Nora ANSELL-SALLES

mardi 26 mars 2013

Le Congrès SFD 2013 : un temps fort pour la communauté francophone, qui mêle réflexion sur les pratiques et innovationsautour du diabète


  
Editorial du Professeur Jacques Bringer

Co-président du Comité d’organisation du Congrès de la Société Francophone du

Diabète

Chef de service des maladies endocriniennes Hôpital Lapeyronie - Montpellier

ADA / EASD Statement vs Recommandations HAS : convergences

et divergences ?

Professeur Bernard Charbonnel

Professeur d’Endocrinologie, Université de Nantes, reviewer français du Position

Statement ADA/EASD 2012

Le pancréas artificiel dans le diabète de type 1 : c'est pour demain ?

Professeur Éric Renard

Coordonnateur du département d'endocrinologie-diabétologie-nutrition

CHU de Montpellier

Co-président du Comité d’organisation du Congrès de la Société Francophone du

Diabète

La chirurgie bariatrique : un traitement prometteur du diabète de

type 2

Professeur David Nocca

Directeur du Centre Spécialisé obésité Languedoc Roussillon

Chirurgien digestif au CHU de Montpellier

Focus sur …

Professeur Michel Marre,

Président de la Société Francophone du Diabète

La Société Francophone du Diabète : garante de la qualité des

pratiques et de la progression des savoirs dans le diabète

Le Congrès SFD 2013 : un temps fort pour la communauté

francophone, qui mêle réflexion sur les pratiques et innovations

autour du diabète

Accueilli en 2013 à Montpellier, le congrès annuel de la Société Francophone du Diabète va

rassembler près de 4 500 participants - cliniciens, chercheurs, soignants, patients - venant

d’horizons divers de la francophonie : l’Europe (France, Suisse, Belgique), le Canada

français, le Maghreb, le Liban et l’Afrique subsaharienne. Ils vont confronter leurs

expériences, mutualiser leurs expertises, soutenir ou créer des réseaux de coopération et

lancer des projets de formation en direction des professionnels des pays les moins bien

pourvus.

Le diabète : un enjeu humain et sociétal de taille

Le diabète est une des principales maladies chroniques dans le monde. En France, le

nombre de patients bénéficiant d’un traitement remboursé par l’assurance maladie s’élève à

2,8 millions de personnes, pour un coût de l'ensemble des soins aux diabétiques de

17,7 milliards d’euros en 2010, c’est-à-dire presque le double de celui de 2001. Les

prévisions les plus pessimistes ont été dépassées. Si la progression annuelle de 5,6 %

observée se maintient, le nombre de diabétiques en France sera de 4 millions en 2017.

Les causes de cette augmentation en sont bien identifiées : vieillissement de la population

(la plupart des diabètes de type 2 sont diagnostiqués à partir de 65 ans), allongement de la

durée de vie des diabétiques, amélioration du dépistage, augmentation de la population en

surpoids ou obèse et sédentarité. Cela signifie très clairement que le problème est au moins

autant sociétal que médical. Infléchir la tendance passe par le déconditionnement d’une

grande partie de la population à une alimentation trop riche et déséquilibrée, à la pauvreté de

l’activité physique et aux addictions au tabac et à l’alcool. Ces exigences sont communes à

la prévention primaire de presque toutes les maladies chroniques contemporaines.

Le diabète : maladie pionnière de la personnalisation du traitement

La diabétologie a toujours montré le chemin sur un point essentiel : la participation active des

malades dans une prise en charge complexe et pouvant impliquer de nombreux

professionnels. La première association de patients diabétiques a vu le jour en 1926, bien

longtemps avant les autres. Aujourd’hui, le diabète fait l’objet d’une approche médicale

personnalisée à trois niveaux. Certains malades bénéficient de la médecine dite ciblée, qui

oriente le choix des traitements en fonction de biomarqueurs ; ainsi on sait choisir entre

insuline et sulfamides hypoglycémiants pour certains enfants diabétiques. La récente

recommandation de la HAS insiste, à juste titre, sur l’individualisation de la prise en charge,

en fonction des nombreux facteurs qui tiennent à la maladie elle-même (type de diabète,

ancienneté, sévérité, présence de complications), aux pathologies associées (obésité,

troubles cognitifs, maladie cardiovasculaire, arthrose majeure, etc) et à la personnalité du

malade (âge, espérance de vie, profession, capacité d’observance, choix de vie, etc).

Enfin, le malade diabétique bénéficie d’une éducation thérapeutique personnalisée, qui

permet son autonomisation.

Diabète de type 1 : injuste et trop passé sous silence

Il faut souligner qu’il n’existe pas un, mais des diabètes. En effet, le diabète de type 1 - celui

dit de l’enfant et de l'adulte jeune - est souvent masqué par la fixation médiatique sur

l'épidémie de diabète de type 2 - celui de l’adulte -, de loin le plus fréquent et à la

progression la plus rapide en termes épidémiologiques. Il est vrai que les deux sont

caractérisés par une augmentation chronique du taux de sucre dans le sang (glycémie),

responsable de complications spécifiques et graves (portant sur les yeux, les reins, les nerfs

et les pieds) et d’une nette augmentation du risque de maladie cardiovasculaire.

Mais les patients atteints d’un diabète de type 1 sont vulnérables car victimes d’une injustice

particulière due à la variabilité glycémique imprévisible. Non seulement la glycémie est

instable et son contrôle par l’insulinothérapie imparfait et contraignant (il réclame plusieurs

injections et autocontrôles glycémiques par jour), mais plus celui-ci permet de se rapprocher

des valeurs prévenant les complications à long terme, plus le risque de survenue d’accidents

hypoglycémiques, parfois graves, est important, pénalisant au quotidien des malades

observants.

Cet exemple montre bien qu’en matière de diabète, il ne faut pas raisonner uniquement sur

des critères de mortalité ou de morbidité à long terme. La qualité de vie du patient et sa

sécurité quotidienne sont primordiales. C’est tout l’enjeu des progrès biotechnologiques en

cours et c’est tout l’intérêt des échanges féconds et stimulants ayant lieu à chaque congrès

de la SFD.

