydants, parmi lesquels on comptait les polyphénols, ont suscité depuis plus de deux décennies l’intérêt de nombreux scientifiques et ont soulevé beaucoup d’espoirs. Cependant, les connaissances ont évolué, apportant critiques et interrogations quant à leurs mécanismes d’action et leurs capacités à prévenir ou traiter certaines pathologies. Les biomarqueurs du stress oxydant couramment utilisés sont également remis en question, car il semble qu’ils ne permettent pas de poser un diagnostic clair et précis des conditions pathologiques.

 

La première édition des Scientific Meetings Unilever a permis de faire le point sur l’évolution des connaissances actuelles relatives aux polyphénols (et plus particulièrement aux flavonoïdes du thé), à leurs effets sur la santé, ainsi que sur le développement de nouveaux axes de recherche.

 

Au cours de cette journée, des scientifiques, spécialistes de biochimie, biologie cellulaire, physiopathologie ou génétique, ainsi que des responsables de la recherche Unilever, ont pris la parole devant une assemblée de

chercheurs. La journée a largement laissé la place aux discussions ouvertes et animées, afin d’alimenter un débat riche et constructif.

 

Aujourd’hui, il apparait que les bienfaits attribués aux flavonoïdes, très présents dans le thé, seraient imputables à d’autres fonctions que leur seule capacité antioxydante, en particulier leur capacité à protéger l’endothélium

vasculaire, paroi interne de nos vaisseaux.

 

OU TROUVE-T-ON DES FLAVONOÏDES ?

Une alimentation contenant des fruits et légumes est riche en flavonoïdes. Le thé, infusion des feuilles de Camellia Sinensis, est également une source importante de flavonoïdes. C’en est même la source la plus importante dans la majorité des pays occidentaux, ainsi qu’en Asie et au Moyen Orient3.


 
Thé et Risque

Cardiovasculaire

6 LES FLAVONOÏDES DU THÉ LES FLAVONOÏDES DU THÉ 7

Depuis plusieurs années, les chercheurs s’intéressent aux bienfaits du thé pour le système cardiovasculaire.

 

LES HYPOTHESES DE MECANISMES

Le stress oxydant a été longtemps considéré comme un facteur majeur de risque cardiovasculaire mais de nombreuses études récentes ont mis en avant le rôle central du dysfonctionnement de l’endothélium vasculaire dans

l’apparition des maladies ischémiques et cardiovasculaires.

 

Les flavonoïdes du thé modifient-ils le stress oxydant ?

Le stress oxydant est un point clé de la physiopathologie des maladies cardiovasculaires chez l’Homme. Deux hypothèses sont envisagées :

 

- la production d’espèces réactives de l’oxygène par l’endothélium vasculaire5 entraîne • L’oxydation des LDL (lipoprotéines de basse densité) et leur migration dans l’intima des vaisseaux • La phagocytose des LDL par les macrophages • La formation des cellules spumeuses qui font le lit de la plaque d’athérome - le stress oxydant est la conséquence d’un état vasculaire inflammatoire (Hypothèse “réponse à la rétention”6), dû à la rétention des LDL dans l’intima, en relation avec l’hypercholestérolémie, le diabète ou l’hypertension. La consommation de polyphénols diminue à court terme les niveaux de biomarqueurs du stress oxydant7;8. Cependant, le lien causal entre ces marqueurs et le risque cardiovasculaire n’est pas clairement démontré. Par ailleurs, la faible biodisponibilité des polyphénols in vivo ne permet pas de démontrer qu’ils soient directement responsables d’une activité antioxydante9.

 

Concernant les flavonoïdes du thé, les données chez l’homme démontrant un effet sur les biomarqueurs du stress oxydant sont rares et insuffisantes. Cette absence de résultat est en partie liée à un manque de marqueurs spécifiques de mesure du stress oxydant et/ou à un mécanisme d’action impliquant d’autres voies.

 

Les flavonoïdes du thé modifient-t-ils la fonction endothéliale ?

- L’endothélium vasculaire joue un rôle central dans la santé cardiovasculaire.

- La fonction endothéliale est un indicateur de risque cardiovasculaire.

Les flavonoïdes du thé affectent des voies de signalisation  impliquées dans la fonction endothéliale. Les effets bénéfiques de la consommation de thé sur la fonction endothéliale ont été rapportés dans de nombreuses études. La fonction de l’endothélium est évaluée par la mesure de la dilatation endothéliale dépendante du flux vasculaire, ou FMD (flow mediated dilation), au niveau de l’artère brachiale10.

