Nora ANSELL-SALLES

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jeudi 18 février 2016

Le sevrage tabagique ne justifie pas la banalisation du cannabis

Académie nationale de médecine
Communiqué, le 16 février 2016


Le sevrage tabagique
ne justifie pas la banalisation du cannabis



L’Académie nationale de médecine a, de très longue date, dénoncé et mis en garde contre les conséquences de l’usage du cannabis (*). Une proposition faite récemment dans les médias sur l’intérêt de cette pratique pour aider au sevrage tabagique vient encore une fois inciter à la banalisation de l’usage de cette drogue.

L’Académie nationale de médecine a le devoir de rappeler que :
Ø  les Français sont les plus grands consommateurs de cannabis parmi les 28 états membres de l’Union européenne ;
Ø  le cannabis est une drogue dont le principe toxicomanogène, le tétrahydrocannabinol (THC), perdure plusieurs jours dans le cerveau.
Ø  Tout indique que la « rencontre » avec cette drogue intervient chez des sujets de plus en plus jeunes (dès le collège) ;
Ø  les produits actuellement disponibles comportent un taux accru (d’un facteur 4 à 8) de leur teneur en THC comparativement au cannabis disponible il y a quelques années ;
Ø  des dispositifs de plus en plus en usage (pipes à eau, nébuliseurs, vapoteurs) délivrent davantage de THC que le simple joint ;
Ø  les effets enivrants du THC, utilisé isolément et plus encore en association avec l’alcool, les antihistaminiques, les benzodiazépines, et les reliquats matinaux d’hypnotiques, sont responsables d’accidents routiers, professionnels, ainsi que de comportements auto- ou hétéro agressifs ;
Ø  les perturbations des activités éducatives, cognitives, induites par le cannabis ont un impact sur les performances intellectuelles ; le THC favorise la survenue de troubles neuro-psychiatriques qui peuvent être irréversibles.

L’éradication du tabac, qui doit constituer un objectif majeur de santé publique, ne saurait se faire au prix de la banalisation d’une drogue encore plus nocive.
___________

(*)   Dubois G. Le cannabis. Bull. Acad. Natle Méd. 2012, 196 : 759-760.
Costentin J. La situation actuelle du cannabis en France. Bull. Acad. Natle Méd. 2014, 198 : 517-526.
Goullé J.P., Guerbet M. Les grands traits de la pharmacocinétique du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) ; les nouveaux cannabinoïdes ; le cannabis et la sécurité routière. Bull. Acad. Natle Méd. 2014, 198 : 541-557.
Dervaux A., Krebs M.O., Laqueille X. Les troubles cognitifs et psychiatriques liés à la consommation de cannabis. Bull. Acad. Natle Méd. 2014, 198 : 559-577.
Costentin J., Goullé J.P., Olié J.P. A propos de l’expansion de la consommation de cannabis. Bull. Acad. Natle Méd. 2014, 198 : 609-611.

mercredi 30 juillet 2014

Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection


Accompagnement à l'injection :

Les résultats sont là, l'urgence sanitaire aussi. Pourquoi attendre ?

 

L'étude AERLI (Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection), menée conjointement dans 14 villes de France par délivre aujourd'hui 24 juillet ses premiers résultats. Présentés à la Conférence Internationale sur le sida de Melbourne, ces résultats plaident clairement en faveur d'une généralisation du dispositif.

 

Première mondiale, cette étude visait à évaluer la plus-value de sessions d'accompagnement délivrées par les pairs auprès d'usagers de drogue par injection. L'objectif d'un tel accompagnement était de réduire les pratiques à risque de transmission du VIH et de l'hépatite C, ainsi que les dommages et complications sur le site d'injection (abcès, infections…).

 

Des résultats sans appel. Les sessions d'accompagnement ont été réalisées sur une période de 12 mois auprès de 113 usagers de drogue par voie intraveineuse, répartis sur 8 centres en France. 127 autres usagers répartis dans 9 autres centres ont constitué le groupe témoin de l'étude.

 

On observe parmi les usagers qui ont bénéficié d'AERLI :

- une diminution de plus de 40% en 6 mois des pratiques à risque de contamination et de transmission infectieuse (VIH et VHC)[1][1]

- une diminution de plus de 40% en 12 mois des complications observées sur les points d'injection (abcès, infection…)[2][2]

 

L'étude AERLI (Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection), menée conjointement dans 14 villes de France par l'ANRS, AIDES, Médecins du Monde et l'INSERM Marseille, délivre aujourd'hui 24 juillet ses premiers résultats. Présentés à la Conférence Internationale sur le sida de Melbourne, ces résultats plaident clairement en faveur d'une généralisation du dispositif.