Professeur Jacques Bringer

Co-président du Comité d’Organisation du Congrès de la Société Francophone du Diabète

Chef de service des maladies endocriniennes Hôpital Lapeyronie - Montpellier

ADA / EASD Statement vs Recommandations HAS : convergences

et divergences ?

Entretien avec le Professeur Bernard Charbonnel

Professeur d’Endocrinologie, Université de Nantes, reviewer français du Position Statement

ADA/EASD 2012

Publiée en janvier 2013, la recommandation de la Haute Autorité de Santé sur la « stratégie

médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2i » paraît peu après une

recommandation internationale énoncée conjointement en 2012 par l’Association Américaine

du Diabète (ADA) et par l’Association Européenne pour l’Etude du Diabète (EASD).

La Société Francophone du Diabète l’avait alors « reprise à son compte en en assurant la

traduction et la diffusionii. » précise le Professeur Bernard Charbonnel.

Le maître mot des recommandations : l’individualisation

Pour le Professeur Bernard Charbonnel, « les deux textes ont beaucoup en commun,

notamment la distinction faite entre les objectifs thérapeutiques et les moyens pour les

atteindre et l’accent nouveau mis sur la nécessité d’individualiser les uns et les autres. »

Le but essentiel du traitement médicamenteux du diabète de type 2 est de retarder, voire

empêcher les complications à long terme qui font toute la gravité de la maladie : atteintes de

l’oeil (rétinopathie pouvant compromettre la vue), des reins (néphropathie pouvant aboutir à

l’insuffisance rénale chronique), des pieds (mal perforant plantaire) et neurologiques

(troubles sensitifs et moteurs des membres inférieurs), surtout les complications cardiovasculaires,

infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral…, principales causes de

mortalité du diabétique de type 2. Son efficacité est évaluée sur le taux de HbA1C

(hémoglobine glyquée) sanguine, qui est un meilleur marqueur du niveau de sucre dans le

sang au long cours que le taux de glucose sanguin à jeûn, qui sert à diagnostiquer le

diabète.

Contre l’empilement des traitements

Les recommandations évoluent sur un point capital : l’objectif n’est plus d’obtenir à tout prix

un taux inférieur ou égal à 6,5 %, valeur cible « la même pour tout le monde » , mais de se

rapprocher du taux le plus compatible avec les caractéristiques du patient. La valeur de

référence et à 7 % « pour la plupart des patients », mais elle peut être inférieure en début de

maladie, ou à l’inverse entre 7 et 8 % dans de nombreux cas. Il s’agit en particulier des

patients très âgés, de ceux ayant une insuffisance rénale chronique et de ceux ayant été

victimes d’un accident vasculaire cérébral. « Comme la recommandation américaine et

européenne, la HAS se prononce donc très clairement pour la personnalisation de l’objectif

thérapeutique et contre l’empilement des traitements pour l’atteindre, » se félicite le

Professeur Bernard Charbonnel.

La HAS se déclare également pour la préférence donnée à la metformine en traitement de

première intention lorsque les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas à normaliser le

taux d’HbA1c. Pour elle aussi, le choix d’un éventuel second antidiabétique doit tenir compte

du risque de prise de poids et d’accident hypoglycémique associé à certains profils de

patients et à certains médicaments, essentiellement les sulfamides hypoglycémiantsiii.

Recommandation française : une nette préférence pour les médicaments moins chers

Mais « la recommandation de la HAS diverge de la recommandation internationale sur sa

nette préférence accordée à ces vieux médicaments, c’est-à-dire à des médicaments

beaucoup moins chers. », et le Professeur Charbonnel regrette que cet aspect économique

ait primé à ce point dans la recommandation. Ce primat des impératifs économiques est

clairement explicité dans l’argumentaire de la recommandation de la HAS. Il est d’ailleurs

dans les missions de l’agence d’en tenir compte. À cet argument du coût des médications,

s’ajoute l’argument du recul d’utilisation, en faveur des « vieux médicaments ». « Or l’intérêt

de ce recul n’est pas complètement analysé, » poursuit le Professeur Charbonnel. « En effet,

il n’y a pas d’études comparant les produits entre eux et il n’y a pas plus d’étude de

morbimortalité avec les sulfamides qu’avec les autres médicaments », poursuit-il. Ces

derniers sont représentés par le répaglinide (qui peut lui aussi entraîner des hypoglycémies)

et par la nouvelle classe des incrétinesiv (analogues du GLP-1 et inhibiteurs de la DPP4), qui

ne provoquent pas d’hypoglycémies est présente sur les sulfamides un avantage pondéral.

Les résultats des « grandes études cardio-vasculaires » avec les DPP4-inhibiteurs sont

d’ailleurs attendus avant la fin de l’année, ce qui devrait faire évoluer l’analyse « du recul

d’utilisation ».

Un texte satisfaisant, mais un peu rigide

« On voit tout le poids de l’argument économique quand la recommandation HAS discute du

passage à l’insulinothérapie, nécessaire pour de nombreux patients chez qui la bithérapie

reste insuffisante, » insiste le Professeur Charbonnel. « C’est l’insuline NPH qui est

privilégiée, alors qu’elle n’est plus guère utilisée et que les patients préfèrent de loin les plus

récentes, du fait de leur moindre risque hypoglycémique. » Il poursuit : « L’évaluation

médico-économique est évidemment indispensable. Mais il me semble un peu court de ne la

faire que sur le prix des médicaments, sans tenir compte de leur impact sur la qualité de vie,

sur la fréquence des hypoglycémies sévères, sur la nécessité d’une autosurveillance

glycémique, qui ont aussi un coût, bref sur une authentique analyse d’efficience, qui manque

dans la recommandation de la HAS. »

« En somme, » conclut-il, « le texte est dans l’ensemble satisfaisant et tient compte de la

plupart des cas particuliers rencontrés. Mais il pêche par une grande rigidité, laissant peu de

marge à l’expertise du clinicien, aux profils et aux préférences des patients, ce qui tranche

avec l’objectif avancé de personnalisation. Nous assistons sans doute à une querelle des

« anciens » et des « modernes ». »

Le pancréas artificiel dans le diabète de type 1 : c'est pour demain ?

