Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 5 mars 2014

Violences conjugales et familiales


La prise en charge a-t-elle progressé ?

 

 A l'occasion de la Journée de la Femme 2014, L'Académie nationale de médecine tient de nouveau à affirmer son engagement dans la lutte contre les violences envers les femmes

 

L'Académie rappelle qu'elle s'est prononcée sous différentes formes, à plusieurs reprises, depuis le rapport du groupe d'experts réunis en 2000 par la secrétaire d’Etat à la Santé et aux Handicapés pour évaluer l’impact des violences sur la santé physique et mentale des femmes victimes et présenter des propositions susceptibles d’améliorer l’information et la formation du corps médical (1).

Elle a ainsi pris successivement position en 2002 (3, 4) , 2003 (2), 2010 (5), et dernièrement, les 2 et 3 septembre 2013, à l'occasion du Colloque sur « violences faites aux femmes : soins aux victimes, prise en charge des auteurs » organisé à l'Académie, en présence de la Ministre des droits des femmes.

 

L'Académie a recommandé que soient prises les mesures suivantes :

·         assurer d'abord une meilleure connaissance des violences familiales, en recensant et en publiant chaque année le nombre d’homicides et d’assassinats dus aux violences conjugales ;

·         saisir l'occasion de la grossesse pour les mettre en évidence ;

·         assurer la mise à l’abri des femmes victimes, afin d’éviter que les maris extrêmement agressifs ne les retrouvent et ne les tuent ;

·         installer des lieux d’écoute et de prise en charge des hommes violents ; 

·         organiser à l’échelon local des rencontres interdisciplinaires entre médecins, magistrats, policiers et travailleurs sociaux ;

·         renforcer la formation initiale et continue de tous les médecins et les inciter à dépister les violences au moindre soupçon ;

·         organiser une prévention dès l'école primaire et le collège.

La plupart de ces recommandations ont à ce jour été suivies d'effet, et l'Académie se réjouit qu'elles soient désormais mises en œuvre par des mesures concrètes et efficaces :

·         La connaissance du phénomène est nettement meilleure: la délégation d'aide aux victimes du Ministère de l'intérieur (DAV) publie chaque année depuis 2006 une étude nationale des décès au sein du couple recensant, sur tout le territoire, les assassinats, les meurtres, les violences suivies de mort sans intention de la donner, commis par l’un des deux partenaires, quel que soit son statut : conjoint, concubin, « pacsé », y compris les « ex » qui sont les plus dangereux;

·         la législation a été considérablement améliorée : depuis 2004, huit nouvelles lois et de nombreuses circulaires ont été adoptées et/ou complétées afin de protéger les femmes, d'éloigner les hommes violents et de les soigner ;

·         de nouveaux dispositifs d'information et de protection des femmes sont apparus ou ont été perfectionnés ;

·         les professionnels qui appliquent les lois (justice, gendarmerie, police ) ont modifié leur comportement ;


·         la prise en charge des agresseurs est désormais mieux assurée ;


·         une consultation au quatrième mois de grossesse a été créée.


 

Toutefois, les médecins, pris entre le respect de la vie privée, le secret professionnel et le devoir de porter secours, restent réticents.  La création de plusieurs diplômes d'université(DU) sur le sujet, l'ajout d'un item intitulé « violences sexuelles » dans le programme de l'épreuve nationale classante prévu en 2016, et l'insertion du sujet dans le programme d'étude des sages femmes devraient pallier cette faille du système.

 

Par ailleurs, une prévention dès l'école primaire serait souhaitable, mais s'avère délicate à organiser. En effet, si la création expérimentale d'un programme intitulé « ABCD de l'égalité », destiné à transmettre dès le plus jeune âge « une culture de l'égalité et du respect entre les filles et les garçons », est une heureuse initiative a priori, on peut émettre des réserves sur son origine et sur la manière dont ce programme sera appliqué, se limitant effectivement à promouvoir le respect et l'égalité des chances entre les filles et les garçons ou suggérant plus ou moins insidieusement l'absence de toute différence entre les deux sexes.

 

Enfin, l'Académie ne peut que regretter la persistance du phénomène entretenue, entre autres, par le climat de violence que secrète notre société, le délitement de la famille, le nombre croissant de séparations et de divorces, le chômage.