 

Une augmentation de FMD est le signe d’une relaxation des cellules musculaires lisses vasculaires, sous l’action du monoxyde d’azote (NO) libéré par les cellules endothéliales.

 

Des études de cohortes ont montré qu’un faible niveau de FMD était associé à une augmentation de la mortalité :

- chez les patients avec maladie vasculaire11;12

- chez les sujets sains13;14.

 

De plus, une méta-analyse récemment publiée a montré qu’une détérioration de la FMD est significativement associée à la survenue d’évènements cardiovasculaires15. La consommation de thé (2 à 3 tasses par jour en moyenne) augmente significativement la FMD (+2,6%, p<0,001) (méta-analyse d’études intervention). Cet effet est indépendant de l’état de santé des patients, de leur FMD avant intervention et de leur âge16. L’effet bénéfique de la consommation de thé serait dû à une augmentation de la production de NO comme le suggèrent les études in vitro ou ex vivo montrant que le thé stimule l’activité de la NO synthase endothéliale et la production de monoxyde d’azote (NO)17.

 

Au côté des catéchines, d’autres constituants du thé responsables de la production de NO par les cellules

endothéliales n’ont pas été complètement identifiés chez l’homme et la voie d’activation de la NO synthase endothéliale n’est pas encore complètement connue, bien que de multiples hypothèses aient été formulées.

 

 

LES ETUDES

Plusieurs études, regroupées en méta-analyses, ont évalué le lien entre consommation de thé (au moins 3 tasses par jour) et risque cardiovasculaire. Elles ont montré :

- une réduction du risque d’infarctus du myocarde

(-11%)18

- une réduction du risque d’AVC (-21%)19.

Une méta-analyse récente rapporte également que la consommation de thé vert pourrait limiter le risque de maladie coronarienne20.

 

L’effet bénéfique observé serait dû essentiellement aux flavonols.

La consommation de flavonols, présents dans le thé vert à doses importantes sous forme de catéchines, est associée à :

- un risque réduit de cardiopathie ischémique21

- un risque réduit d’AVC22.

 

Pourquoi les études cliniques donnentelles parfois des résultats divergents ?

Les résultats des études cliniques d’intervention visant à étudier l’effet des polyphénols ne confirment pas toujours les observations des études épidémiologiques. Les protocoles des études sont difficilement comparables.

 

Les facteurs de variation identifiés sont23 :

- les diverses sources et formes de molécules utilisées

- les différentes doses testées

- la durée de traitement

- la biodisponibilité des composés à l’étude, qui varie avec la matrice alimentaire - le nombre de participants

- les paramètres mesurés

- les critères d’inclusion et d’exclusion

- la variabilité interindividuelle des sujets inclus, qui dépend du statut nutritionnel, des variants génétiques, du sexe, de l’âge, des pathologies associées, etc24;25;26.

Comment améliorer les études cliniques sur les flavonoïdes ?

La connaissance de ces facteurs de variation permet d’envisager diverses voies d’optimisation pour les futures

études :

- utiliser des formes naturelles de flavonoïdes

- les tester à des doses nutritionnelles

- contrôler autant que possible les facteurs nutritionnels affectant leur biodisponibilité

- utiliser une combinaison de flavonoïdes, proche de celle trouvée dans les aliments

- recruter des sujets petits consommateurs de flavonoïdes

- choisir des sujets dans une “fenêtre optimale”, à une étape supposée favorable à l’action des flavonoïdes (sujets petits consommateurs et à un stade précoce  de la pathologie).

 

Positions Références

d’Unilever

 

LES ANTIOXYDANTS, UNE FONCTION BIOCHIMIQUE PLUS QU’UNE FAMILLE

DE MOLECULES

Le terme antioxydant a été employé pour désigner des molécules extrêmement nombreuses et diverses, qui présentent de multiples fonctions et interviennent à des niveaux très variés dans la cellule ou l’organisme.

> L’appellation “antioxydant” est trop générale

et mal utilisée

> Il convient de dissocier cet ensemble de composés

et de les étudier séparément, pour identifier leurs rôles spécifiques.

LES FLAVONOÏDES, BIEN PLUS QUE DES ANTIOXYDANTS

Il apparait aujourd’hui que si les flavonoïdes du thé ont une activité antioxydante, cette fonction biochimique n’explique pas à elle seule toute l’ampleur des atouts santé du thé.

> Le thé est une source importante de flavonoïdes

> Les flavonoïdes du thé ont un effet protecteur

sur la fonction endothéliale vasculaire

> Cet effet, mesuré cliniquement (FMD)

est dose-dépendant

> 300 à 400 mg de flavonoïdes semblent être

la dose optimale.

 

Références

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