Entretien avec le Professeur Éric Renard

Coordonnateur du département d'endocrinologie-diabétologie-nutrition

CHU de Montpellier

L’objectif du traitement du diabète sucré est de corriger l’hyperglycémie de manière

permanente afin d’éviter les complications graves qu’elle entraîne à long terme. Dans le

diabète de type 1, elle est due à l’absence de l’insuline, suite à la destruction des cellules ß

des îlots de Langerhans pancréatiques qui la produisent. Le traitement consiste à fournir

l’insuline manquante grâce à des injections sous-cutanées. La difficulté du choix des doses

vient du fait que le taux de sucre sanguin varie considérablement au cours de la journée en

fonction de nombreux facteurs (état de santé, repas, activité physique, stress, etc).

Idéalement, la dose d’insuline administrée devrait être adaptée en continu face aux besoins

changeants d’insuline. Une avancée importante a été réalisée par la mise au point de

l’insulinothérapie fonctionnellev, qui consiste à assurer les besoins de base au moyen

d’insuline retard, complétée par des injections d’insuline à action rapide en fonction des

besoins accrus, notamment à l’occasion des repas.

Un pancréas artificiel complet associerait un capteur sensible aux variations de la glycémie,

une pompe à insuline qui délivrerait l’hormone immédiatement et strictement en fonction des

besoins, et un système de calcul et de transmission entre les deux. « Ce système en boucle

fermée n’existe pas encore pour le traitement courant du diabète, » tient à souligner le

Professeur Éric Renard, « mais les progrès réalisés depuis trente ans nous en rapprochent

peu à peu. »

Un progrès majeur : les pompes à insuline

Faire plusieurs injections par jour est une contrainte forte (en moyenne, 1 500 injections par

an pour un même patient !). Elle a été levée par les pompes portablesvi qui délivrent l’insuline

en continu par voie sous-cutanée au moyen d’un cathéter et disposent d’un bouton

permettant l’administration d’une dose supplémentaire (un bolus) en fonction des besoins.

De la taille d’un téléphone portable et rechargées tous les 3 ou 4 jours par des cartouches

d’insuline, elles ont considérablement amélioré la prise en charge, tant en efficacité qu’en

tolérance. « Les pompes à insuline sont devenues la méthode de référence pour le contrôle

glycémique. En France, leur remboursement à 100 % par l’Assurance Maladie a permis

l’essor de leur usage : 25 000 patients en bénéficient, principalement des enfants atteints de

diabète de type 1, » précise le Professeur Renard.

Chez certains patients au diabète très instable et dont la peau résorbe mal l’insuline, la

pompe est implantée dans l’abdomen et perfuse l’insuline dans le péritoine, ce qui nécessite

un geste chirurgical. Mais les contraintes d’entretien et de recharge du dispositif sont

notables, ce qui explique qu’actuellement, seuls 350 malades environ en bénéficient.

Le combat actuel de la diabétologie : le remboursement des capteurs de glycémie

Quelle que soit la méthode (injections sous-cutanées et pompes), les doses d’insuline

administrées sont déterminées par ajustements progressifs sur la base de mesures de la

glycémie sur une goutte de sang recueillie par piqûre au bout des doigts. Malgré

l’indispensable participation active du patient à son traitement, il est presque impossible

d’éviter les accidents hypoglycémiques, très déstabilisants, qui surviennent à la suite d’un

excès provisoire d’insuline. Pour tenter d’y remédier, la glycémie peut à présent être évaluée

en continu par des capteurs sous-cutanés : le patient peut lire la valeur estimée toutes les

cinq minutes et adapter sa dose d’insuline en conséquence. Pour le Professeur Renard, « il

s’agit d’un progrès considérable, mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. En

effet, les capteurs ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie. C’est le combat actuel

de la diabétologie. »

Un système automatique de surveillance nocturne

Réaliser un système reliant capteur et pompe demande de régler de très nombreuses

contraintes techniques, par la mise au point des algorithmes liant mesure sous-cutanée du

glucose et perfusion d’insuline de manière fiable et avec un minimum de délai. Mais la

solution à ce problème commence à devenir une réalité. Dans certains dispositifs, le capteur

permet de commander l’arrêt de la perfusion d’insuline par la pompe pendant deux heures

lorsqu’il détecte une hypoglycémie non perçue par le malade. C’est particulièrement utile

pour contrer les hypoglycémies nocturnes tant redoutées chez les jeunes enfantsvii. Il s’agit

là d’une première approche du pancréas artificiel.

Implanter des cellules fabriquant l’insuline sans phénomène de rejet

« Pompes et capteurs sont des systèmes purement techniques, faisant notamment appel à

l’informatique. On peut également imaginer des systèmes biotechniques, » explique le

Professeur Renard. « Il s’agirait d’implanter dans une poche mise en place sous la peau du

ventre des îlots de Langerhans capables de sécréter l’insuline de manière quasi

physiologique. Pour éviter les réactions de rejet, les îlots seraient encapsulés dans une

membrane laissant passer les petites molécules de glucose et d’insuline, mais bloquant le

transfert des grosses molécules de l’immunité. » C’est le projet européen Biosidviii, auquel

participe à Montpellier le Professeur Eric Renard.

La chirurgie bariatrique : un traitement prometteur du diabète de

type 2 ?

Entretien avec le Pr David Nocca

Directeur du Centre Spécialisé obésité Languedoc Roussillon

Chirurgien digestif au CHU de Montpellier

Une amélioration constante du rapport bénéfices/risques

Chez de nombreux patients, la chirurgie bariatrique traite non seulement l’obésité sévère

(IMC ≥ 35ix), mais les maladies associées qu’elle favorise, dont le diabète de type 2. D’abord

destinée aux patients en échec thérapeutique de leur obésité, elle a connu un grand essor à

partir du milieu des années 90 avec l’amélioration des techniques chirurgicales (coelioscopie

qui autorisent des gestes moins invasifs) et la diminution progressive des risques postopératoires

(respiratoires, emboliques principalement). Le taux de mortalité est actuellement

compris entre moins de un pour mille pour la gastrectomie longitudinale et moins de trois

pour mille pour le Gastric Bypass. « Le rapport bénéfices/risques s’est amélioré au point que

pour de nombreux obèses, » précise le Pr David Nocca, « il est aujourd’hui plus risqué de ne

pas se faire opérer que de se faire opérer lorsque l'on est atteint d'obésité massive. C’est ce

qui explique en grande partie l’explosion récente du nombre d’interventions. »

Actuellement, trois techniques sont privilégiées : la réduction du volume gastrique par

gastrectomie en manchon (ou longitudinale, ou « sleeve » en anglais), qui connaît un essor

certain depuis 2011, où elle a été réalisée 13 500 fois ; la réduction du volume gastrique par

anneau (7 500 interventions en 2011) ; le court-circuit gastro-intestinal par « by pass »

(9 500 interventions) associé à une réduction du volume gastriquex. Elles sont réservées aux

obésités graves (IMC ≥ 40) ou massives (IMC ≥ 35) et compliquées d’une comorbidité

favorisée par l’obésité, dont le diabète de type 2xi.