 

 

Bibliographie

1-HENRION R.- Les femmes victimes de violences conjugales, le rôle des professionnels de santé. La documentation française. Paris, 2001

2- Information, 17 juin 2003 : « Mutilations génitales féminines,mariages forcés et grossesse précoce » Bull.Acad.Natl Med, 2003, 187, 1051-1066  http://www.academie-medecine.fr/publication100035081/

3- Séance thématique. Les violences familiales. Bull. Acad. Natle Med, 2002, 186, 935-938 et 1001-1002, séance du 4 juin 2002 http://www.academie-medecine.fr/publication100034942/

4- Communiqué, 19 novembre 2002 : «  Les violences familiales. » Recommandations Bull. Acad. Natle Med, 2002, 186, 75-84-186 http://www.academie-medecine.fr/publication100034983/

5- « Violences conjugales : soigner les auteurs pour sauver les victimes » . Bull.Acad.Natle Med. 2010, 194, 1519-1523, séance du 23 novembre 2010 http://www.academie-medecine.fr/publication100036226/

 

 

 

 

 

jeudi 23 janvier 2014

Négociations interprofessionnelles : l'UNPS disqualifiée


Communiqué commun MG France - SNIIL - USPO - UJCD - Objectif Kiné

D’importantes négociations interprofessionnelles vont s'ouvrir prochainement pour décider des modalités de prise en charge des patients par des équipes pluri-professionnelles.

Dans ce cadre, MG France, le SNIIL, l'USPO, l'UJCD et Objectif Kiné constatent que l'UNPS, en tant que telle, ne peut pas représenter équitablement les professions concernées par ces négociations.

La récente dénonciation de l'accord cadre interprofessionnel (ACIP) de l'UNPS par le SNIIL, premier syndicat infirmier libéral s’ajoute au refus de signature du premier syndicat de médecins généralistes MG France, à celui de l'USPO des pharmaciens d'officine ainsi que de l'Union des Jeunes Chirurgiens-Dentistes (UJCD) et des masseurs-kinésithérapeutes d’Objectif Kiné.

Ces cinq professions majeures et acteurs de proximité autour du patient n'acceptent pas d'être contournées par un « supra-syndicalisme » aux tentations hégémoniques inacceptables. L'UNPS en porte la responsabilité aujourd'hui.

Le gouvernement et l'Assurance maladie devront en tirer les conséquences pour l’avenir.

 







 


mardi 29 octobre 2013

1er parcours de soin virtuel pour les patients cancéreux


Pfizer met en ligne un parcours de soin virtuel  pour aider les personnes atteintes d’un cancer


 
Optimiser la prise en charge des patients sous thérapie anti-cancéreuse orale, c’est l’objectif du programme PactOnco™ (Personnalisation de l’ACcompagnement du patienT en ONCOlogie) lancé l’an dernier.

 

Aujourd’hui, Pfizer poursuit son engagement auprès des différents acteurs du parcours de soins. Conçu en collaboration avec les associations de patients, Pfizer lance, dans le cadre de son programme "PactOnco", le Module Parcours de Soins sur son site web : http://pactonco.pfizer.fr avec des outils entièrement dédiés au patient et à son entourage.

 
Un parcours de soins scénarisé et adapté à chaque phase de la maladie

Afin d’aider le patient atteint d’un cancer à devenir acteur de sa maladie, un parcours de soins virtuel totalement inédit est proposé. Qu’il s’agisse d’adapter son quotidien, d’accéder rapidement à des informations fiables ou d’anticiper la gestion de certains effets indésirables, tous les sujets sont méthodiquement abordés.

"Les malades attendent une information claire et précise apportée par des outils appropriés. C'est le cas avec le parcours de soins PactOnco, une carte virtuelle qui reprend avec réalisme l’univers dans lequel nous vivons notre maladie" précise Nathalie, atteinte d’un cancer du rein depuis 7 ans et membre bénévole de l’association ARTuR (Association pour la Recherche sur les Tumeurs du Rein).



Ce parcours de soins virtuel invite le patient à mieux comprendre le rôle de chaque interlocuteur et les spécificités des lieux qui lui sont familiers comme l’hôpital ou la pharmacie. Il aura également l’occasion de se rendre dans une maison de l’accompagnement ou un bureau d’aide sociale, des offres auxquelles le patient ne pense pas spontanément mais qui lui seront d’une grande aide.

Le principe du programme "PactOnco" est de délivrer une information adaptée à la situation des personnes : "les informations utiles au moment de l'annonce de la maladie ne sont pas les mêmes que celles recherchées plus tard pour anticiper les éventuels effets indésirables liés à un traitement", explique Nathalie, membre de l’association ARTuR.

mardi 3 septembre 2013

Motion groupe hospitalier Cochin-Hôtel Dieu et Retour sur l’émission de France Inter « Le téléphone sonne » du 29 août 2013


LA COMMUNAUTE MEDICALE DE L'HOTEL DIEU - COCHIN S'INQUIETE DE LA DEGRADATION DES CONDITIONS DE PRISE EN CHARGE DES MALADES SUR LE SITE DE L'HOTEL DIEU

 

Les responsables médicaux  de la communauté médicale de l'Hôtel Dieu et de Cochin se sont réunis au cours d'un bureau extraordinaire le 2 septembre 2013.

