Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 11 février 2015

Martial Olivier-Koehret explique pourquoi il n'est pas opposé à la loi santé?



Pourquoi je ne suis pas opposé par
principe à la loi de santé?


L'édito de Martial Olivier-Koehret

Mercredi 11 février 2015


Le « non à la nouvelle loi de santé » est si couramment entendu que c’est comme si le concept même de loi de santé, de loi organisant les soins ne valait rien et devait être, par principe, jeté, effacé, oublié.
D’ailleurs, c’est bien simple, à chaque nouvelle loi de santé, les oppositions de la part des professionnels sont si fortes que bien souvent rien de nouveau n’est acté.

Finalement, c’est un peu comme si la santé échappait aux lois de la République ! Ce statu quo « convenu » est d’autant plus étonnant que le sujet même de la santé ne concerne pas seulement les professionnels mais aussi les malades actuels et futurs, c’est-à-dire si on y réfléchit, la totalité de la population.
Autant dire que la santé des 66 millions de Français est prise en otage par les professionnels de santé qui s’opposent à tout.

Dans la même logique (et bien que mettant à mal les finances publiques du pays) la question du déséquilibre des dépenses de santé échappe aux lois de la République. Peu importe la crise financière et sociale, aucune mesure ne trouve grâce aux yeux des professionnels. Et les politiques de tous bords s’accommodent de cette situation tout comme les médias qui relaient sans prendre de recul et une grande partie des représentants de patients qui accepte la situation sans protester.

Que les étudiants et les internes se retrouvent dans cette approche de rejet des lois à venir est dans l’ordre des choses ; la position de blocage quasi-inconditionnel de ceux qui se considèrent comme responsables des professionnels de santé rend perplexe.
Comment expliquer une telle mobilisation, un tel attachement à notre vieux système de santé?

L’organisation actuelle des soins – héritage du passé et des oppositions farouches des professionnels face à toute forme de lois ou de réformes - ne satisfait personne…
Les plaintes sont nombreuses : rien ne va, rien n’est satisfaisant et chacun annonce l’apocalypse et des lendemains qui déchantent.

Devant de telles passions et un tel enthousiasme, on pourrait s’attendre à ce que ces acteurs bruissent d’idées et portent mille propositions pour mieux faire.
Et bien non ! Le débat d’idées sur la santé, c’est ni débat ni idées… sinon une revendication : « des augmentations, des moyens et encore des sous »

Compte-tenu de la gravité de l’enjeu –la santé de nos concitoyens- misons sur l’intelligence et la bonne volonté de chacun pour que le débat s’ouvre enfin et que vive la démocratie.



Focus sur la loi : quelques points à retenir
  • Mise en place d'un parcours éducatif en santé de la maternelle au lycée.
  • Généralisation du tiers payant d'ici 2017 et dès 2015 pour les bénéficiaires de l'ACS (aide à la complémentaire santé).
  • Lettre de liaison pour les patients sortant de l'hôpital dans l’objectif d'assurer le lien avec les professionnels de ville.
  • Instauration de rémunérations pour le travail en équipe des professionnels de santé.
  • Dispositions sur l'ouverture des données de santé, notamment celles de l'assurance maladie.



Martial Olivier-Koehret
Président de Soins Coordonnés





Ce texte est également paru sur mon blog www.martialolivierkoehret.net

vendredi 23 janvier 2015

Le regard de Martial Olivier-Koehret sur la SANTE

La santé malade


L'édito de Martial Olivier-Koehret

Mercredi 21 janvier 2015


Contrairement à ce que pourraient nous laisser croire les annonces d’une augmentation du tarif de la consultation des médecins, ce ne sont pas les médecins qu’il faut soigner.

Ne nous trompons pas de malades : c’est la santé qui est en crise, une crise profonde qui dure depuis longtemps.

Concrètement pour la population, cette crise se manifeste par des difficultés d’accès aux soins ainsi qu’une progression régulière des renoncements aux soins qui s’explique par l’augmentation continue des restes à charge. A noter que les refus de soins se font également de plus en plus fréquents.

Il résulte de cette situation une dégradation des indicateurs de santé de la population en particulier pour certaines catégories (jeunes, personnes âgées, précaires). Cette baisse de qualité est un paradoxe pour le 2e pays le plus dépensier au monde en matière de santé par habitant et le 1er pays au monde en matière de dépenses de santé à l’hôpital par habitant.

Sur fond de déficits, l’insatisfaction de la population et la grogne des professionnels de santé tant en ville qu’à l’hôpital augmentent donc sensiblement.

Pour les fêtes de fin d’année, tout cela est soudain devenu un problème de médecins plus que de professionnels de santé. La solution a été identifiée avec une facilité déconcertante : retirer le projet de loi de santé pour que surtout rien ne change sans proposer de projet alternatif mais en exigeant des moyens financiers supplémentaires pour les médecins libéraux.

Au regard de la gravité des problèmes posés aux malades, aux professionnels et au pays, il est impensable de rester sur un statu quo.

Nous devons interrompre la progression des inégalités sociales de santé et restaurer l’accès aux soins pour tous. Apporter des solutions dans ce sens est non seulement nécessaire mais aussi franchement urgent.

L’insatisfaction des malades, relayée par les élus et les associations de patients, porte sur l’organisation des soins et notamment sur la continuité des soins. Comment trouver un professionnel de santé lorsqu‘on en a besoin ? Comment obtenir une réponse quant à un traitement en cours ? Comment bénéficier des soins les plus adaptés à son état de santé ?

La réponse à ces attentes passe par:
  • un renforcement de l’intervention des médecins généralistes
  • le développement des coopérations entre les professionnels de santé du premier recours

S’agit-il de soigner les médecins ou de soigner les malades ?

Demander des moyens est légitime pour les médecins. Encore faut-il qu’ils répondent aux besoins de la population et que les moyens obtenus aillent aux médecins généralistes de premier recours - dont la population a le plus besoin - et au développement des coopérations pluriprofessionnelles indispensables pour une prise en charge adaptée des soins aux malades.

Considérer que les médecins ne sont pas assez rémunérés pour leur travail à partir d’un acte valorisé à 23 euros est légitime.

Le calcul pourrait a priori être simple pour une augmentation de 2 euros et un passage à 25 euros par rapport aux 23 actuels pour près de 270 millions d’actes. Pourtant, l’addition et surtout les bénéficiaires ne s’arrêtent pas là car la valeur du C impacte d’autres activités que la consultation des médecins généralistes, notamment les médecins spécialistes qui pratiquent de plus en plus le C2 généralisé par les derniers accords conventionnels.

L’augmentation impacte enfin le montant de la prise en charge des cotisations sociales des médecins conventionnés tout comme de nombreuses autres activités (accueil des urgences hospitalières, établissements pour personnes âgées, etc.). On jongle avec des centaines de millions d’euros.

Pour garantir que les réponses apportées concourent véritablement à l’amélioration de l’accès aux soins, de la gradation des soins et des coopérations pluriprofessionnelles, les négociations à venir doivent associer toutes les parties prenantes, représentants des médecins libéraux et aussi des autres professionnels de santé, de la pluri-professionnalité et des patients.


Martial Olivier-Koehret
Président de Soins Coordonnés
Médecin Généraliste - Président de Soins Coordonnés
14 bis rue Escudier, 92104 Boulogne-Billancourt
01 48 25 39 78




Ce texte est également paru sur le blog www.martialolivierkoehret.net