Amélioration rapide et durable du diabète de type 2

Cette chirurgie est extrêmement efficace non seulement sur l’obésité, entraînant une perte

de poids comprise entre 45 et 70 % de l’excès pondéral, mais souvent sur les pathologies

associées. Ainsi, l’apnée du sommeil régresse intégralement dans 4 cas sur 5, permettant au

patient de se passer de son appareillage nocturne et d’améliorer ses risques de mauvaise

santé à long terme. Il en va de même pour de nombreux patients diabétiques, en particulier

avec les techniques de gastrectomie en manchon et de by pass. « Les patients récupèrent

un équilibre diabétique satisfaisant leur permettant de se passer de tout traitement

médicamenteux, » commente le Pr David Nocca. « L’étonnant est que cette récupération se

produit très rapidement, en un ou deux mois, et persiste au long cours : l'étude menée au

CHU Montpellier avec un suivi de 5 ans le montrent (64% de rémission du diabète de type 2

après Sleeve). La perte de poids joue certainement un rôle favorisant, mais ne rend pas

compte de la rapidité du phénomène, qui a sans doute une origine hormonale. »

Quand intervenir ?

« Plusieurs facteurs prédictifs d’efficacité ont été mis en évidence, » poursuit le Pr David

Nocca. « Ce sont un diabète diagnostiqué récemment, un taux d’HbA1c plutôt bas et

l’absence de traitement insulinique. En somme, ça marcherait mieux pour les diabètes

récents. D’où, la question en débat parmi les endocrinologues et les chirurgiens : faut-il

attendre que le diabète se soit aggravé pour intervenir ou faut-il le faire relativement tôt pour

améliorer le pronostic à long terme ? » Plusieurs études internationalesxii plaident même en

faveur d’une intervention chez des patients dont l’IMC est compris entre 30 et 35.

Il est probable que la réponse apparaîtra progressivement avec l’amélioration du rapport

bénéfices/risques de l’intervention. Celle-ci n’a en effet rien d’anodin : elle est préparée par

plusieurs consultations auprès de divers spécialistes (chirurgiens, anesthésistes,

endocrinologues, nutritionnistes, psychiatres), qui font un bilan exhaustif de l’état de santé du

patient et pèsent soigneusement l’indication au cours d’une réunion pluridisciplinaire. Elle

doit faire l’objet d’un suivi rigoureux au long cours, auquel les patients ont souvent du mal à

se plier (dépistage de carences nutritionnelles, surveillance du dispositif chirurgical). Elle doit

souvent être complétée par une chirurgie réparatrice, la perte de poids entraînant un

affaissement important des parties molles.

« La chirurgie de l’obésité n’est pas une chirurgie esthétique, mais une chirurgie

fonctionnelle, préventive et curative, » conclut le Pr David Nocca. « C’est pourquoi la Société

Française de Chirurgie de l’Obésité s’associe pleinement aux recommandations de prudence

émises par les Académies Nationales de Médecine et de Chirurgiexiii. »

Focus sur …

Entretien avec le Professeur Michel Marre,

Président de la Société Francophone du Diabète

Quelle insuline privilégier : l’insuline NPH ou les insulines analogues ?

L’insuline est une hormone absolument indispensable au maintien de la vie. Son manque

caractérise le diabète sucré, de type 1 quand il est absolu, de type 2 quand il est relatif (une

sécrétion insulinique persiste souvent, mais insuffisamment pour couvrir totalement les

besoins). Elle peut être remplacée par l’administration d’une molécule identique combinée

avec une protéine qui en assure une diffusion semi-lente (insuline NPH) ou d’une molécule

semblable mais légèrement modifiée qui permet une diffusion lente, semi-lente ou rapide

(insulines analogues). Due à la découverte géniale d’un médecin danois, il y a près de 80

ans, l’insuline NPH est la plus ancienne et la moins chère.

« Je ne vois que la raison du coût pour que la HAS mette celle-ci sur le même plan qu’une

insuline analogue lente en première intention chez les patients avec un diabète de type 2

ayant besoin d’une insulinothérapie, » s’étonne le Professeur Michel Marre. « Il ne peut pas

s’agir du recul invoqué pour les traitements oraux. Malgré celui-ci, il n’y a pas d’étude de

sécurité à long terme pour l’insuline NPH, comme pour les autres, à l’exception de l’insuline

analogue lente Lantus®, pour laquelle il a été prouvé l’année dernière qu’elle n’est associée

à aucun risque de cancer. La HAS a ici une vision janséniste des soins, d’autant plus

surprenante que les insulines analogues sont largement plébiscitées par les patients et leurs

médecins, du fait de leur meilleur rapport efficacité/tolérance au quotidien. »

Blancs, noirs : tous égaux devant le diabète ?

La prévalence du diabète est plus élevée dans les populations non caucasiennes (d’origine

africaine ou asiatique) que dans les caucasiennes (de peau blanche). Classiquement, cette

différence est expliquée par la sélection : ayant vécu dans des situations de privation

alimentaire plus fréquentes et plus rudes, les premières auraient privilégié dans leur

patrimoine génétique les gènes de l’épargne en sucre. Avec l’introduction du mode

d’alimentation occidental, ces gènes se seraient surexprimés, favorisant le stockage de

sucres et l’hyperglycémie.