 

Après avoir écouté les responsables médicaux exerçant sur le site de l'Hôtel Dieu, ils constatent la dégradation accélérée des conditions de prise en charge des patients, au point que la qualité et de la sécurité des soins sur le site de l'Hôtel Dieu n'est plus assurée de façon satisfaisante.

       

Ils s'inquiètent de la démoralisation croissante des soignants médicaux et non-médicaux à la suite de la prise de décisions contradictoires sur l’évolution de l’Hôtel Dieu.

 

Ils souhaitent vivement que la sécurité et la qualité des soins soient les seuls critères pris en considération lors des arbitrages les concernant.

 

En conséquence, ils demandent à l'unanimité :

 

- la fermeture du service d'accueil des urgences (SAU) à la date initialement  prévue depuis de nombreux mois (4 novembre 2013) en concertation avec les différents hôpitaux proches de l'Hôtel Dieu et la collégiale des urgentistes ;

 

- le transfert accéléré des services cliniques et médico-techniques restant sur le site de l'Hôtel Dieu vers l'hôpital Cochin.

 

 

Pr Philippe Anract, responsable du Pôle Osteo articulaire

Pr Frederic Batteux, Président de la commission des Finances

Pr Jérome Bertherat, Président de la Commission Recherche

Pr Antoine Brézin, Responsable du Pôle ambulatoire Ophtalmologie

Pr Alain Cariou, Président de la commission qualité et sécurité des soins

Pr Charles Chapron, Responsable du Pôle Mêre Enfant

Pr Stanislas Chaussade, Président de la CMEL

Pr Marc Delpech, Responsable du Pôle Biologie - Pharmacie

Pr Bertand Dousset, Responsable de la commission chirurgie

Pr Denis Duboc, Service de Cardiologie

Pr Isabelle Durand Zaleski, Responsable du Pôle Recherche, Santé Publique

Pr François Goldwasser, Responsable du Pôle oncologie et spécialités

médicales et chirurgicales

Pr Bernard Granger, Membre de la CME de l'AP-HP

Dr Isabelle Ferrand, Vice présidente de la CMEL

Pr Paul Legmann, Responsable du Pôle Imagerie

Pr Claire Le-Jeune, Responsable du Pôle médecine interne

Pr Jean-Paul Mira, Chef du service de Réanimation médicale

Pr Dominique Monnet, Service d’Ophtalmologie

Dr Antoine Rabbat, Président de la commission Vie Médicale

Pr Bertrand Renaud, Chef de service des Urgences (Hotel Dieu et Cochin)

Pr Marc Samama, Responsable du pôle Thoracique – Réanimation

Pr Marie-Cécile Vacher-Lavenu, membre de la CME de l’AP-HP

Pr Jean Philippe Wollf, Membre de la CME de l'AP-HP

Pr Marc Zerbib, Chef de service d'urologie

 

A PROPOS DE L'EMISSION DE FRANCE INTER "Le téléphone sonne" du 29 août dernier

Le regard du Dr Bernard Granger

 

L’émission de France Inter « Le téléphone sonne » suscitée par notre appel en faveur de la sécurité sociale a eu lieu finalement hier soir. Il est possible de l'écouter à l'adresse suivante : http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-assiste-t-on-a-une-privatisation-rampante-de-lassurance-maladie.

 

 Il est intéressant de noter que le président de la mutualité française, M. Etienne Caniard, demande lui aussi qu’un débat public sur notre système de santé se tienne.

Toutes les interventions des auditeurs ont été critiques à l'égard des mutuelles (des cotisations de plus en plus élevées pour des prestations médiocres), et ont abondé dans le sens de notre message et des propos de notre collègue André Grimaldi. Le discours philanthropique de M. Caniard a reçu un cinglant démenti par une dentiste salariée d'un centre mutualiste qui a déclaré avoir reçu l'instruction de faire 70% de prothèses et 30% d'autres soins ! (intervention à 34 minutes et 50 secondes)

 

P.-S. : pour signer, c’est ici.

 

 Voici pour équilibrer le débat le lien permettant de prendre connaissance de la position de la Mutualité.