 

Première mondiale, cette étude visait à évaluer la plus-value de sessions d'accompagnement délivrées par les pairs auprès d'usagers de drogue par injection. L'objectif d'un tel accompagnement était de réduire les pratiques à risque de transmission du VIH et de l'hépatite C, ainsi que les dommages et complications sur le site d'injection (abcès, infections…).

 

Des résultats sans appel. Les sessions d'accompagnement ont été réalisées sur une période de 12 mois auprès de 113 usagers de drogue par voie intraveineuse, répartis sur 8 centres en France. 127 autres usagers répartis dans 9 autres centres ont constitué le groupe témoin de l'étude.

 

On observe parmi les usagers qui ont bénéficié d'AERLI :

- une diminution de plus de 40% en 6 mois des pratiques à risque de contamination et de transmission infectieuse (VIH et VHC)[3][1]

- une diminution de plus de 40% en 12 mois des complications observées sur les points d'injection (abcès, infection…)[4][2]

 

 

En une année, le dispositif d'accompagnement a su faire évoluer les pratiques des usagers vers une réduction remarquable des risques infectieux et des dommages.

 

Des publics particulièrement exposés. Autre constat positif observé par nos équipes sur le terrain, cet accompagnement a permis d'atteindre des publics très précarisés, donc particulièrement exposés aux risques infectieux et aux dommages liés à l'injection. Des publics difficiles à atteindre et pour lesquels l'urgence d'intervention est la plus forte. Un argument de plus en faveur de la pertinence de ce dispositif.

 

Forts de ces résultats, AIDES plaide pour sa généralisation sans délais sur l'ensemble du territoire. "Nous ne pouvons nous permettre d'attendre encore 5 ans pour rendre accessible ce dispositif aux usagers qui en ont le plus besoin. On estime aujourd'hui que plus des deux tiers des usagers de drogues par injection sont porteurs de l'hépatite C, dont une grande partie l'ignore. Le temps n'est pas à la tergiversation ou aux considérations idéologiques. Nous sommes dans un contexte d'urgence sanitaire, il faut agir, et agir vite" explique Bruno Spire, président de AIDES.

 

AIDES appelle à la mise en place rapide d'un cadre réglementaire autorisant le déploiement de l'éducation aux risques liés à l'injection. Si un tel cadre n'était pas rapidement fixé, AIDES prendra ses responsabilités et fera en sorte que ce nouvel outil de réduction des risques puisse bénéficier à ceux qui en ont le plus urgemment besoin. "Lorsqu'à la fin des années 80 l'épidémie de sida décimait les usagers de drogues par dizaines de milliers, AIDES et d'autres associations n'ont pas attendu l'approbation des pouvoirs publics pour mettre du matériel stérile à disposition des usagers" rappelle Bruno Spire. Avec les résultats spectaculaires que l'on sait[5][3].

 

 



 
 
 
 
 

mercredi 16 octobre 2013

AGENDA octobre :Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT, invité du prochain café nile le23 octobre 2013


 

de 8h30 à 10h au Sir Winston

 

Le 19 septembre dernier, le plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives a été adopté lors d’un comité interministériel présidé par le Premier Ministre. Fruit des réflexions de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et les Toxicomanies (MILDT), il se décline selon trois priorités :

 

- fonder l’action publique sur l’observation, la recherche et l’évaluation

 
- prendre en compte les populations les plus exposées pour réduire les risques et les dommages sanitaires et sociaux

 
- renforcer la sécurité, la tranquillité et la santé publique en luttant contre les trafics et contre toutes les formes de délinquance liées aux consommations de substances pyschoactives.




Les réactions furent nombreuses, concernant un sujet qui touche à la fois la santé publique et la question de la sécurité. Le champ de la réduction des risques est en effet l’un des plus sociétal qui soit et on le voit s’étendre de plus en plus à la prise en charge du tabac et de l’alcool. L’actualité porte tous les jours un sujet le concernant : salle de shoot, e-cigarette, baclofène…

 

Danièle Jourdain-Menninger, Présidente de la MILDT, viendra débattre le 23 octobre prochain, de 8h30 à 10h au Sir Winston (5 rue de Presbourg 75116 Paris), sur le thème :

 


 
« Quelle politique de Réduction des Risques (RdR) pour 2013 – 2017 ? »

 

Rendez-vous des prochains cafés nile :
 
13 novembre avec Claude Evin, Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France
 
20 novembre avec Elisabeth Hubert, Présidente de la Fédération Nationale des Etablissements d’Hospitalisation A Domicile (FNEHAD)
 
27 novembre avec Thomas Fatome, Directeur de la Sécurité Sociale

 

 

Pour en savoir plus :

Découvrez le blog de nile en suivant le lien http://loeildenile.eu

Consultez le site de nile  www.nile-consulting.eu
Inscription au café nile  olivier.mariotte@nile-consulting.eu