« Cette explication n’est pas absolument correcte, » commente le Professeur Marre. « Mais

ce qui importe et qu’il faut souligner, c’est que les populations noires sont également plus

sensibles à l’hypertension artérielle (HTA), qui s’ajoute ainsi au diabète comme facteur de

risque cardiovasculaire. De fait, elles développent plus d’accidents vasculaires cérébraux et

de complications rénales. Cette tendance à l’HTA provient certainement de leur habitat

originel en zones très chaudes, qui leur a fait épargner le sel. Quoiqu’il en soit, la

surveillance de la tension est aussi importante que celle du diabète chez ces populations.

Les gens des DOM-TOM le savent bien. Il n’est pas rare qu’un patient vienne me consulter

parce qu’un examen systématique a révélé chez lui une tension à 12/8,5, donc une

diastolique déjà haute, comme chez l’un ou plusieurs de ses parents qui ont été traités pour

une maladie cardiovasculaire. »

Diabète et intestin : une relation intriquée ?

Au moment d’un repas, l’intestin sécrète des hormones qui stimulent la sécrétion d’insuline

par les cellules ß de Langerhans (pancréas) et inhibe celle de glucagon par les cellules á,

contribuant ainsi fortement à diminuer la forte hyperglycémie post-prandiale due à l’ingestion

de sucres. Ce sont les incrétines. La principale d’entre elles est le GLP-1 (glucagon-like

peptide 1), dégradée par une enzyme nommée DPP-4 (dipeptidyl peptidase 4). Deux types

de médicaments récents en tirent parti pour les patients ayant un diabète de type 2 : les

agonistes des récepteurs GLP-1 (ou incrétino-mimétiques) reproduisent l’action de la GLP-

1 en se fixant sur ses récepteurs cellulaires (cellules pancréatiques á et ß de Langerhans)

sans être dégradés par la DPP-4 ; les inhibiteurs de la DPP-4 freinent la dégradation du

GLP-1, augmentant ainsi sa durée d’action. Les deux classes médicamenteuses ont le grand

avantage de ne pas avoir de risque hypoglycémique puisque comme pour les incrétines, leur

action s’arrête dès que la glycémie est revenue à la normale.

« La régulation de la glycémie par l’intestin est aujourd’hui une vaste question de

recherche, » remarque le Professeur Marre. « Il existe de nombreuses autres hormones

d’origine intestinales capables de diminuer la sécrétion d’insuline. De plus, il est possible que

l’intestin lui-même produise du glucose, comme le foie et le rein, dans des proportions

beaucoup plus importantes que ce qu’on imaginait.xiv »

La Société Francophone du Diabète : garante de la qualité des

pratiques et de la progression des savoirs dans le diabète

Auparavant appelée « Association de Langue Française pour l’Etude du Diabète et des

Maladies métaboliques », la SFD - Société Francophone du Diabète - a changé de nom en

2009 mais conservé un intitulé qui dépasse les frontières de l’Hexagone. Comme toute

société savante, la SFD a pour vocation essentielle de garantir la qualité des pratiques et la

progression des savoirs dans le domaine du diabète, mais aussi des maladies métaboliques,

de l’obésité et de la nutrition.

Référence sur ces thèmes dans le monde francophone, la SFD organise des réunions

scientifiques, soutient la recherche et a octroyé un label à la revue de langue française

Médecine et Maladie Métaboliques. L’anglais étant cependant la langue internationale de la

science, la SFD édite la revue Diabetes & Metabolism afin de pouvoir échanger et partager

les connaissances avec les spécialistes du monde entier. La SFD travaille en partenariat

étroit aussi bien avec les associations de patients qu’avec les interlocuteurs institutionnels et

privés. Elle organise deux rendez-vous annuels majeurs : le Congrès et la Journée

Thématique.

Bourses, Allocations et Prix : une priorité pour la SFD

La SFD apporte son soutien à la recherche pré-clinique et clinique à travers une aide

financière conséquente. Elle attribue seule ou en partenariat avec des firmes

pharmaceutiques des allocations et bourses de recherche pour de jeunes chercheurs, des

équipes hospitalières ou des cliniciens et chercheurs confirmés. Il peut également s’agir de

financer des séjours à l’étranger pour de jeunes chercheurs ou inversement le séjour d’un

médecin étranger dans un laboratoire d’une équipe française. Les aides octroyées

concernent les recherches physiopathologiques, épidémiologiques, diagnostiques ou

thérapeutiques, mais portent également sur les innovations en matière de soins et

d’accompagnement qui peuvent avoir un impact favorable sur la santé et la qualité de vie

des patients. Ainsi, l’éducation thérapeutique est aujourd’hui au coeur des enjeux.

Actions en francophonie

En Europe bien sûr, mais aussi au Québec, Moyen-Orient, Maghreb, et demain plus encore

en Afrique Subsaharienne et en Asie du Sud-Est, les actions de la SFD visent à favoriser

l’émergence ou le renforcement d’une médecine de qualité. Soutien à la recherche clinique,

actions de formation, soutien logistique à l’organisation des soins en synergie avec les

responsables locaux et les ONG, les actions sont multiples. Des réunions francophones

délocalisées sont programmées en Afrique, Asie du Sud-Est ou au Québec, ainsi que des

sessions spécifiquement francophones lors du congrès mondial du diabète (IDF). La SFD

s’est dotée en 2009 d’une commission « Actions en Francophonie » pour mettre en place

des actions concrètes et initier des projets prometteurs. Parmi ces actions : la création d’un

Diplôme d’Etudes Spécialisées de Diabétologie-Nutrition-Endocrinologie et d’un Diplôme

Universitaire de Diabétologie en Afrique Subsaharienne, une formation à l’Education

Thérapeutique pour les personnels soignants à Oran (Algérie), ou l’organisation de la 1ère

Rencontre Franco-Algérienne de Diabétologie à Alger.

Références bibliographiques

i HAS-ANSM. Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2. Méthode

« Recommandations pour la pratique clinique ». janvier 2013.

ii Société francophone du diabète. Présentation de la traduction par la Société Francophone du

Diabète de la prise de position émise par l’Association Américaine du Diabète (ADA) et l’Association

Européenne pour l’Étude du Diabète (EASD) sur la prise en charge de l’hyperglycémie chez les

patients diabétiques de type 2 : une stratégie centrée sur le patient.

iii Anne-Sophie Arbay, Alfred Penformis. Diabète sucré de types 1 et 2 de l’enfant et de l’adulte.