Mutualité Française

Faut-il craindre une dérive "à l'américaine" du système de santé ? La place croissante des mutuelles dans le financement des soins peut-elle aboutir à une ...

NDLR : Etienne CANIARD qui a succédé à JP DAVANT à la présidence de la Mutuelle des Agents des Impôts (l'une des mutuelles historiques fondatrices de la MGEFI) avant de lui succéder à la présidence de la FNMF ne peut  à mon sens être taxé de philanthropisme. De plus une grande majorité de  mutuelles font de leur mieux pour limiter l'augmentation des cotisations tout en maintenant des prestations de haut niveau. 

 

 Un débat public sur notre système de santé -qui de plus constitue visiblement déjà un premier point d'accord entre Etienne Caniard et Bernard Granger-  souhaité par nombre d'autres acteurs de la protection social serait une bonne chose il permettrait sans doute de faire avancer le débat sur  la santé de la population.

 

Nota: Les propos publiés sur le blog n'engagent que leur auteur. Libre à chacun de pousser ses recherches pour forger sa propre conviction.

vendredi 8 mars 2013

LIBRES PROPOS Signés MG France a propos de la Prise en charge de la santé des femmes : le rôle fondamental du médecin généraliste

Le 8 mars consacre la traditionnelle « Journée de la Femme ». Une occasion pour MG France de rappeler le rôle essentiel que jouent les médecins généralistes dans la prise en charge de la santé des femmes.

Premier syndicat de médecins généralistes, MG France s’est depuis sa création en 1986 particulièrement intéressé à la santé de nos concitoyennes, un sujet pour lequel le syndicat a organisé le 11 octobre 2012 un colloque métier.
De nombreux acteurs de la santé, (généralistes impliqués dans leur quotidien et au sein d’organisations professionnelles, enseignants, sage femmes, animateurs sociaux de proximité, représentants de mutuelles étudiantes, de la MGEN, de la DGOS ont participé à ce colloque où ils ont témoigné de leur expertise et de leur implication sur le sujet.

A travers deux exemples, la santé des adolescentes et la santé des mères avant pendant et après la grossesse, ces acteurs ont souligné les rôles fondamentaux exercés par les médecins généralistes , en particulier dans :
le repérage et la prise en charge
des adolescentes en souffrance, pour lesquelles le professionnel de santé de proximité qu’est le généraliste est particulièrement bien placé
le conseil, la prescription et le suivi
de la contraception
, pour lesquelles le cabinet du généraliste est un lieu privilégié et facile d’accès pour obtenir une contraception remboursée
la connaissance de l’environnement des femmes
que le généraliste intègre pour mieux guider leur parcours et comprendre leur problème
l’entrée et l’orientation dans le parcours grossesse,
sur lesquelles le généraliste est un soutien utile afin d’aider les patientes dans leur trajectoire de santé ultérieure

MG France estime au total que l’amélioration de notre système nécessitera dans le proche avenir de renforcer et de valoriser la prise en charge coordonnée et organisée des patients, hommes et femmes, au sein d’un parcours de santé basé sur les ressources professionnelles de nos territoires. Il importe de faciliter l’accès aux généralistes pour les adolescentes et étudiantes, et pas forcément de favoriser un plateau technique hyper-spécialisé.

Vous pouvez désormais retrouver tous les temps forts de ce colloque sur :

http://www.mgfrance.org/colloque_sante_femmes.htm

NB : Femmes et médecine : quelques chiffres :
Sur les 199 821 médecins en activité recensés par l’Ordre des Médecins en 2012, les femmes représentent 41 % des effectifs. Elles constituent cependant 55 % du total des praticiens en activité âgés de moins de 40 ans, ce qui traduit un réel renversement démographique pour l’avenir. Toutes formes d’exercice confondues, le nombre de médecins généralistes s’élève en France en 2012 à 92 227, dont 37 784 femmes. Sur cet ensemble, 55 208 généralistes exercent spécifiquement en libéral, dont 17 309 femmes.

mardi 12 février 2013

Pathologie bucco-dentaire / un nouveau diplôme ?


L’Académie nationale de médecine a pris acte de la création du Diplôme d'Études Spécialisées en Chirurgie Orale pour pallier l’insuffisance prévisible du nombre de stomatologistes et de chirurgiens-dentistes exerçant la chirurgie buccale. Si la création du DESCO relève d’une volonté louable sur ce point, les difficultés de sa mise en œuvre objectivent des obstacles qui ne pourront être franchis qu’après une meilleure coordination entre les facultés d’odontologie et les facultés de médecine. Dans l’état actuel, il est à craindre que les disparités nationales fassent remettre en question ce premier pont jeté entre l’odontologie et la médecine.