Complications. La Revue du praticien, vol 62. Juin 2012.

iv Bruno Guerci, Charles Halter. Nouveaux hypoglycémiants dans le diabète de type 2. La Revue du

praticien, vol 60. Avril 2010.

v Claude Sachon. L’insulinothérapie fonctionnelle. La Revue du praticien, 2003. 53, 1169-74.

vi Eric Renard. Traitements innovants du diabète. La Revue du Praticien Médecine Générale, 2012.

26;852, 410-412.

vii Moshe Phillip, M.D. et al. Nocturnal Glucose Control with an Artificial Pancreas at a Diabetes Camp.

N Engl J Med 2013; 368:824-833

viii Centre européen d’étude du diabète. Dossier de presse. European BIOSID Project : 5.5 million

Euro from the European Commission for the clinical validation of the MAILPAN® bioartificial pancreas.

http://www.ceed-diabete.org/public_files/prodyn_img/dp-lancement-biosid-en-final.pdf

ix IMC = indice de masse corporelle. C’est le rapport entre le poids et la taille au carré, exprimé en

kg/m2. Au-delà de 40, il signe une obésité massive.

x Point d’information de l’Assurance maladie du 21 février 2013. Chirurgie de l’obésité : analyse des

pratiques et de leur pertinence.

http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/21022013_DP_ChirurgieBariatrique.pdf

xi HAS. Recommandations de bonne pratique. Obésité : prise en charge chirurgicale chez l’adulte.

Janvier 2009. http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_765529/obesite-prise-en-charge-chirurgicalechez-

l-adulte

xii

Lee et al., Boza et al

xiii Académie nationale de chirurgie. Académie nationale de médecine. Recommandations communes.

Chirurgie métabolique et diabète de type 2. Octobre 2012. http://www.academiemedecine.

fr/Upload/chirurgie%20metabolique1.pdf

xiv Ronan Roussel. Production endogène de glucose : sans le foie, même pas mal. Site de la SFD,

décembre 2011. http://www.sfdiabete.org/sites/default/files/files/Pdf/Biblio/BiblioSFD-1112-

RRoussel.pdf

Vers une individualisation de plus en plus poussée des prises en charge des diabètes

Paris, le 26 mars 2013 : Sous la co-présidence des Pr Jacques Bringer et Eric Renard, le

Congrès de la Société Francophone du Diabète (SFD) tiendra sa nouvelle édition à

Montpellier, réunissant près de 4 500 participants provenant de l’ensemble de la

francophonie. « Dans tous les pays européens mais également en Afrique et au Moyen

Orient, le diabète devient un, voire le problème majeur de santé publique. Les professionnels

de santé attendent des actions tangibles, un lieu de partage, de réflexion, de recherche,

d'aide à la formation. La SFD entend bien répondre à ces besoins notamment via son

congrès annuel », explique le Pr Michel Marre, président de la Société Francophone du

Diabète.

Le mot commun des recommandations : individualisation

« En matière de diabète, il ne faut pas raisonner uniquement sur des critères de mortalité ou

de morbidité. La qualité de vie du patient est primordiale », souligne le Pr Jacques Bringer,

Chef de service des maladies endocriniennes Hôpital Lapeyronie (Montpellier).

La recommandation internationale, américaine et européenne, publiée en 2012 avait déjà

mis l’accent sur l’individualisation de la prise en charge.

Le mot est repris aussi bien par la recommandation française émise récemment par la HAS

que par l’ensemble des diabétologues. Ainsi, les objectifs thérapeutiques et les moyens

employés pour les atteindre tiennent largement compte des caractéristiques de chaque

patient, qu’elles portent sur sa maladie (type de diabète), ses pathologies associées

(comorbidités) ou ses caractéristiques personnelles (âge, choix de vie, capacité

d’observance).

Une recommandation française satisfaisante, mais rigide

Si les experts de la SFD se félicitent de la proximité des nombreux points communs aux

deux recommandations, ils regrettent cependant une certaine rigidité du texte français.

« La recommandation de la HAS diverge de la recommandation internationale sur sa

préférence accordée à des vieux médicaments », regrette le Pr Bernard Charbonnel,

Professeur d’Endocrinologie, Université de Nantes, reviewer français du Position Statement

ADA/EASD 2012 « c’est-à-dire à des médicaments beaucoup moins chers. ». Pour ces

experts, il faut également tenir compte du critère de la qualité de vie (notamment le risque

hypoglycémique), de l’expérience des praticiens et des préférences des patients. Ainsi,

« c’est l’insuline NPH qui est privilégiée, » insiste le Professeur Charbonnel, « alors qu’elle

n’est plus guère utilisée et que les patients préfèrent de loin les plus récentes. ».

Le pancréas artificiel dans le diabète de type 1 : pour demain …

Le congrès est également l’occasion de faire le point sur les progrès en direction d’un

pancréas artificiel. Les pompes à insuline apportent une amélioration certaine du contrôle

diabétique et de la qualité de vie chez de nombreux patients, notamment ceux atteints d’un

diabète de type 1. Alors que l’assurance maladie rembourse ces dispositifs, elle ne le fait pas

pour les capteurs de glycémie.

Du 26 au 29 mars 2013 Le Corum - Montpellier

Site Internet : www.congres-sfd.com

Le congrès est l’occasion pour les diabétologues et leurs patients de réclamer leur

remboursement une nouvelle fois, parce qu’ils permettent une surveillance fine de la

glycémie et réduisent ainsi le risque d’une hypoglycémie induite par le traitement par

insuline. « Il s’agit d’un progrès considérable, mais qui n’est pas à la portée de toutes les

bourses, » explique le Pr Eric Renard, Coordonnateur du département d'endocrinologiediabétologie-

nutrition CHU de Montpellier.

« En effet, les capteurs ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie. C’est le combat

actuel de la diabétologie. » Un nouveau dispositif associant un capteur relié à une pompe

permet d’ailleurs d’arrêter la délivrance d’insuline par celle-ci en cas d’hypoglycémie

nocturne, que les parents redoutent tant chez leurs enfants diabétiques de type 1.

La chirurgie bariatrique : un traitement prometteur du diabète de type 2

Le débat aura certainement lieu autour de la chirurgie bariatrique. En effet, de nombreux

travaux confirment que son bénéfice ne porte pas seulement sur la réduction majeure de

l’excès pondéral, mais aussi sur les pathologies associées à celui-ci, dont le diabète de

type 2. De plus, cette amélioration est souvent complète, rapide et durable. « La chirurgie de

l’obésité n’est pas une chirurgie esthétique, mais une chirurgie fonctionnelle, préventive et

curative, » tient à rappeler le Pr David Nocca, Directeur du Centre Spécialisé obésité

Languedoc Roussillon, Chirurgien digestif au CHU de Montpellier.

La question qui se pose alors est : à quel moment la pratiquer ? Après échec des autres

traitements ou d’emblée ?

L’intestin : nouvel acteur du diabète

Enfin, de nombreuses discussions savantes seront consacrées au rôle de l’intestin dans la

régulation glycémique et le diabète. De nouveaux médicaments exploitent les capacités

hypoglycémiantes des hormones intestinales appelées incrétines. Mais elles sont loin de

résumer la participation de l’intestin au métabolisme des sucres. « La régulation de la

glycémie par l’intestin est aujourd’hui une vaste question de recherche, » remarque le

Pr Michel Marre, président de la SFD. « Il existe de nombreuses autres hormones d’origine

intestinales capables de diminuer la sécrétion d’insuline. De plus, il est possible que l’intestin

lui-même produise du glucose, dans des proportions beaucoup plus importantes que ce

qu’on imaginait. »

A propos de la Société Francophone du Diabète

Comme toute société savante, la Société Francophone du Diabète (SFD) a pour vocation essentielle de garantir

la qualité des pratiques et la progression des savoirs dans le domaine du diabète, mais aussi des maladies

métaboliques, de l’obésité et de la nutrition. Référence sur ces thèmes dans le monde francophone, la SFD

organise des réunions scientifiques, soutient la recherche et a octroyé un label à la revue de langue française

Médecine et Maladie Métaboliques.

Elle travaille en partenariat étroit aussi bien avec les associations de patients qu’avec les interlocuteurs

institutionnels et privés, et organise deux rendez-vous annuels majeurs : le Congrès et la Journée Thématique.

La SFD apporte son soutien à la recherche pré-clinique et clinique en attribuant seule ou en partenariat avec des

firmes pharmaceutiques des allocations et bourses de recherche pour de jeunes chercheurs, des équipes

hospitalières ou des cliniciens et chercheurs confirmés.

lundi 25 mars 2013

Troubles bipolaires : Du nouveau dans l’approche psychoéducative


 

Bipolife®, un outil inédit pour les malades et leur entourage


 

Les troubles bipolaires touchent 400 000 à 500 000 personnes en France (1). Caractérisée par l’alternance d’épisodes dépressifs (baisse de l’humeur) et d’épisodes maniaques (expansion de l’humeur), cette maladie chronique fréquente est pourtant mal diagnostiquée.(2) (3) Il peut s’écouler 8 ans en moyenne entre le début des troubles et la confirmation du diagnostic.(2) Une prise en charge adaptée est pourtant nécessaire.

Convaincu de l’importance de la psychoéducation dans la prise en charge des pathologies psychiatriques en complément du traitement médical, AstraZeneca présente Bipolife® : le premier outil interactif à visée psychoéducative spécifiquement dédié aux troubles bipolaires. Développé en collaboration avec l’entreprise Ubisoft et sous la supervision d’un comité scientifique, Bipolife® a pour objectif d’aider les personnes souffrant de troubles bipolaires à mieux comprendre leur maladie et à identifier les comportements quotidiens qui influent sur son évolution.


 

LES TROUBLES BIPOLAIRES : UNE MALADIE INVALIDANTE QUI NECESSITE UNE PRISE EN CHARGE ADAPTEE

Le trouble bipolaire est une pathologie dont les premiers symptômes surviennent le plus fréquemment entre 15 et 19 ans, avec un âge moyen de 18 ans. (4)

En l’absence d’une prise en charge précoce et adaptée, les troubles bipolaires peuvent s’aggraver, avec notamment l’apparition de troubles associés tant psychiatriques (abus, dépendance à l’alcool et aux substances psychoactives illicites…) que somatiques (troubles cardiovasculaires, diabète, etc.) qui peuvent entraîner une désinsertion socio-professionnelle. (2) Le risque associé de tentative de suicide chez le patient bipolaire est élevé (15 % des patients décèdent par suicide).(2) « Entre les épisodes dépressifs et maniaques persistent souvent des symptômes résiduels tels que des difficultés de concentration, des difficultés cognitives et des variations émotionnelles qui modifient les interactions du malade avec son environnement », précise le Pr Pierre-Michel Llorca.

A l’inverse, les patients bipolaires traités ont de bonnes capacités d’intégration socioprofessionnelle et familiale(1) : la prise en charge thérapeutique les aide significativement à réguler et à stabiliser leur humeur et les périodes de rémission tendent à devenir de plus en plus longues.(2) Cependant, la chronicité de cette pathologie, l’importance capitale de l’observance du traitement et l’impact de l’environnement et des habitudes comportementales du patient sur son évolution impliquent une participation active de ce dernier.