L’Académie nationale de médecine recommande :

- une précision claire et rapide du périmètre d’activité thérapeutique des futurs diplômés DESCO et en particulier les interventions chirurgicales autorisées, en pleine concertation avec les disciplines qui partagent le même champ d’application. Ceci est d’autant plus urgent que des équivalences ont déjà été attribuées à des chirurgiens-dentistes ;

- la mise en place d'une commission universitaire nationale mixte médicale et odontologique, pour aplanir les difficultés rencontrées dans l’application des réglementations concernant ce diplôme médico-odontologique DESCO ;

- la poursuite du rapprochement, qui vient d'être amorcé entre l’odontologie et la médecine, en partie grâce au DESCO, afin que tous les acteurs de soins concernés puissent œuvrer à l'amélioration de la prise en charge des soins bucco-dentaires de l'ensemble de la population.


Rapport intégral sur simple demande

mercredi 12 décembre 2012

Annonce d'un Plan Cancer III

Pour le G4[1], une politique volontariste en imagerie est une condition du succès

 
 
L'annonce par le Président de la République, François Hollande, d'un troisième Plan Cancer coïncide avec la mise en valeur de l'imagerie oncologique pour la première journée internationale de la radiologie, qui s'est déroulée le 8 novembre 2012 ; l'imagerie oncologique sera ainsi à l'honneur tout au long de l'année 2013 pour les radiologues du monde entier.

 

Les médecins radiologues interviennent à chacune des 5 étapes du Plan Cancer III, définies comme prioritaires par le Président de la République : la prévention, la recherche, la prise en charge des patients, la formation des soignants, le suivi des patients.

 

Pour répondre à ces missions, les équipes de radiologie doivent être en nombre suffisant pour bien recevoir et suivre les patients, participer également aux multiples réunions de concertation multidisciplinaires au sein des établissements. Ils doivent disposer d'équipements adaptés au respect des bonnes pratiques, suffisamment nombreux, et équipés des techniques d'imagerie fonctionnelle, et intégrés à des plateaux d'imagerie diversifiés, complets, rapprochés des lieux de soins et de recherche. Si les médecins radiologues en ont les moyens, ils proposeront aux patients un large accès aux techniques mini-invasives de radiologie interventionnelle oncologique, si possible dans des centres d'ablation tumorale : partout en France, il faut pouvoir à la fois prélever et analyser les tissus tumoraux, détruire les tumeurs et traiter la douleur cancéreuse.

 

La mutation annoncée par le Président de la République, pour le Plan Cancer III est une formidable occasion d'améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer grâce à l'imagerie médicale qui intervient à chaque étape de la maladie : dépistage, diagnostic et annonce aux patients, adaptation des traitements en fonction des paramètres d'imagerie fonctionnelle et métabolique, recherche, ablation tumorale.

 

Les innovations technologiques et médicales issues de la recherche en imagerie, imposent aussi la mise en œuvre d'innovations organisationnelles :

 

Le décret autorisant l'expérimentation de plateaux d'imagerie mutualisés regroupant des médecins radiologues de tous secteurs autour d'un projet médical (art 33 de la loi du 10 août 2011), est toujours bloqué depuis 1 an maintenant.

 

Le retard français chronique en équipements d'imagerie en coupes doit être enfin comblé (IRM, scanners).

La radiologie interventionnelle et thérapeutique en oncologie a grand besoin d'être financée si on veut qu'elle puisse se diffuser ; or beaucoup d'actes ne sont toujours pas pris en charge ni remboursés par la sécurité sociale.

Le ministère de l'enseignement supérieur doit rapprocher les spécialités de radiologie et de médecine nucléaire ; dès à présent, ce rapprochement pourrait, dans les CHU, optimiser le parcours des patients.

 

Lors d'un examen diagnostic, le médecin radiologue doit avoir le temps de voir ses patients et participer à la pré-annonce qu'ils attendent de lui ; lors d'un examen de radiologie interventionnelle, le principe de la consultation radiologique avant et après l'acte doit être réalité ; le radiologue doit aussi avoir du temps pour accéder au « dossier image » archivé pour relectures et comparaisons : c'est la qualité des soins qui est en jeu.

 

En résumé, les plateaux d'imagerie pilotés par les médecins radiologues et les médecins nucléaires doivent être regardés non seulement comme une source de progrès au même titre que la chimiothérapie et la radiothérapie mais aussi comme un investissement pour l'avenir, et comme un outil majeur d'une organisation des soins optimisée.