LA PSYCHOEDUCATION : UNE APPROCHE COMPLEMENTAIRE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICALE

 

La psychoéducation vise à accompagner les personnes souffrant de troubles bipolaires, notamment dans la connaissance de leur maladie et l’acquisition de compétences pour prévenir les rechutes et les complications évitables, en modifiant leur mode de vie (équilibre diététique, programme d’activité physique, sommeil) et en favorisant l’observance au traitement. Proposée précocement, elle peut améliorer le cours évolutif du trouble bipolaire. (5) Un de ses principaux objectifs est d’aider le patient à identifier les facteurs de stress potentiellement sources de déstabilisation thymique pour les contrôler et prévenir ainsi les récidives tant dans leur fréquence que dans leur intensité.(5)


L’approche psychoéducative, en complément du traitement médicamenteux dans les troubles bipolaires, s’est développée au point qu’elle est aujourd’hui le type d’intervention psychosociale ayant le mieux démontré son efficacité sur le cours évolutif de cette pathologie.(6) Les résultats d’évaluation dans des essais contrôlés ont mis en évidence des bénéfices confirmés à 5 ans : une réduction du nombre de jours symptomatiques, une augmentation du délai de récidive maniaque ou dépressive, une réduction du risque de rechute (maniaque ou hypomaniaque), une réduction du nombre de jours d’hospitalisation et une amélioration de l’observance médicamenteuse.(5)


BIPOLIFE® : LE PREMIER OUTIL INTERACTIF PEDAGOGIQUE DEDIE AUX TROUBLES BIPOLAIRES



Elaboré et validé par un comité scientifique, Bipolife® permet à l’utilisateur de faire évoluer un personnage virtuel atteint de troubles bipolaires à travers un ensemble de situations et d’actions de la vie courante. Cet outil permet aux personnes atteintes de troubles bipolaires et à leur entourage de mieux comprendre les mécanismes de la maladie et ainsi de mieux y faire face.

« En observant l’impact des choix et des actions de son personnage sur l’humeur de ce dernier, l’utilisateur apprend à différencier les comportements nuisibles des comportements favorables à la stabilisation de sa maladie », explique le Dr Philippe Nuss, Psychiatre et membre du comité scientifique.

Une horloge temporise ses actions dans une journée et sur plusieurs jours tandis qu’une jauge d’énergie matérialise l’énergie nécessaire à la réalisation de chaque action et le temps de récupération nécessaire. L’irrégularité du rythme de vie d’un malade bipolaire aura ainsi un impact particulièrement délétère sur l’évolution de sa maladie et son confort au quotidien. « En testant les comportements de son avatar qui se traduisent en « bonus » ou « malus » d’humeur, le patient apprend à structurer ses journées, à réguler son rythme de vie, de façon à économiser ses ressources pour mieux faire face à la maladie. » complète le Dr Philippe Nuss.

« A notre connaissance, aucune autre simulation n’a ce parti pris d’ancrage dans la réalité la plus immédiate » commente le Dr Philippe Nuss. « Nous voulions envoyer un message clair aux patients bipolaires et à leur entourage : dans une maladie chronique de ce type, si certains comportements sont susceptibles d’aggraver l’état de santé du patient, d’autres très simples et quotidiens peuvent considérablement l’améliorer. Il faut savoir les reconnaître. »

Bipolife® ne peut en aucun cas être utilisé pour établir un diagnostic médical qui ne peut être effectué que par un médecin lors d'une consultation. Il ne peut se substituer également à une prise en charge thérapeutique.

 

Bipolife est accessible à l’adresse http://bipolife.ubi.com


A propos d’AstraZeneca
AstraZeneca est un laboratoire biopharmaceutique dédié à la recherche et au développement de médicaments innovants. Dans le domaine des neurosciences, AstraZeneca explore de nombreuses voies en matière de R&D visant à apporter des solutions thérapeutiques concernant notamment la maladie d’Alzheimer, les désordres cognitifs, les troubles de l’humeur résistants et la douleur. De nombreux partenariats ont été conclus en France et dans le monde avec des organismes publics ou privés pour encourager la recherche dans ces domaines et au-delà

A propos d’Ubisoft
Ubisoft est le 3ème éditeur indépendant de logiciels de loisirs dans le monde. Créateur de marques de divertissement de renommée internationale, Ubisoft porte aujourd’hui son expertise en conception de projets interactifs vers d’autres domaines comme celui de la santé et du bienêtre.

[1] Rouillon F. Epidémiologie du trouble bipolaire. Annales médico-psychologiques. 2009 ; 167 (10) : 793-795
[2] Guide Médecin-Affection de longue durée.
Troubles bipolaires. HAS. Mai 2009
[3] Hirschfeld RM et al. Perceptions and impact of bipolar disorder : how far have we really come ? Results of the national depressive and manic-depressive association 2000 survey of individuals with bipolar disorder.
J Clin Psychiatry. 2003;64(2) : 161-74
[4] Mazzola-Pomietto P et al. Les variations de la neuro-anatomie structurale cérébrale sont-elles des endophénotypes candidats prometteurs dans le trouble bipolaire ? L’Encéphale (2012) 38, S75-S80
[5] Milhiet V et al. Traitements non pharmacologiques des troubles bipolaires. Annales Médico-Psychologiques 170 (2012) 667-673
[6] Even C. Information, éducation, psychoéducation dans le trouble bipolaire. Yes we should. L’Encéphale (2011) 37, S1-S3

Rappel : Semaine européenne de la vaccination


20 - 27 avril 2013

 

Vaccination, êtes-vous à jour ?

Suis-je à jour de mes vaccins ? Quels vaccins nécessitent un rappel ? Ne concernent-ils que les enfants ? Quels sont les délais entre chaque vaccin ? Quelles nouveautés en 2013 ?

 

Autant de questions auxquelles la Semaine européenne de la vaccination vous permettra de répondre du 20 au 27 avril prochain.

 

Cet événement, organisé à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), se tiendra simultanément dans près de deux cents pays en Europe et dans le monde. En France, cette Semaine est coordonnée par le ministère de la Santé et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et pilotée en région par les agences régionales de santé (ARS). Pour faire vivre cet événement, un grand nombre d’acteurs est mobilisé sur le territoire.

 

La 7e édition sera l'occasion pour chacun de faire un point sur ses vaccinations et de rencontrer les acteurs et professionnels de santé mobilisés près de soi. De nombreuses actions seront mises en place dans les 26 régions : expositions, séances d’information, conférences, jeux, animations, séances de vaccination, etc. Ces actions auront toutes un objectif commun : aider les Français à mieux comprendre les bénéfices individuels et collectifs de la vaccination pour se protéger contre certaines maladies infectieuses.

 

 

NDLR : MGEFI et Vaccins

 


Définition des termes usuels en matière de santé.



À consulter sans modération tous les jeudis !